[Test XBOX Series] Les Schtroumpfs 2 : le prisonnier de la pierre verte – Des mauvaises idées dans la suite

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • Xbox série X
  • Titre : Les Schtroumpfs 2 : le prisonnier de la pierre verte
  • Développeur : Osome Studio
  • Editeur : Microids
  • Date de sortie : 2 novembre 2023
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 3/10

Petite histoire des jeux schtroumpfesques

En juillet 1983, le magazine TILT arborait pour l’unique fois de son histoire la capture d’écran d’un jeu en couverture : Les Schtroumpfs. « Une réussite sur le plan du décor et de l’animation, qui se rapproche plus du dessin animé que du jeu vidéo habituel », selon le magazine culte. Malgré tout, le jeu se révèle plus beau qu’amusant, et ce sera un peu une malédiction pour la série, avec des titres fidèles à la patte graphique de Peyo, mais le plus souvent génériques et creux.

En 2021, Microids récupérait la licence et proposait Mission Malfeuille. Un jeu de plateforme magnifique, où l’univers Bdesque s’intégrait parfaitement à un jeu de plateforme 3D lorgnant du côté des productions Nintendo. Doté d’un level design solide, on pouvait toutefois lui reprocher une difficulté mal adaptée pour le jeune public, auquel le titre semblait se destiner, et un léger manque de finitions sur les contrôles. Une aventure qui s’avérait toutefois plaisante jusqu’à sa conclusion.

Deux ans plus tard, sort une suite directe, Le prisonnier de la pierre verte, et on a hâte de de voir si le studio lyonnais Osome a réussi à fignoler la formule qui avait si bien réussi aux petits êtres bleus…

 

Une histoire à dormir debout

Cette fois-ci, le Schtroumpf Bricoleur s’est mis en tête de fabriquer un SchtroumpfoMix, sorte de pistolet à fabriquer des gâteaux. Sa création n’étant pas au niveau de ses espérances, il apprend dans un livre du Grand Schtroumpf l’existence d’une pierre magique avec un grand pouvoir. Sur une intuition, il s’imagine que la pierre se trouve chez Gargamel. Accompagné de Tempête, du Schtroumpf Bêta et du Schtroumpf à Lunettes, il se rend donc chez le sorcier qui, surprise, possède effectivement la pierre, bien en vue dans son laboratoire. En voulant en casser un bout, il libère Stolas, entité vénère prisonnière de ce caillou. Solas libère à son tour des créatures et parsème les environs de cristaux verts. Les Schtroumpfs n’ont d’autre choix que de s’allier avec Gargamel pour venir à bout de cette calamité qui ravage leur univers…

Ce scénario, qui ne brille ni par son originalité, ni par sa subtilité, va permettre à nos héros de parcourir 3 mondes, reliés à la chaumière de Gargamel via des portails. L’antre de l’ennemi juré des Schtroumpfs, un environnement assez lugubre et monochrome, permettra de se familiariser avec les commandes de ce qui va s’avérer un jeu de tir à la troisième personne. En effet, la bleusaille est venue armée, le BricoSchtroumpf permettant d’envoyer plusieurs sortes de projectiles. Le vert, tir de base, va servir à se débarrasser des cristaux qui polluent le mode, et est disponible de manière illimitée. D’autres, récupérés via l’absorption de bonus, vont permettre d’activer des mécanismes dans les décors et aussi de se débarrasser plus efficacement des ennemis. Mais attention à la surchauffe du schtroumpfoMix !

La plateforme n’est pas à la hauteur

On ne peut pas dire que cette suite marche sur les pas de Mission Malfeuille. Alors que ce dernier faisait la part belle à l’exploration dans des niveaux ouverts, on se retrouve ici dans une succession de couloirs avec, en alternance, des phases de plateforme pas très inspirées, et d’arènes où il faudra combattre des vagues d’ennemis. Quelques énigmes à la base de mécanismes à déclencher viendront agrémenter les niveaux.

Les phases de plateforme ne brillent pas par leur originalité et ont tendance à se répéter. Entre deux couloirs sans grande inspiration, on se retrouvera face à des zones à la difficulté trop corsée pour le jeune public, auquel le jeu semble être proposé. Il abuse des sauts au-dessus du vide, souvent sur des plateformes très étroites, où il faudra jouer du double saut et du dash pour espérer avancer. Les routes à prendre sont parfois assez peu lisibles, et heureusement que les sauts ne sont pas punitifs : tant que la barre de vie du Schtroumpf n’est pas vide, le personnage resuscitera à l’endroit où il est tombé. Quelques variations tentent de briser la monotonie, comme des glissades, des passages en bateau ou des phases contre la montre mais, là encore, elles sont soit sous-exploitées, soit inintéressantes, soit trop dures. L’exploration est ici limitée à son expression la plus réduite. Au mieux, une chemin caché vous mènera à une zone de bonus.

Pour le tir, c’est loupé…

Et puis, il y a les phases de combat contre les monstres, un bestiaire limité à une dizaine de créatures qui se contentent de changer de couleur à chaque niveau pour faire illusion. C’est vraiment la fausse bonne idée du jeu : ces phases ne sont pas maniables. Quand on active le mode de visée, on ne voit plus où l’on met les pieds, alors que le sol est jonché de trous ou de cristaux dangereux pour notre personnage. La visée est manuelle, pas de verrouillage de cible implémenté, alors que la majorité des armes ne permet de tirer que par salve. Ces phases sont trop nombreuses dans le jeu, trop longues, trop répétitives, en un mot : pénibles. Elles cassent le rythme du jeu et on peste à chaque fois que l’on arrive dans une zone ouverte car on sait que l’on va y trouver des vagues d’ennemis à défourailler. Les niveaux sont également truffés de zones de défis qui s’avèrent être (encore) de nouvelles arènes que l’on doit terminer en temps limité pour obtenir des bonus. Après en avoir subi trois, nous avons pris soin de les éviter pour le reste du jeu. Les ennemis ne sont malheureusement pas présents que dans ces zones, et apparaissent aussi lors de phases de plateforme, pour notre plus grand malheur.

On ne cherchera pas non plus de variété auprès des boss : c’est Stolas qui se colle à cet exercice en faisant un copier coller du même combat plusieurs fois dans le jeu, en le rendant plus difficile, et plus pénible à chaque fois.

Des mécaniques répétitives et des mécaniques répétitives.

Tout au long de l’aventure, les Schtroumpfs pourront collecter deux types de bonus pour améliorer les capacités de leur arme. Les cristaux sur lesquels il faut tirer pour les récupérer sont les plus nombreux et se substituent au pollen du premier opus. Le fait qu’on puisse les récupérer à distance ne pousse pas à l’exploration méticuleuse des niveaux, mais d’un autre côté, le level design ne s’y prête pas vraiment. Des fleurs à nectar, un peu mieux cachées, permettent de se creuser les méninges pour trouver de rares chemins cachés.

Ce ne sont pas les puzzles qui sauveront la mise. Là encore, ils sont très répétitifs et les rares fois où ils s’étoffent, leur concept reste peu lisible et encore une fois mal adaptés pour des enfants.

Sur le fond, c’est un ratage. Sur la forme ce n’est pas mieux.

Visuellement, le jeu est moins beau que Mission Malfeuille. Les décors assez pauvres sont plombés par une palette de couleurs la plupart du temps monochromes. Les éclairages sauvent un peu la mise, avec une ambiance diaphane qui, bien que peu adaptée à cet univers, est assez jolie. Les biomes sont déjà vus : la forêt, la montagne, le volcan. Un des niveaux, le parc Schtroumpf Aventure du Schtroumpf Sauvage, est repris quasi à l’identique de Mission Malfeuille !

Que dire des doublages, avec les 3 mêmes répliques qui reviennent en boucle tout au long des niveaux, et l’idée lumineuse d’avoir donné au Schtroumpf Bêta la voix du Guignol de François Bayrou ? Seule la doubleuse de Tempête s’en sort bien et met un peu de cœur dans ce casting un peu à côté de la plaque. Les autres comédiens ont du mal à se hisser au niveau de la version animée de l’univers des Schtroumpfs.

En conclusion, Le prisonnier de la Pierre Verte est un ratage d’autant plus décevant que Mission Malfeuille aurait pu donner lieu à une excellente suite, juste en corrigeant ses quelques défauts et en creusant le côté découverte et émerveillement du pays des Schtroumpfs. On se retrouve ici face à une collection de mauvaises idées, plombées par une difficulté trop importante, même en mode facile et une répétitivité pénible. Malgré notre amour pour les personnages de Peyo, nous avons lutté pour tenir bon lors de cette dizaine d’heures de jeu… et nous n’avons aucune envie de relancer l’aventure pour trouver tous les cristaux ou débloquer les nombreux succès. Si vous aimez les Schtroumpfs, nous vous conseillons plus volontiers Mission Malfeuille qui, s’il avait quelques défauts, était beaucoup plus amusant et bien mieux fini.

Article écrit par

Né en 1976, et passionné de jeu vidéo depuis à peu près la même date. J'adore les jeux de réflexion, de plateforme, d'aventure. Ne le dites à personne mon plaisir coupable c'est les Match-3... Mon rêve c'est d'avoir du temps pour me replonger dans mes classiques personnels : Chibi-Robo, Zelda 3, TetroBot & Co et Puggsy.

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