Caractéristiques
- Titre : Les Trois Mousquetaires - Milady
- Réalisateur(s) : Martin Bourboulon
- Scénariste(s) : Alexandre De La Patellière
- Avec : François Civil, Vincent Cassel, Romain Duris, Pio Marmaï, Eva Green, Louis Garrel, Vicky Krieps et Lyna Khoudri.
- Distributeur : Pathé Distribution
- Genre : Aventure, Historique
- Pays : France, Allemagne, Espagne
- Durée : 115 minutes
- Date de sortie : 13 décembre 2023
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- Note du critique : 7/10 par 1 critique
C’est un peu mieux
Second volet, après Les Trois Mousquetaires – D’Artagnan sortie en avril dernier, de la nouvelle adaptation cinématographique du roman d’Alexandre Dumas, toujours réalisé par Martin Bourboulon (Eiffel), Les Trois Mousquetaires – Milady reprend exactement là où le premier opus se terminait, avec D’Artagnan assommé et Constance de Bonacieux enlevée.
On plonge donc directement dans l’action avec D’Artagnan qui se réveille, échappe à ses geôliers tout en rencontrant une ancienne connaissance. Le rythme soutenu de cette ouverture sera maintenu jusqu’à la fin du film, car nous avons là plusieurs courses contre la montre. La première consistera pour D’Artagnan à retrouver Constance de Bonacieux. Entre son devoir de Mousquetaire, son amour et son enquête pour retrouver la jeune femme, le jeune homme devra faire des choix qui, bien évidemment, auront des conséquences. D’un autre côté, nous avons Athos, Portos et Aramis qui partent pour la Rochelle dans l’éventualité d’une guerre contre les protestants. Les deux lignes scénaristiques vont se croiser, s’entrechoquer, pour divertir le spectateur, que ce soit avec des scènes d’action comme la prise de la Rochelle ou encore par l’humour. Mais cet opus permet surtout d’approfondir les personnages. Si le premier opus les introduisait, ici, nous apprenons vraiment à les connaitre.
Des personnages bien développés
Une révélation importante sur Athos est faite ici. D’ailleurs, si vous ne l’avez pas encore découvert, revoyez le premier film avant d’aller voir celui-ci, vous comprendrez. Portos et Aramis ont quant à eux une histoire assez amusante avec la sœur d’Aramis. Qui plus est, l’humour du film viendra quasi exclusivement de leur storyline. Un humour autant dans la verve que dans le gag. Il y a une scène absolument hilarante avec Alexis Michalik, venu juste pour cette scène, qui mélange répliques qui font mouche et gag visuel. Mais le thème principal du film semble ici incarné par D’Artagnan, qui doit choisir entre l’amour et le devoir. Le film ayant comme sous-titre Milady, on pensait que celui-ci aurait été davantage centré sur le personnage, mais ce n’est pas vraiment le cas. Certes, il est plus développé, mais pas autant que nous le pensions. De façon générale, le scénario est plutôt bien écrit, avec un bon dosage entre aventure, complots, humour et scènes d’action. On retiendra aussi que certaines histoires commencées dans le premier film, comme celle du complot ou d’autres, trouvent une conclusion ici… mais pas toutes.
Et c’est certainement là l’un des points faibles des Trois Mousquetaires – Milady. On nous avait vendu cette nouvelle adaptation comme un diptyque, mais ce n’est clairement pas le cas, car le long-métrage se finit aussi sur un cliffhanger, et c’est clairement la mauvaise idée des scénaristes. Au lieu de clore toutes les histoires, finir le film de cette façon frustrera sûrement le public. Surtout, s’il n’y a pas de troisième opus. Rappelons que Les Trois Mousquetaires – D’Artagnan n’a pas été le succès espéré au box-office, et qu’il n’a même pas remboursé son budget. C’est donc prendre un gros risque de finir de cette façon si le succès de ce second n’est pas au rendez vous et qu’il n’y a pas de troisième opus. Autre petite déception : pour un film qui s’appelle Les Trois Mousquetaires, on s’attendait à les voir tous les quatre réunis – plus qu’ils ne le sont dans le film, en tout cas. Il n’y a que très peu de scènes où ils sont réunis et interagissent ensemble. C’est assez dommage, car on aurait aimé voir une dynamique vraiment s’installer entre ces personnages.
Une meilleure réalisation…
Côté réalisation, c’est sensiblement mieux. Si nous avons loué les décors et les costumes du premier opus, c’est toujours le cas ici. C’était déjà une production de qualité et cela le reste. Il y a tout de même un petit plus avec les décors naturels de La Rochelle, qui sont parfaitement mis en valeur par la réalisation. Le tout nous plonge toujours bien dans les année 1620. Techniquement, c’est toujours bon, que ce soit pour les scènes de discussion ou d’exposition. Mais Martin Bourboulon nous refait le coup des plans séquences lors des combats à l’épée, et cela ne fonctionne toujours pas, sauf pour le combat final, qui se déroule dans une grange enflammée. Cela reste toujours la déception de ces deux opus.
On retiendra tout de même que, pour la scène d’action de la prise de la Rochelle, qui s’avère assez spectaculaire, il n’utilise pas cette façon de faire et que celle-ci est bien réalisée sur le plan technique. C’est ce qu’il aurait dû faire pour toutes les scènes d’action. Le tout étant bien mis en lumière par la direction photo de Nicolas Bolduc. Pour le reste, les effets spéciaux sont d’assez bonne facture. On pense surtout à une séquence mettant en scène des bateaux. Comme pour ses précédents longs- métrages, la direction d’acteur est toujours peu présente. Ici, cela se voit moins, car les acteurs connaissent mieux leurs personnages. Comme pour le premier film, la musique de Guillaume Roussel accompagne toujours aussi bien le long-métrage même si, comme nous le disions déjà pour le précédent, il manque toujours un thème marquant. C’est le seul reproche que l’on peut vraiment faire au compositeur.
…mais toujours quelques défauts
Côté casting, François Civil fait toujours un bon D’Artagnan et a plus choses à faire dans son jeu. Cela étoffe son personnage et sa prestation. Vincent Cassel (Astérix et Obélix : L’Empire du Milieu) fait toujours du Vincent Cassel, et cela va bien au personnage d’Athos. Son personnage est aussi plus étoffé et, s’il y a un troisième opus, il pourrait vraiment devenir intéressant. Romain Duris (Le Règne Animal) et Pio Marmaï (Yannick) forment un duo amusant dans cet opus. Ils ont un bon timing comique. Eva Green fait toujours une fabuleuse et parfaite Milady, aussi charmante que dangereuse. Tout passe soit par son regard ou sa façon de parler. Louis Garrel est toujours amusant en Louis XIII. C’est un peu mieux pour Vicky Krieps dans le rôle de la Reine Anne d’Autriche. Certes, elle a largement moins de scènes que pour le premier film, et cela a dû aider. Enfin, Lyna Khoudri a aussi peu de scènes, mais elle les met à profit en livrant une sympathique performance.
Après un film premier film agréable et divertissant, Les Trois Mousquetaires – Milady développe bien ses personnages et ses intrigues, dont la plupart trouvent leur conclusion ici. Un opus plus spectaculaire, légèrement mieux réalisé, toujours aussi rythmé et populaire dans le bon sens du terme. Le casting cinq étoile fait toujours de son mieux, mais il reste toujours quelques défauts.
