Caractéristiques
- Titre : Jusqu'au Bout du Monde
- Titre original : The Dead Don't Hurt
- Réalisateur(s) : Viggo Mortensen
- Scénariste(s) : Viggo Mortensen
- Avec : Viggo Mortensen, Vicky Krieps, Solly McLeod, Garret Dillahunt, Danny Huston...
- Distributeur : Metropolitan FilmExport
- Genre : Drame, Romance, Western
- Pays : Mexique, Canada, Danemark
- Durée : 129 minutes
- Date de sortie : 1er mai 2024
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- Note du critique : 6/10 par 1 critique
Nouveau long-métrage écrit, réalisé et avec Viggo Mortensen (Falling), Jusqu’au Bout du Monde se déroule dans l’Ouest américain, dans les années 1860. Après avoir fait la rencontre de Holger Olsen, immigré d’origine danoise, Vivienne Le Coudy , jeune femme résolument indépendante, accepte de le suivre dans le Nevada, pour vivre avec lui. Mais lorsque la guerre de Sécession éclate, Olsen décide de s’engager et Vivienne se retrouve seule. Elle doit désormais affronter Rudolph Schiller, le maire corrompu de la ville, et Alfred Jeffries, important propriétaire terrien. Il lui faut surtout résister aux avances plus qu’insistantes de Weston, le fils brutal et imprévisible d’Alfred. Quand Olsen rentre du front, Vivienne et lui ne sont plus les mêmes. Ils doivent réapprendre à se connaître pour s’accepter tels qu’ils sont devenus…
Une belle histoire d’amour
Viggo Mortensen aime les western, il suffit de voir sa filmographie pour s’en convaincre. Pour son second long-métrage, il semblait donc logique qu’il se dirige vers ce genre. Alors, ne vous attendez pas à un déluge d’action. Il n’y a que deux fusillades dans le film, une au début et une à la fin. L’action n’est clairement pas ce que voulait montrer le réalisateur. Le film est clairement centré sur une histoire d’amour. Celle-ci est plutôt classique dans son déroulement, mais pas dans la façon de la raconter. Comme pour Falling, Mortensen va partir sur une structure en flash-back. Très certainement pour donner un rythme à l’ensemble du film, mais c’est plus une erreur qu’autre chose. Cette structure pose un problème de base.
Dès le début, on sait qu’un personnage va mourir. Cela ne pose pas forcément de problème. D’autres films l’ont fait. Autant pour la fusillade d’ouverture, cela semble pertinent par rapport à ce que raconte Jusqu’au bout du monde, autant montrer cette mort n’a pas l’impact espéré. L’autre problème étant que nous faisons souvent des allers-retours entre le présent et le passé, mais sans vraiment avoir l’impression que les scènes soient liées. Du coup, nous avons vraiment l’impression que cette structure est là pour cacher un rythme chancelant. Attention, ici, nous sommes sur un film assez contemplatif. Ce n’est pas le problème car des films contemplatifs peuvent avoir un bon rythme. Ici, il faudrait couper, au moins, dix minutes de métrage pour avoir un bon tempo.
Des personnages bien écrits
Mis à part ce problème structurel et rythmique, il faut reconnaitre que Viggo Mortensen possède une bonne écriture concernant les personnages et leur relation. Vivienne est une femme indépendante, vive, qui veut gagner sa vie, même en couple. Olsen est différent. Un homme calme et posé. Cette différence en fait leur force. On croit à cette relation grâce à l’écriture des dialogues. Ils sont minimalistes, mais très crédibles. De plus, les interprétations de Viggo Mortensen et Vicky Krieps (Les Trois Mousquetaires – Milady) sont à la hauteur. On sent une belle complicité entre les deux acteurs. Cela prouve encore une fois que, quand Vicky Krieps est bien dirigée, elle offre des performances de haut vole. Evidemment, cette histoire d’amour va être mise à l’épreuve par la guerre et des hommes peu scrupuleux.
Une réalisation maîtrisée
Du côté technique, Viggo Mortensen s’en tire vraiment bien. Il tire parfaitement profit de ce qu’il a appris avec les autres réalisateurs avec qui il a tourné des westerns ou encore des scènes en décors naturels du Seigneur des Anneaux. Il magnifie les décors naturels utilisés. On sent certaines inspirations des classiques de western tel John Ford de ce côté-ci. De façon plus générale, il n’y a rien à dire, il maîtrise complètement son sujet. De surcroit, en plus d’être scénariste, acteur et réalisateur, Viggo Mortensen compose la musique de son long-métrage. Là aussi, de ce côté, on sent l’inspiration des classiques du genre. Elle accompagne parfaitement Jusqu’au bout du monde.
Malgré une structure en flash back un peu mal gérée et un rythme un peu bancal, Jusqu’au bout du monde est un beau film. Une belle histoire magnifiée par de superbes acteurs et une réalisation technique maîtrisée.