Discret restaurant de poche niché non loin de la station Wagram à Paris, Nonno Nino s’inspire de la cuisine des Pouilles et entend renouer avec une cuisine italienne authentique, centrée sur des recettes traditionnelles. Découvrez notre avis.
Un établissement chaleureux, des plats inspirés de la cuisine des Pouilles
Situé au cœur du 17ème arrondissement de Paris, Nonno Nino est un restaurant italien qui a à cœur de retrouver la générosité et l’authenticité de la cuisine du Sud de l’Italie, loin des cartes et assiettes souvent standardisées de bien des établissements que l’on trouve aux quatre coins de la capitale. Fondé par Kevin Negro en 2018, jeune italien arrivé à Paris à 19 ans, Nonno Nino a des allures de restaurant de poche chaleureux et branché. Le comptoir donne sur deux rangées de tables alignées contre le mur et la décoration de la salle est à la fois élégante et épurée. Pas d’esbroufe ici, mais un personnel très accueillant. En ce mois de juillet, nous préférons profiter de la fraîcheur du début de soirée et décidons de nous installer sur la terrasse abritée qui donne directement sur la rue.

La carte, alléchante, mise sur des assiettes traditionnelles et des produits typiques des Pouilles, loin à la fois des propositions peu typiques de la vraie cuisine italienne de nombreux établissements, mais aussi de celles, plus décalées, de certaines trattorias branchées. On trouve ainsi des pappardelle à la crème de brocolis, ricotta et chair à saucisse au fenouil, des gnocchis au pesto de roquette et ricotta ou encore des maccheroni à la crème de pecorino accompagnées de pistaches. Pour le plat principal, on restera néanmoins sur les deux propositions qui nous ont tout de suite sauté aux yeux : les tagliolini Nonno Nino (pâtes à la crème de truffe noire, truffe fraîche et stracciatella de burrata) et le risotto al gamberoni (risotto de gambas et bisque de homard). En guise d’entrée, on opte pour l’antipasto Nonno Nino, une grande assiette à partager réunissant des légumes grillés marinés et différentes spécialités.
Côté boissons, le restaurant joue la carte de la simplicité : au-delà de quelques mocktails et d’une jolie déclinaison de cocktails autour du Spritz, on trouve principalement quelques vins rouges, un rosé et des digestifs. Notre choix se porte sur le Hugo Spritz (prosecco et liqueur de fleur de sureau, 12 €) et un verre de rosé Nina Pinot Grigio Rosato-Veneto (8 € le verre). Une sélection sympathique pour un dîner estival : le cocktail reste simple, mais la déclinaison au sureau est séduisante et le résultat frais et acidulé juste ce qu’il faut. Quant au rosé, légèrement fruité, il est là aussi frais et agréable en bouche, et d’une jolie finesse, qu’on le prenne en guise d’apéritif ou au cours du repas.

Authenticité, générosité et saveurs : le meilleur de la cuisine italienne
Avant d’en venir au dîner en lui-même, un mot s’impose sur le parti pris du restaurant d’opter pour le 100 % fait maison. Ce choix s’applique à l’ensemble des plats (les pâtes sont préparées sur place chaque jour), mais aussi au pain, une délicieuse focaccia bien épaisse et moelleuse qui nous est servie dans une corbeille en lieu et place du pain français – fait suffisamment rare pour être salué. Les différents mets sont quant à eux servis dans une vaisselle en céramique artisanale des Pouilles aussi simple qu’élégante, qui met parfaitement en valeur les plats et participe au charme traditionnel des lieux.
Nous hésitions sur les antipasti face à la carte et l’Antipasto Nonno Nino (25 €) s’est révélé être un excellent choix au final, permettant de déguster différentes spécialités comme les involtini di melanzane (rouleaux d’aubergines à la sauce tomate et mozzarella) et la stracciatella de burrata, accompagnées de fromages, charcuteries et légumes grillés. Joliment présentée, cette entrée en matière se révèle nourrissante sans être bourrative. Surtout, elle permet de se mettre en appétit avec des produits de qualité, à commencer par les fromages et la charcuterie. Les aubergines farcies à la mozzarella sont fondantes à souhait, la stracciatella excellente avec la focaccia et il est agréable de déguster des légumes grillés et marinés maison, qui ont du goût et de la consistance plutôt que ceux, industriels en bocal, qui sont souvent servis en restaurant.

Nous voilà donc bien disposés à accueillir nos plats comme il se doit… Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il s’agit de deux excellentes surprises, dont la qualité est bien supérieure à la plupart des restaurants italiens que nous avons pu tester dans une fourchette de prix similaire ! Les tagliolini à la crème de truffe noire et stracciatella de burrata (25 €) sont un vrai délice et la truffe fraîche, râpée directement à table sur l’assiette par le serveur, fait clairement son petit effet. Mais c’est évidemment surtout en bouche que ça se passe : c’est bien simple, c’est une véritable explosion de saveurs. Le plat a beau être « simple » en apparence, il est exécuté à la perfection et avec une belle générosité. Les pâtes sont cuites à la perfection et crémeuses à souhait, et le goût de la truffe, intense et rassasiant, est bien équilibré par la stracciatella.

Quant au risotto de gambas et bisque de homard (25 €), il ne démérite pas et s’avère tout aussi satisfaisant. Le riz est bien cuit et se tient tout en étant délicieusement fondant, et la sauce nappe bien l’ensemble sans faire bouillie. Les gambas sont fermes et tendres à la fois. Là aussi, les saveurs sont au rendez-vous et c’est un vrai plaisir.

On retrouve ainsi, à travers ces deux assiettes, des caractéristiques importantes de la cuisine italienne dans tout ce qu’elle a de plus authentique : de la générosité et de bons produits, parfaitement mis en valeur par une préparation maîtrisée. Une simplicité dans le bon sens du terme qu’il est assez rare de trouver aujourd’hui. Kevin Negro dit avoir voulu privilégier des recettes traditionnelles ou familiales et cela se ressent véritablement. On a du coup très envie de revenir pour tester d’autres plats à la carte…
Le dessert permet enfin de finir agréablement ce joli dîner. Le choix à la carte est resserré et nous optons pour un moelleux au cœur fondant de chocolat et glace à la vanille (10 €), classique mais non moins bon, et un limoncello gourmand (13 €), une alternative originale au café gourmand. Le limoncello (servi dans un verre à digestif comme il se doit) est accompagné d’un assortiment de desserts italiens : un délicieux mini-tiramisu, une boule de glace à la vanille et une mini pana cotta au coulis de fruits rouges. Qualité et simplicité sont de mise, là encore.

Au final, Nonno Nino se révèle être une jolie découverte : un restaurant italien authentique, qui se distingue clairement, par ses propositions comme par la qualité de ses assiettes, du tout venant des restos italiens que l’on trouve à Paris comme des établissements branchés jouant davantage la carte de l’originalité hipster. Ici, tradition et générosité sont de mise et on savoure chaque bouchée de nos plats, à la préparation maîtrisée et faisant la part belle à des ingrédients de qualité. Le tout à un très bon rapport qualité-prix. Si vous cherchez une table sympathique pour profiter de l’été entre amis, en famille ou en amoureux, on ne peut que vous recommander ce chouette restaurant du XVIIème.
Nonno Nino, 10 rue Bremontier, 75017 Paris (M° Wagram, ligne 3). Ouvert du lundi au dimanche de 12h à 14h30 et de 19h à 23h. Des formules sont proposées le midi avec un menu spécial à l’ardoise (plat seul, entrée + plat ou plat + dessert, entrée-plat-dessert) en plus de la carte. Livraison à domicile possible. Réservation en ligne sur le site du restaurant.