Un petit album plein d’espiègleries
Le moment de la découverte des couleurs, de leurs noms et de toutes les possibilités qu’elles offrent notamment en terme de mélanges, est toujours un moment important dans la construction d’un enfant. Mine de rien, associer, par exemple, le vert et l’herbe est un exercice d’importance. C’est un élément que la littérature jeunesse a compris depuis longtemps, et Nino et les couleurs, édité chez Gallimard Jeunesse (collection Giboulées), en est l’un des derniers représentants en date.
Dès la couverture de Nino et les couleurs, le ton est installé : le petit cochon en manteau au motif tartan est entouré de différentes teintes, pointant le bout de sa truffe vers celles-ci Le petit livre semble découler de cette illustration : chacune des doubles-pages présente une situation qui créé un sentiment chez Nino. Ainsi, et c’est là que se trouve l’originalité de l’ouvrage, c’est par le biais du personnage, de son apparence, que l’enfant a accès aux couleurs. Il apprend, par la même occasion, que les sensations sont souvent associées à un coloris, ou que les éléments extérieurs ont aussi un impact : un coup de soleil peut effectivement virer à l’orange…
Nino et les couleurs vaut aussi pour son personnage, qui enchaîne les espiègleries et, dès lors, permet aussi d’illustrer certains dangers. Monter sur un escabeau, par exemple, peut provoquer bien des choses, et notamment la chute d’un pot de peinture… Francesco Pittau profite de ce concept afin délivrer un style simple et très imagé, n’hésitant pas à faire appel à des onomatopées écrites. Et, côté illustrations, on tombe sous le charme de ce cachet qui fleure bon le fait mains : de la peinture, un trait sûr de lui-même, bref du tout bon. Il se dégage de Nino et les couleurs un esprit malicieux, et un charme incontestable qui sans aucun doute feront mouche chez le petit public.
Nino et les couleurs, écrit et illustré par Francesco Pittau. Aux éditions Gallimard Jeunesse, collection Giboulées, 28 pages, 6.90 euros. De 3 à 6 ans. Sortie le 16 février 2017.