Un volume plus léger
Composé de deux grosses histoires principales, le volume 2 voit l’affrontement majeur de Ryo et Kaori contre l’Union Teope, qui a fait assassiner Makimura, le partenaire de l’un et le frère de
l’autre. Cependant, alors que le premier tome était très sombre, y compris dans la vengeance de Ryo, sanglante, ici, Tsukasa Hojo apporte un peu de légèreté et définit ce qui
sera le ton dominant de City Hunter. L’affrontement avec le Général, commandant de l’armée du cartel de drogue, est ainsi aussi drôle qu’inventif.
La deuxième moitié du premier volume nous montrait déjà un Ryo Saeba plus comique, incorrigible obsédé et grand gamin tranchant avec l’homme grave, triste et impénétrable des tous premiers
chapitres. Si Hojo a avoué que ce changement de comportement avait avant tout été apporté pour toucher un public plus large, cet aspect « schizo » du personnage
est aussi ce qui le rend fort attachant et permet à la série de passer du rire à la tension et l’émotion de manière très convaincante. Ce volume est néanmoins résolument tourné vers un comique
bon enfant, où Ryo, toujours exceptionnellement habile contre ses ennemis, ne peut pas s’empêcher de faire le pitre face à Kaori, qui l’excite encore de manière explicite, d’où des passages très
drôles.
City Hunter prend ses marques
La jeune femme s’est à présent installée chez lui et la mécanique de leur collaboration s’installe très clairement. La deuxième histoire principale, où Ryo doit jouer les gardes du corps pour une
lycéenne fille de yakusa est fidèle à ce que seront nombre de chapitres comiques du manga (et du dessin animé, mieux connu sous le titre Nicky Larson en France) : à
court d’argent, le nettoyeur de Shinjuku accepte une affaire plus ou moins ingrate, craque pour la cliente, fait le pitre et tente tant bien que mal de la protéger malgré la mauvaise volonté plus
ou moins grande de celle-ci, qui finira par en pincer pour lui sans qu’il cherche à en tirer avantage. Le tout saupoudré de personnages hauts en couleurs et des célèbres attaques à la massue de
Kaori pour remettre son partenaire dans le droit chemin.
Toujours à la limite de la caricature par certains éléments volontairement burlesques voire grotesques, le manga emballe néanmoins par ses qualités d’écriture : les répliques sont fines et
ciselées malgré le côté « énorme » et l’intrigue, toujours bien menée, réserve suffisamment de surprises et de délires assumés pour nous tenir scotchés. Si on peut regretter que, par la
suite, le même schéma soit un peu trop souvent appliqué (combien d’adolescentes rebelles Ryo doit-il se coltiner en 32 volumes !!), Tsukasa Hojo parvient ici à trouver un
ton unique et fort attachant qu’on apprécie d’autant mieux qu’il est régulièrement contrebalancé par des histoires plus graves qui permettent d’approfondir les personnages et leur relation. Un
volume à recommander donc.
City Hunter volume 2 de Tsukasa Hojo, Panini Deluxe, 2005, 220 pages.