L’exercice périlleux de l’adaptation peut prendre bien des formes. Si l’on est habitué à la classique figure qui emmène les écrits vers les écrans de cinéma, et son contraire, les gamers ont aussi droit à leur dose d’œuvres tirées de ci, de ça, avec une fortune malheureusement bien incertaine. On connait la réputation des films adaptés de jeux : elle est catastrophique même si, nous y reviendrons dans un futur article, tout n’est pas aussi mauvais que ce que certains ont bien voulu dire (citons Mortal Kombat, Silent Hill ou le récent Warcraft). Le chemin inverse, des salles obscures jusque dans nos mimines, n’a pas meilleure presse aujourd’hui même si ce fut le cas contraire voilà quelques temps : Aladdin, Le Roi Lion, Gremlins 2, Alien Versus Predator, jusqu’à King Kong, les exemples de réussites pullulent. La passion du jeu vidéo ayant, depuis lors, largement dépassé le seul rapport joueur-joué pour devenir un phénomène de plus en plus « transmédia », voir les plus grandes licences faire le voyage vers la novélisation était d’une logique pure.
Au Japon, il n’est pas rare que certaines des licences les plus connues, donc les plus rentables, fassent l’objet notamment d’adaptations en manga, on pensera évidemment à Super Mario Bros (actuellement édité par Soleil) ou Zelda. Mais forcé de constater que c’est plus rare sous forme littéraire, même si les « light novels » (une singularité à découvrir chez Ofelbe) font un travail intéressant. Exercice toujours attendu au tournant par une horde de fans maniaques, la novélisation parvient jusqu’à chez nous petit à petit, et aujourd’hui il est évident que cette façon de prolonger l’expérience vidéoludique est rentrée dans les mœurs .Si, pendant quelques temps, ces ouvrages n’ont pas obtenus de très bons échos, aujourd’hui le travail de certains éditeurs, notamment Milady, fait que l’on peut trier le bon grain de l’ivraie avec plus de facilité. Halo, Warcraft, Assassin’s Creed, ces séries donnent des romans étonnants de qualité, en faisant l’objet d’un soin particulier côté développement de l’univers, même s’il est évidemment plus facile de les aborder quand l’on connaît les jeux d’origine.
Parmi ces livres issus du monde vidéoludique, Resident Evil fait partie des plus prolifiques. Nous reviendrons, par la suite, sur chacun de ces livres, sept au total et brassant les deux cas de figure qui peuvent s’offrir à l’auteur : respecter le scénario à la lettre, ou faire preuve de courage et développer l’univers en prenant le risque de conceptualiser une histoire totalement inédite (ndlr : on peut aussi ajouter l’option plus précise du développement d’un background existant dans le jeu). Pour Resident Evil, il est d’ailleurs question d’auteure : S.D Perry, qui aura donc écrit pas moins de sept romans en rapport avec la licence. Avant cela, celle qui assure avoir été gameuse assidue jusque dans sa trentaine s’était déjà essayée à l’exercice, notamment avec Aliens : Labyrinth, une adaptation d’un roman graphique issue de la licence au xénomorphe.
Avant de revenir sur chacun de ses ouvrages sous licence Resident Evil, attardons-nous un peu sur ce qui a emmené S.D Perry à s’embarquer dans cette bien difficile aventure. L’auteure l’affirme : « quand je travaille sur un univers à adapter, j’en suis une fan et je me dois de garder ce ressenti quand j’écris« . Le premier tome de ces novélisations, La conspiration d’Umbrella, fut par ailleurs écrit alors que le jeu originel était devenu un succès planétaire. Dans cette période, l’auteure jouait à ce Resident Evil et un jeune éditeur, de chez « Simon & Schuster« , vint à sa rencontre pour lui déclarer détenir les droits nécessaires pour se lancer dans une série d’ouvrages tirés de la licence de Capcom. Le contrat initial de S.D Perry portait sur quatre livres : deux adaptations de jeu pures et dures, et deux histoires originales. Le succès aidant, le parcours fut rallongé de trois tomes, puis… la fin. Le dernier ouvrage signé par l’auteure, Resident Evil : Zero Hour, date de 2004, et si d’autres bouquins sont sortis par la suite, c’est en totale incohérence avec le travail effectué par Perry. Alors, que s’est-il passé ? Rien de plus simple malheureusement : une fin de droit, tout simplement, et quelqu’un d’autre les a décroché pour, visiblement, ne pas en faire grand chose. C’est bien dommage car ces différents tomes, s’ils sont loin d’être parfaits pour certains, ont tout de même de quoi être considérés comme l’une des meilleures expériences de novélisation.
Il est donc temps d’aborder une par une ces novélisations de Resident Evil. Évidemment, nous avons fait le choix de les traiter par ordre de parution. Et nous avons opté pour une lecture sur les éditions récemment assurées par l’éditeur Milady, qui propose notamment des couvertures bien plus agréables à l’œil que celles, parfois immondes (à l’exception du tome « Code Veronica« , pour être précis), qui ornaient les versions de chez Fleuve Noir.
Resident Evil : La conspiration d’Umbrella
- Auteure : S.D Perry
- Sortie initiale : 1998
- Édition Milady : 21 août 2014
- 278 pages
- Adaptation de Resident Evil
Histoire
Raccoon City, 2 juin 1998 : Le cadavre mutilé d’Anna Mitaki a été retrouvé hier sur un terrain vague proche de son domicile, faisant d’elle la quatrième victime en un mois des présumés tueurs cannibales. Selon le rapport du coroner, Anna Mitaki a été en partie dévorée : les traces de morsures relevées sur son corps, comme sur celui des autres victimes, semblent correspondre à des mâchoires humaines. Après ce nouveau meurtre, les autorités font appel aux STARS, les fameux Special Tactics And Rescue Squads, pour mettre un terme à la vague de violence qui secoue la ville. Cette petite unité composée des meilleurs spécialistes est formée pour affronter les pires dangers. Mais ce qu’elle va découvrir derrière les portes d’un manoir abandonné défie l’imagination : des créatures effroyables, nées d’expérimentations génétiques interdites, assoiffées de sang humain… La confrontation avec les STARS s’annonce bien inégale.
Notre avis
Resident Evil : La conspiration d’Umbrella aborde le tout premier jeu de la licence de Capcom, celui qui a fait trembler, sursauter, stresser les joueurs du monde entier. Un exercice périlleux à plus d’un titre, car si le contexte offert par la naissance de cette série est « marketinguement » idéal pour une novélisation, c’est tout de même moins le cas pour ce qui est de l’exploitation du pur contenu de ce soft. Celui-ci étant rempli d’énigmes tordues et d’allers-retours dans pas mal de couloirs, il était clairement difficile de pouvoir en tirer une essence narrative véritablement forte. En ce sens, S.D Perry s’en sort plutôt bien avec ce premier volume très fidèle au jeu, sans doute un peu trop et marqué par des petites « erreurs de jeunesse ».
Tout n’est pas réussi, dans ce Resident Evil : La conspiration d’Umbrella. On pense surtout à la personnalité de Wesker, que l’on sent très problématique pour S.D Perry. Mais surtout, et c’est là une erreur de jeunesse que l’on ne retrouvera plus vraiment par la suite : en se lançant dans une adaptation très respectueuse des grandes lignes de son modèle, l’auteure en oublie que certains éléments, amusants manette en mains, ne procurent que peu de sensations une fois couchés sur papier. Resident Evil : La conspiration d’Umbrella est parfois assez hallucinant dans sa générosité descriptive qui, bien entendu, peut parfois être ressentie comme un peu lourde. C’est un risque certes, que l’on se prend de plain fouet sur quelques pages, mais un risque payant tant il est impossible de finir la lecture autrement qu’en ayant l’impression d’avoir eu le droit à une adaptation signée par une personne respectueuse de l’œuvre d’origine.
Dans ce Resident Evil : La conspiration d’Umbrella, qui se situe tout de même dans la bonne moyenne de l’exercice d’adaptation, on retrouve avec plaisir le manoir Spencer, et l’on est assez surpris par le talent de S.D Perry pour trouver une justification narrative à l’esprit pourtant purement ludique du jeu. Alors certes, son style n’est pas des plus flamboyants, et l’on sent bien qu’elle reste avant tout derrière l’univers sur ce tome… à une exception près : la mise en place d’un personnage inédit, qui brillera par son mystère tout au long de ces sept livres : Trent, dont on ne peut que supposer le rôle au sein de la diabolique Umbrella. Un premier essai parfois maladroit, peut-être trop fidèle au jeu qu’il adapte, mais qui est traversé d’un esprit respectueux et assez simple à lire pour tout de même créer de l’intérêt.
Resident Evil : La crique de Caliban
- Auteure : S.D Perry
- Sortie initiale : 1998
- Édition Milady : 18 septembre 2014
- 256 pages
- Scénario original
Histoire
Raccoon City, 29 juillet 1998 : « Les autorités ont créé la surprise en annonçant hier que les S.T.A.R.S., ce commando d’intervention spécial, était officiellement relevé de l’enquête sur les neuf meurtres barbares et les cinq disparitions qui ont bouleversé la ville récemment. Le fiasco de leur dernière intervention (au cours de laquelle six des onze membres de l’équipe ont disparu) est à l’origine de cette sanction ». Les membres du commando qui ont survécu savent parfaitement qu’ils sont victimes de la Conspiration d’Umbrella : un redoutable organisme qui poursuit des expériences génétiques interdites visant à ressusciter les morts… Ils décident de se mettre à couvert pour mieux détruire Umbrella… Mais le virus mis au point par la Conspiration fait déjà des ravages… Y compris chez les S.TA.R.S. eux-mêmes !
Notre avis
S.D Perry se lâche et aborde la licence avec, cette fois-ci, un scénario 100% original. Le récit de Resident Evil : La crique de Caliban se situe chronologiquement entre le premier et le deuxième jeu, et a pour personnage principal Rebecca Chambers, laquelle va d’ailleurs devenir le personnage le plus en vue de cette série d’adaptations. Les premières pages sont très accrocheuses, et l’on sent que l’auteure en a sous la semelle quand on elle a l’occasion d’aller dans la direction de son choix. La trame prend la suite quasi directe du précédent tome, alors que les S.T.A.R.S ne brillent plus vraiment, une situation qui provoque un ton plus dramatique. Il est d’ailleurs assez intéressant de retrouver les personnages après la déconfiture, assister un peu à leur évolution.
Resident Evil : La crique de Caliban marque durablement la mise en place d’une tonalité qui deviendra celle de tous les tomes à venir, Code Veronica mis à part. Les fans d’épouvante vont devoir se faire une raison : S.D Perry opte plus pour une approche à forte dose d’action, pas spécialement gore (encore que certains passages peuvent être déroutants pour des âmes sensibles) mais surtout haletant. Le style de l’auteure, parfois décrit abusivement comme « basique », nous a paru comme simple, mais pas simpliste. C’est fluide, les pages se succèdent à grande vitesse pour ce qui est, par ailleurs, notre chouchou de cette série de romans. On a clairement une préférence pour cet ouvrage, qui dévoile beaucoup d’éléments sur Umbrella, et distille une atmosphère assez sombre sur la fin.
Resident Evil : La cité des morts
- Auteure : S.D Perry
- Sortie initiale : 1999
- Édition Milady : 5 décembre 2014
- 312 pages
- Adaptation de Resident Evil 2
Histoire
26 septembre 1998 : Leon Kennedy, un jeune policier, arrive à Raccoon City pour commencer une nouvelle vie. Mais la nuit, Raccoon City se transforme en une ville fantôme, sans âme qui vive, au silence troublé par des gémissements étranges. Claire Redfield, la soeur de Chris, un des membres disparus du commando des S.T.A.R.S., se rend également à Raccoon City pour retrouver la trace de son frère. Ce qu’elle découvre lui fait craindre le pire. Très vite, Léon et Claire se trouvent confrontés aux monstres sanguinaires créés par les manipulations génétiques de la Conspiration d’Umbrella. Ils sont des proies idéales pour les morts-vivants affamés. Comment leur échapper ?
Notre avis
Après un deuxième tome au récit inédit, voilà que Resident Evil : La cité des morts revient vers un épisode canonique de la série vidéoludique. Adapté du deuxième jeu, S.D Perry a très clairement compris qu’elle ne pouvait pas réitérer une adaptation très fidèle au « matériel » d’origine. Si l’on trouve toujours ce grand respect pour le soft que l’auteure emmène vers le papier, notamment dans l’ambiance particulièrement réussies des rues de Raccoon City, on dit tout de même adieu aux descriptions trop précises des énigmes du premier tome. Il faut savoir que S.D Perry, pour l’écriture de ce Resident Evil : La cité des morts, ne recevaient aucune véritable info de Capcom concernant notamment les personnages : il a fallu broder avec les résumés qu’elle avait à disposition, ce qui donne un traitement parfois très différent mais pas désagréable du ressenti que l’on a eu en jouant à ce second jeu.
De par la nature même du jeu qu’il adapte, Resident Evil : La cité des morts opte pour une division en points de vue, ce qui fonctionne bien et apporte, par ailleurs, un approfondissement de la psyché des personnages. S.D Perry s’avère assez finaude pour créer l’empathie nécessaire à cet exercice de style, notamment avec le personnage de Claire Redfield qu’elle gâte bien. On retrouve bien évidemment Leon et Ada, cette dernière se trouvant une utilité toute trouvée : épaissir le mystère autour de Trent, un personnage qui apporte décidément beaucoup dans ces novélisations, sorte de fil rouge énigmatique qui nous donne envie d’en savoir plus.
Resident Evil : La cité des morts est résolument tourné vers l’action, ce qui sera d’ailleurs une constante pour le reste de cette série de livres. Beaucoup moins de séquences d’introduction que dans La conspiration d’Umbrella, et S.D Perry permet à son récit d’aller à l’essentiel : le zombie, et la survie d’un groupe pas spécialement préparé à ce cas de figure pour le moins exceptionnel. Que les fans du jeu de Capcom se rassurent, l’auteure a bien entendu conservé le personnage de Sherry… et donc de Mister X, le Tyran modèle 103 chargé par Umbrella de mettra sa sale et gigantesque patte sur la jeune fille, afin de récupérer un échantillon de virus indispensable aux plans machiavéliques de la firme. Des personnages emblématiques dans des situations qui vous rappelleront bien des souvenirs (ah, ce final !), Resident Evil : La cité des morts se parcoure avec plaisir.
Resident Evil : Aux portes de l’enfer
- Auteure : S.D Perry
- Sortie initiale : 1999
- Édition Milady : 23 janvier 2015
- 288 pages
- Scénario original
Histoire
Raccoon City, 18 octobre 1998 : » De nouvelles preuves indiquent que le » syndrome de Raccoon « , la maladie responsable des sept mille deux cents morts dénombrés à ce jour, aurait pu être propagée par le chef de la police locale, Brian irons, avec la complicité de plusieurs membres des S.T.A.R.S. » La société Umbrella a une fois de plus réussi à se sortir sans une égratignure, et même avec les honneurs, de cette effroyable tragédie dont elle est entièrement responsable. Mais les ex-S.T.A.R.S. n’ont pas dit leur dernier mot. De plus en plus isolés face à cette compagnie d’une puissance diabolique, ils refusent pourtant de baisser les bras. D’autant que, d’après le mystérieux M. Trent, Umbrella s’apprêterait à ouvrir un nouveau laboratoire en Utah pour poursuivre ses abominables expériences. Une expédition qui ne durera qu’une nuit… Mais une nuit plutôt mouvementée !
Notre avis
Deuxième aventure totalement inédite dans cet univers pour S.D Perry. Resident Evil : Aux portes de l’enfer a déstabilisé les fans de la licence, tant l’auteure s’est décidée à la remodeler, à en retoucher les codes… au risque de ne pas contenter les amateurs de la série signée Capcom. On est beaucoup moins sévère que certains avis qui ont résumé leur ressenti à l’absence des zombies, certes figure principale de la saga vidéoludique (encore que, ce n’est plus toujours le cas dans les jeux actuels) mais aussi passage obligé qui peut limiter la création, le développement d’un univers pourtant foisonnant. L’auteure l’a bien compris : les forces maléfiques à l’œuvre dans les Resident Evil ne sont pas des créateurs de zombies, mais d’armes biologiques épouvantables, et ce tome Aux portes de l’enfer construit une situation idéale pour exploiter cet état de fait.
Il y a dans Resident Evil : Aux portes de l’enfer une envie claire de rendre hommage non seulement à la saga, mais aussi au genre du survival horror. Le groupe, constitué de Leon, Claire, Rebecca, John et David, offre une continuité dans les tomes : les deux premiers arrivent directement de leur mésaventure de La cité des morts, et les trois derniers ont survécu aux événements de La crique de Caliban. Au terme d’une ouverture qui traîne malheureusement en longueur, S.D Perry plonge les personnages dans un environnement sous-terrain gigantesque dont l’organisation en arènes, chacune dédiée à un monstre, offre un contexte quasi vidéoludique. Il va falloir sortir indemne de ce zoo cauchemardesque, habité par des animaux pour le moins coriaces : des sortes de ptérodactyles et même des… lamas zombifiés. Pas de zombies certes, mais on apprécie cette volonté de creuser, de profiter des possibilités offertes par l’univers Resident Evil.
On regrette tout de même un certain manque de recours à l’horreur, voire de violence, car finalement le nombre de victime est faible, même si l’on ne peut pas dire que le groupe ne s’en prend pas plein la tronche. Resident Evil : Aux portes de l’enfer ne se conçoit pas comme un suspens autour de la survie de ses personnages, mais plutôt comme une sorte de course vers la sortie, dont le nœud dramatique est uniquement la méthode pour revoir la surface. Ce n’est aucunement désagréable, et d’ailleurs on est aussi très intéressé par l’histoire du dernier « habitant » de ce laboratoire pour le moins costaud en taille, et en expériences infamantes. Le final est réussit, dans la tradition des Resident Evil, et petite sucrerie : on apprend pas mal de choses sur les motivations du mystérieux Trent. Alors certes, il ne s’agit pas du meilleur opus, mais on le lit avec une telle simplicité (le style est parfait pour une lecture dans les transports) qu’on en vient à bout en un clin d’œil. On regrette que cet opus n’ait pas provoqué de meilleurs critiques, Resident Evil : Aux portes de l’enfer reste, du coup, la dernière novélisation originale signée S.D Perry.
Resident Evil : Nemesis
- Auteure : S.D Perry
- Sortie initiale : 1999
- Édition Milady : 20 mars 2015
- 281 pages
- Scénario original
Histoire
L’enfer sur terre, ça existe. Une folie indescriptible s’est abattue sur la ville de Raccoon, devenue en quelques jours le royaume des morts-vivants cannibales. Carlos Oliveira, parachuté dans cette démence avec sa section de mercenaires, sort miraculeusement indemne du premier affrontement avec les zombies. Il rencontre alors Jill Valentine, membre du commando des STARS. À eux deux, ils vont découvrir que les zombies affamés ne sont pas les seuls dangers qui les guettent. Il y en a de pires. Comme le Némésis, tyran hypersophistiqué et programmé pour tuer les S.TA.R.S. ou un certain officier russe déjanté… Ce n’est pas le moment de s’endormir… Il va y avoir du sport !
Notre avis
Comme son titre l’indique sans détour, Resident Evil : Nemesis est l’adaptation du troisième jeu le la saga signée Capcom. Si le style de S.D Perry est toujours aussi fluide, facile à aborder, on ne peut pas dire que l’on ne ressent pas une sorte d’essoufflement à certains moments. Pourtant, l’ouverture est beaucoup plus réussie que dans le précédent tome, on rentre plus vite dans le vif du sujet et les personnages nous paraissent plus « à l’aise » dans les situations d’exposition. On retrouve aussi, avec plaisir, la ville de Raccoon City que l’on avait quitté dans un bien piètre état lors du final de La cité des morts; et qui ici est pongé dans un chaos encore plus prononcé. Resident Evil : Nemesis réitère la multiplication des points de vue, cette fois-ci en divisant l’action par trois. Un de ce trio de personnages retient particulièrement notre attention : Nicholai, protagoniste absolument odieux que l’on vous laisse découvrir par vous même, tant il est la grande réussite de ce volume.
Resident Evil : Nemesis a pourtant du mal a surprendre réellement, on sent que S.D Perry a tracé une ligne blanche et n’en dépassera jamais. De ce fait, on sait rapidement qui survivra et qui périra, ce qui annihile tout suspens. Le souci vient du personnage de Carlos, sans doute trop prévisible dans ses choix et qui, finalement, vit son aventure avec une sorte de tranquillité un peu étrange. Heureusement, donc que l’infâme Nicholai limite la casse, mais aussi Jill Valentine et son acolyte malgré elle : le fameux Nemesis, un montre terrorisant bien connu des gamers. Ses apparitions donnent au récit un rythme effréné qui fait que, tout de même, cette adaptation se lit tout aussi vite que les autres, malgré des moments d’accalmie un peu longs sur certains passages.
Malgré ses imperfections, Resident Evil : Nemesis est loin d’être dispensable, notamment pour les quelques libertés que l’auteure S.D Perry s’accorde ici ou là, et qui donnent quelques couleurs à un récit trop cousu de fil blanc. Il règne un chaos assez savoureux dans les rues de ce Raccoon City totalement aux mains d’Umbrella… et de ses chers zombies qui font un retour fracassant dans cette novélisation. Et si la relation entre Carlos et Jill ne nous emballe pas plus que ça, on ne peut pas nier que l’on est tout de même sensible au devenir de chacun, notamment dans ce qui est la marque de fabrique de ces novélisations : un final réussi. On regrette une dernière chose : l’auteure semble ne plus savoir que faire de Trent, dont on n’apprend rien sur cet opus. Dommage.
Resident Evil : Code Veronica
- Auteure : S.D Perry
- Sortie initiale : 2001
- Édition Milady : 10 juillet 2015
- 288 pages
- Adaptation de Resident Evil : Code Veronica
Histoire
Capturée au Q.G. administratif d’Umbrella, à Paris, Claire est débarquée à l’île de Rockfort, une des bases de la compagnie pharmaceutique. À peine est-elle arrivée que l’île subit un raid aérien. Claire se retrouve une fois de plus aux prises avec les zombies et autres épouvantables créatures sorties des sinistres laboratoires d’Umbrella. Heureusement, il y a Steve, lui aussi injustement emprisonné. Tous les deux affronteront de redoutables ennemis – dont Alfred Ashford et Alexia, sa géniale et diabolique jumelle. Avec, en prime, un petit détour par l’Antarctique…
Notre avis
Cette sixième adaptation s’attaque à un gros morceau de la saga de Capcom, le fameux Resident Evil : Code Veronica, qui aura fait le bonheur des possesseurs de l’excellente Dreamcast. Après un Némésis en demi-teinte, S.D Perry retrouve cet allant qui fait de cette série de novélisations l’une des plus intéressantes du genre. Plus confiné que dans le précédent tome, le récit revient à des impressions plus claustrophobes, avec une ambiance aussi un peu plus horrifique que les précédents ouvrages même si tout cela reste soft. On retrouve avec un certain plaisir Claire Redfield, dans une histoire dont le fondamental aborde clairement la famille : l’héroïne recherche désespérément son frère, et est aux prises avec les jumeaux Alfred et Alexia Ashford, un duo qui réserve bien des surprises…
On sent que les quelques semaines de pause depuis Nemesis a fait le plus grand bien à S.D Perry. L’histoire de ce Resident Evil : Code Veronica ne connaît cette fois aucun temps morts, et ce même si la trame colle de près à celle du jeu, énigmes incluses. On est particulièrement sensible aux rapports fraternels entre Claire et Chris, on s’attache pas mal à eux tout en faisant un parallèle évident, sorte de négatif pour être plus précis, avec Alfred et Alexia. Difficile de rentrer dans les détails sans spoiler quoi que ce soit à celles et ceux qui, éventuellement, voudraient découvrir le jeu d’origine, dès lors on ne peut que résumer notre avis sur l’histoire en la qualifiant de fidèle et bien traitée, sachant écarter ce qui n’est pas littéraire et mettre en avant les éléments les plus facilement adaptables, en les enrobant de quelques prises de liberté pas dénuées d’intérêt.
Resident Evil : Code Veronica figure parmi le top 3 des meilleurs novélisations de la saga, avec La crique de Caliban et La cité des morts. Avec un côté horrifique un peu plus poussé que dans les autres tomes, et surtout un suspens efficace, cet ouvrage rend un bel hommage à ce qui est, pour certains, le deuxième meilleur jeu de la saga, juste après celui par lequel tout a commencé. Notons que le personnage de Trent est dorénavant promis à un avenir sombre, tant on comprend avec cet opus que l’on ne pourra jamais en comprendre les réels motivations. C’est dommage, car son apport énigmatique est réel.
Resident Evil : Zero Hour
- Auteure : S.D Perry
- Sortie initiale : 2004
- Édition Milady : 22 janvier 2016
- 288 pages
- Adaptation de Resident Evil 0
Histoire
Elle n’a que dix-huit ans mais fait déja partie des S.T.A.R.S, commando choc de la police de Raccoon City. Il en a vingt-six et a été condamné à mort pour le meurtre de vingt trois personnes. Et pourtant Rebecca et Billy devront faire équipe toute une nuit, une interminable nuit dans le centre d’expérimentation d’Umbrella, cette redoutable compagnie qui fabrique des armes biologiques monstrueuses. A eux les petits zombies affamés, les king-kong surdimensionnés et les sangsues tueuses. Avec, en prime, une autodestruction programmée des lugubres locaux. La totale. Bienvenus sur le terrain de jeu du Dr James Marcus – savant complètement givré et officiellement mort depuis dix ans.
Notre avis
Cette dernière novélisation par S.D Perry voit le retour de Rebecca, dans ce qui est une adaptation de l’un des épisodes les moins marquants de la saga de Capcom : l’épisode 0. Malgré un « matériel » pour le moins pas facile à exploiter, l’auteure de Resident Evil : Zero Hour fait ses adieux à la série avec un sérieux louable et ce malgré l’abandon total de l’histoire d’un Trent condamné à ne jamais être tout à fait clair. On regrette une baisse de régime lors de la rencontre avec Billy, qui peut d’ailleurs faire penser à ce qui ne fonctionnait pas dans Némésis. Heureusement, le récit est assez concis et fidèle aux codes de la licence pour que l’on puisse boucler la lecture avec l’intérêt que se doit de procurer ce genre de lecture récréative.
Retrouvez notre critique détaillée dans l’article dédié.
Conclusion
Littérature récréative, voilà un terme qui s’accole bien à cette série de novélisation. Figurant sans aucun doute parmi les meilleures du genre, la saga Resident Evil côté livres ne démérite pas, et ce grâce à une S.D Perry qui, si elle ne fait pas preuve d’un style éclatant et élaboré, a bien pris conscience que l’exercice se doit avant tout d’être fun à parcourir. On regrette juste que l’auteure n’ait pas eu l’occasion d’aller plus loin dans l’approfondissement de l’univers via des histoires inédites. Aux portes de l’enfer, qui n’a pas provoqué un accueil très chaleureux de la part de fans qui veulent avant tout du zombie, était pourtant une réussite. Dommage. Autre petite amertume : que l’histoire de Trent, sans aucun doute le meilleur personnage inédit de ces novélisations, ne soit pas menée à son terme, laissant le lecteur assidu dans le brouillard quant à ses réelles motivations. Ces deux ressentis prouvent bien que, malgré des carences de style évidentes, parfois des problèmes de rythme aussi, ces adaptations de Resident Evil ont ont su toucher juste, et réussir ce sur quoi elles étaient attendues : être des prolongement passionnés de jeux passionnants.
Notons que des romans, parus au Japon, et même parfois dans certains pays d’Europe, ne sont pas parvenus jusqu’à nous : Biohazard : To the liberty (par Suiren Kimura), Biohazard : Rose blank (par Tadashi Aizawa), Biohazard : The beast of the northern seas (par Shinishi Sakamoto), Biohazard Damnation (par Osamu Makino), et encore d’autres que vous pourrez retrouver sur ce Wiki Resident Evil. Aussi, nous n’avons pas abordés, sciemment, les novélisations des films.
Le top
- Resident Evil : La crique de Caliban
- Resident Evil : La cité des morts
- Resident Evil : Code Veronica
- Resident Evil : Aux portes de l’enfer
- Resident Evil : La conspiration d’Umbrella
- Resident Evil : Zero Hour
- Resident Evil : Nemesis