Un second tome qui confirme l’excellente tenue de cette série
Voilà quelques mois, nous avions abordé une bande dessinée que nous vous conseillions sans aucune réserve : Nobody Saison 1 Épisode 1. L’introduction d’une licence qui lorgne vers la forme d’une série, de la mise en scène jusqu’au titre lui-même, qui donne un sacré indice sur le mode de parution. Ainsi, nous continuons la découverte de cette première saison, qui promet une sacrée dose de thriller à grosse tendance paranoïaque. Après un premier épisode album consacré à installer les personnages, mais aussi la tonalité très sombre de la série, Nobody Saison 1 Épisode 2 se devait de développer certaines des interrogations que le récit créait.
Nobody Saison 1 Épisode 2 utilise toujours la forme du flashback. L’histoire prend place en 2007, alors qu’un homme, accusé d’avoir découpé son coéquipier, se confie à Beatriz Brennan, jeune psychologue de son état. Ici, son analyse nous ramène bien des années en arrière, dans la décennie 1970 plus exactement. L’inculpé assure avoir été, en plein cœur de cette époque, un agent infiltré dans un groupe de motards hyper violent, menant des braquages pour le compte des Hells Angels, phénomène typiquement américain.
Nobody Saison 1 Épisode 2 reprend la formule que l’on a tant apprécié dans le premier tome : le psychopathe arrêté par la police, dont on ne connaît toujours pas le nom, se confie à Beatriz qui, mandaté par le tribunal, doit éclairer les très nombreuses zones d’ombre. Une relation qui rappelle très fortement celle développée dans Le silence des agneaux, entre Hannibal Lecter et Clarice Starling, ce qui ne fait qu’ajouter à l’impression persistante d’assister à une œuvre aux fortes références cinématographiques. Cependant, ce second épisode ne s’intéresse que peu au temps présent, et se charge de faire avancer ce qui est sans aucun doute l’élément le plus intrigant de cette superbe série : le fameux Nobody.
Un récit paranoïaque et violemment sombre
Christian De Metter a peut-être vu pas mal de films de bikers, comme Hell’s Angels ’69, mais aussi la série Sons Of Anarchy. Et ce milieu très codifié qu’est le gang de motard sert parfaitement au développement du personnage principal. Tout en ayant en tête que le récit peut très bien être manipulé par son conteur, rappelons que ce dernier a tout de même découpé un homme, on assiste à une histoire aux très forts accents complotistes, mais basée sur des éléments « vérifiables », comme certains acronymes qu’on vous laisse découvrir. L’auteur a cela de passionnant qu’il réussit à imprimer cette tonalité parano à l’image, notamment par le biais de dialogues captivants, et d’éléments scénaristiques troublants. Nobody Saison 1 Épisode 2 fait intervenir les services secrets bien entendu, mais aussi des pratiques douteuses, pas si saugrenues en fin de compte. C’est d’ailleurs une des grandes forces de cette série : jouer à fond sur l’équilibre entre l’improbable et le plausible, de sorte que le lecteur est constamment en alerte.
Le récit de Nobody Saison 1 Épisode 2 passe aussi par des instants durs, violent, notamment concernant le destin peu enviable d’une jeune femme que rencontrera « Nobody » pendant sa mission. Et le final nous laisse en plein cliffhanger, ce qui promet un troisième tome hautement intéressant. On tient, donc, une confirmation : « Nobody » est bien un anti-héros capable de supporter le poids d’un scénario que l’on devine complexe à l’avenir. Une série qu’il faut suivre de très près, d’autant que le dessin nous a encore totalement convaincu : il rend idéalement l’atmosphère suave des décors, et l’on sent presque l’odeur forte de ces engins motorisés tant ils sont bien rendus. Vite, la suite !
Nobody Saison 1 Épisode 2, scénarisé et dessiné par Christian De Metter. Aux éditions Soleil, collection Noctambule, 76 pages, 15.95 euros. Sortie le 5 avril 2017.