Aller au bout de ses rêves
C’est avec un certain plaisir que nous retrouvons l’un des duos les plus talentueux de la littérature jeunesse, Julia Davidson et Axel Scheffler. Déjà à l’origine d’un Zébulon le dragon et les médecins volants remarqué sur notre site, ce couple artistique est notamment celui qui a donné vie à l’une des licences pour enfants les plus reconnues : Gruffalo. Avec La baleine et l’escargote, que les éditions Gallimard Jeunesse ressortent dans leur bien jolie collection L’heure des histoires (La rentrée des animaux, Un papa sur mesure) retrouve-t-on cet appel de l’aventure qui a fait le succès de leur vision ?
La réponse est clairement positive. La baleine et l’escargote fonde son récit sur l’envie de voyager d’un animal si minuscule qu’il ne pouvait que s’imaginer les beautés de ce monde, malheureusement sans véritables espoirs de les découvrir par lui-même. Seulement, avec un peu de bonne volonté, et d’inventivité, l’escargote du titre va attirer l’attention d’une baleine bleue, laquelle va prendre le gastéropode à coquille sous son aile (ou, dans ce cas précis, sur sa nageoire) afin d’exaucer son souhait. Une histoire de facto pleine d’entrain, et surtout pas dénuée d’un fond qui marquera l’enfant de la plus belle des façons, en lui apprenant notamment le respect du lieu de vie de ces animaux aquatiques si merveilleux. La toute fin ce ce petit conte est d’ailleurs une réussite particulièrement attendrissante, démontrant par le récit que les enfants ont en eux le pouvoir de bouger les lignes. Aussi, l’histoire n’oublie pas d’enfin prendre en compte le règne animal comme il se doit, dans un élan de fraternité et d’entraide qui ne reconnaît pas le concept d’espèces.
Une histoire pleine de sens
Quant au style, plus particulièrement, gageons que La baleine et l’escargote va faire des heureux, aussi bien chez les parents, fiers de pouvoir délivrer une histoire pleine de poésie, que chez les enfants, qui verront leur soif d’aventures mouvementées étanchée. Julia Donaldson utilise des phrases courtes, opte pour des choix de mots clairs mais jamais simplistes, afin que le bambin puisse enrichir son vocabulaire. Il est indéniable que ce petit livre s’avère une lecture partagée particulièrement efficace. C’est aussi dû aux illustrations toujours aussi soignées d’Axel Schaffler, lequel sait décidément très bien donner vie à toute sorte de personnages, humanoïdes ou non. C’est beau, détaillé, plein d’un humour qui ne s’en donne pas les grands airs, et même les requins semblent parfaitement rigolos.
Au final, cette édition de La baleine et l’escargote est une bonne occasion pour faire découvrir une histoire captivante. Gallimard Jeunesse ne s’est pas trompé en l’ajoutant au sein de cette collection L’heure des histoires, laquelle est décidément un très bon repère pour les parents désireux de gonfler la bibliothèque de leurs enfants, et tout ça à un prix avantageux (cinq euros, c’est quasiment donné). Soulignons ici que ce tarif ne se fait pas au détriment de la qualité d’édition : l’ensemble a certes un rendu souple, mais pas fragile. Bref, vous pouvez embarquer… comme l’escargote.
La baleine et l’escargote, écrit par Julia Donaldson, illustré par Axel Scheffler. Aux éditions Gallimard Jeunesse, collection L’heure des histoires, 32 pages, 4.90 euros. De 4 à 6 ans. Paru le 9 février 2017.