Et l’apprentissage du dessin devient plus facile
Pour un enfant, il n’est jamais évident de se lancer dans le grand bain. Les toutes premières fois sont souvent causes de petites hésitations et, si les parents n’y font pas attention, elles peuvent évoluer en véritables freins pour l’apprentissage. Observer son enfant apprendre à dessiner, c’est sans aucun doute l’un des grands moments de la parentalité, un passage obligé qui nécessite de la pédagogie, afin d’éviter au maximum les désagréments évoqués plus haut. Ainsi, c’est avec un grand intérêt que l’on a vu débarquer, aux éditions Gallimard Jeunesse (Trois petits chats font les fous, Nino et les couleurs), Un rond deux points, un ouvrage dont le sous-titre signifie beaucoup : Le petit manuel qui t’apprend à dessiner.
Un rond deux points est un ouvrage idéalement calibré, dont la pédagogie est exemplaire. En effet, l’auteur Christophe Bataillon (les magazines Spirou et Le Journal de Mickey, Nos cousins les dinosaures) prend le soin d’installer une ambiance, une atmosphère apte à donner envie à l’enfant de s’investir. Ce livre prend place dans une école, et délivre huit leçons, comme autant de conseils pour non seulement dessiner, mais aussi apprendre à élaborer. L’action se développe pendant la « semaine artistique », au cours de laquelle les mathématiques et langues vivantes font place à des activités créatrices. Et c’est le professeur qui redoublera de conseils et autres astuces, devant une classe de huit élèves. Au passage, on apprécie que ces derniers participent autant, apportant un peu de fraîcheur et se lançant dans des remarques parfois pertinentes, d’autre fois évidemment comiques.
Un ouvrage à la pédagogie exemplaire
Un rond deux points a bien compris que le dessin est une activité qui peut impressionner beaucoup d’enfants, et en décourager certains quand le rendu n’est pas aussi bon que ce qu’ils espéraient. Du coup, l’ouvrage se concentre d’abord sur ce qui sera aisément reproduit par les petits lecteurs, notamment les visages et leurs expressions. L’un des élèves de la classe, un peu rebuté, annonce au professeur qu’il ne sait pas écrire. Mais le maître le rassure de suite, lui et le lectorat, car tout ce qui sera abordé est facilement compréhensible. Un visage, des yeux, et l’ouvrage multiplie les possibilités grâce aux formes, et à ce qu’il appelle les « mots », en fait les sentiments. Un rond, deux petits arcs-en-ciels, et l’on obtient une figure heureuse, par exemple. Les expressions sont ici très importantes, elles multiplient les possibilités et permettent au petits artistes de se rendre compte du talent qui se trouve entre ses mains.
Un rond deux points s’attache surtout à cela : rendre les enfants fiers de ce que leurs doigts peuvent créer. Après le visage, le corps est abordé, de manière très simple mais probante. Là encore, tout est dans la capacité de faire comprendre que dessiner n’est pas du tout un acte compliqué, tout n’est que question de formes, d’agencement, et d’essais. En fin d’ouvrage, l’auteur va jusqu’à conseiller sur l’échelle de grandeur, afin que le jeune artiste puisse jouer avec les perspectives sans se prendre la tête. Au final, il et certain qu’Un rond deux points rempli son objectif : le bambin observe tout en s’amusant, et reproduit sans soucis des recettes claires et parfaitement pédagogiques. Quant à l’édition, elle est digne du niveau affiché par la collection Giboulées (June et Jo : le rire des oursins, Pablo et les oeufs multicolores) de chez Gallimard Jeunesse : reliure solide, papier de qualité, et une couverture souple qui facilite la prise en mains. Une belle réussite, qu’on se le dise !
Un rond deux points, un ouvrage écrit et illustré par Christophe Bataillon. Aux éditions Gallimard Jeunesse, collection Giboulées, 96 pages, 12.90 euros. Dès 6 ans. Paru le 26 janvier 2017.