Caractéristiques
- Auteur : Christophe Bec, Stephano Raffaele
- Editeur : Soleil
- Date de sortie en librairies : 6 septembre 2016
- Format numérique disponible : Oui
- Nombre de pages : 48 pages
- Prix : 14,50€
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- Note : 7/10 par 1 critique
Un second tome qui tient en haleine
Plus de six mois après la sortie du premier tome, Olympus Mons se rappelle à notre (bon) souvenir. Il faut dire que le duo à l’œuvre, Christophe Bec (Le Fulgur Tome 1, Bikini Atoll) et Stefano Raffaele (Fragile) est une valeur sûre de la bande dessinée. Déjà à la signature de quelques séries reconnues pour leurs qualités, comme Pandemonium et Prométhée, voilà que la fine équipe creuse du côté de la science fiction. Toujours aux éditions Soleil (Samurai Origines T1, La grande guerre des mondes T2), cette suite était attendue pour deux raisons : l’univers, hyper cohérent, se devait de nous apporter de nouvelles informations. Aussi, on se demandait jusqu’où pouvait tenir le concept, d’un classicisme recherché.
Sur Mars comme sur Terre, des équipes de spécialistes tentent de percer le mystère de ces anomalies liées entre elles. Aaron Goodwin, le médium, s’évertue à prévenir le monde de l’importance de ne pas pénétrer dans l’étrange vaisseau sous-marin. Il y va de l’avenir de la planète. Ses propos sont confirmés par d’autres médiums mais l’équipe « Ocean Pathfinder » ne l’entend pas de cette oreille. Les forces en présence se déchirent autour du mystérieux objet.
Sachez que vous ne pourrez pas savourer Olympus Mons Tome 2 sans, au préalable, avoir lu le précédent volume. Cette introduction liminaire effectuée, on peut aborder le scénario sans peur du spoil. On retrouve l’intrigue là où on l’avait laissée, et surtout les personnages qui la composent. Aaron Goodwin est certainement celui qui attire le plus notre sympathie, de par son cheminement difficile. Le medium tente d’alerter sur une catastrophe à venir, mais ne reçoit que des quolibets des médias, et finit par être perçu comme un pur charlatant. On sent que l’auteur Christophe Bec se repose beaucoup sur lui, même si son temps de présence n’est pas plus appuyé que celui des autres personnalités. Mais il embarque en lui tout le suspens lié à la question qui nous taraude, dans ce second tome : que va-t-il se passer, une fois que scientifiques et aventuriers auront découverts l’incroyable ?
Une tension palpable qui prépare de futures révélations
Olympus Mons Tome 2 sillonne exactement la même route que son prédécesseur. Ainsi, ne pensez pas trouver de l’action débordante. Christophe Bec construit une ambiance troublante, au sein de laquelle la tension s’installe sans discontinuer. La découverte, au Mont Ararat, à plus de 4700 mètres d’altitude, d’un étrange fragment, provoque une réaction physique alarmante chez Mark, membre de l’expédition. L’information qui se dégage de cet élément de scénario est importante : non, cet objet n’est clairement pas amical, du moins dans sa constitution. Pendant ce temps, sur Mars, Elena est la seule survivante d’une mission dont l’aboutissement reste encore assez mystérieux. Le scénariste multiplie les lignes (parfois même en remontant le temps jusqu’en l’an 1013), et couve son récit en maitrisant un rythme alterné très cinématographique. On pourra peut-être regretter que certaines sous-intrigues paraissent pour le moment un peu sous-exploitées, mais on parie que cette donne changera très bientôt.
Olympus Mons Tome 2 est riche en dialogues. Certains pourraient penser que quelques bulles sont un peu victimes de cette propension aux répliques, mais force est de constater que l’auteur ne pouvait pas se passer des multiples détails ainsi apportés. Pas de panique, on n’est pas enseveli sous des tonnes d’informations scientifiques, et difficiles à retenir. Mas il fallait bien confirmer l’aspect un peu pointu de l’ensemble. On pense à ce qu’il se passe dans Le Centre, du côté des russes. Christophe Bec nous lance sur une piste paranormale, qui plane depuis le début de cette histoire, à base de médiums et d’expériences d’État. C’est ça, aussi, la force de cette série : les futurs rebondissements, que l’on sent sur le point d’émerger, auront l’impact que leur préparation aura su provoquer. Enfin, sachez qu’on commence à avoir une idée précise, physiquement, de la menace en cours. Nous n’en écrirons pas plus…
Si Olympus Mons Tome 2 nous séduit de la sorte, c’est aussi grâce aux dessins signés Stefano Raffaele. On reste dans un style très réaliste, avec des traits précis et des expressions concevables. Quelques rares bulles pourront paraître très chargées en texte, mais ça ne remet pas en cause la belle science du cadrage de l’artiste, qui trouve les angles justes. Quant aux couleurs, on se doit encore de féliciter l’apport de Digikore Studios (Crossed, La nuit des morts-vivants), dont le travail sur les lumières, et les bleus, nous laisse une très bonne impression. Pour finir, signalons que la couverture, un peu sombre mais attirante, est à créditer à Pierre Loyvet, artiste prometteur qu’on a vu à l’œuvre sur Krän.