[Critique] Day of the Dead Bloodline : une crétinerie qui laisse des regrets

Caractéristiques

  • Titre : Day of the Dead Bloodline
  • Réalisateur(s) : Hèctor Hernandez Vicens
  • Avec : Sophie Skelton, Johnathon Schaech, Jeff Gum, Marcus Vanco, Mark Rhino Smith
  • Distributeur : Netflix
  • Genre : Horreur
  • Pays : Etats-Unis, Bulgarie
  • Durée : 90 minutes
  • Date de sortie : 5 avril 2018 (Netflix)
  • Note du critique : 3/10

Un potentiel gâché par une absence de vision

C’est une étrange et mauvaise habitude dans l’univers du cinéma bis : les trois premiers films de zombies signés George A. Romero ne cessent de se faire « remaker », ou de se voire l’objet de suites particulièrement débilesques. Mis à part l’excellent L’Enfer des Zombies, aussi titré Zombi 2, voire L’Armée des Morts (pour qui aime les morts vivants qui courent, tout du moins), on a assisté à un défilé de mauvaises œuvres, mises en scène par de véritables tâcherons. On citera par exemple, l’insultant Le Jour des Morts Vivants 2 : Contagium. Alors, quand on a vu débarquer Day of the Dead : Bloodline, on s’est attelé au visionnage en restant sur la défensive. Et, malheureusement, on avait raison.

Day of the Dead : Bloodline avait pourtant un certain potentiel. Il ne s’agit pas réellement d’un remake, mais d’une variation sur les thèmes du film signé George A. Romero. Les premières minutes nous présentent Zoe, qui étudie la médecine. Malheureusement, elle est la cible d’un véritable monstre, Max, bien humain, qui la harcèle sexuellement. Alors qu’elle se joint à une fête de fin de semestre, l’invasion des morts vivants débute, dans le sang et les tripes. La jeune femme parvient à s’échapper, en traversant le chaos des rues infestées, jusqu’à un bunker pris en charge par l’armée. Quatre ans après l’apocalypse, la situation n’a pas évolué : la Terre est peuplée de monstres, et Zoe tente de trouver un antidote. L’un des enfants du camp est malade, alors l’ex-étudiante et des soldats prennent le risque de s’aventurer dehors, direction l’hôpital. Alors qu’ils récupèrent des médicaments, Max zombifié va s’infiltrer, et pénétrer dans le bunker, apparemment encore obsédé par Zoe…

Ultra superficiel, mais sympathiquement gore

image day of the dead bloodline

Day of the Dead : Bloodline remplace le Bub de Romero, par un véritable psychopathe. Cette modification scénaristique a tendance à nous plaire, surtout quand elle provoque un véritable traumatisme chez Zoe. Potentiellement, c’est dramatiquement chargé, mais c’était sans compter le peu de sérieux du quasi-ensemble de la production. Le réalisateur, Hèctor Hernandez Vicens, pourtant réalisateur du troublant El Cavaver de Anna Fritz, ne prend jamais le mesure du potentiel qu’il tient, sous surveillance de sa caméra. Sa direction des acteurs n’est jamais à la hauteur, ce qui créé des personnages très peu intéressants, et surtout dénués de toute crédibilité. On citera, par exemple, l’ouverture du film, qui nous montre Zoe dans les rues de la ville, infestée de partout. Les victimes y paraissent crétines et, du coup, on a du mal à rentrer dans une intrigue plutôt sérieuse.

Day of the Dead : Bloodline est typique de ces films pris par-dessus la jambe, par un réalisateur qui veut surtout shooter des effets gores. Sur ce point précis, on en a pour notre argent : les maquillages sont réussis, même si la démarche des zombis confine au grotesque. C’est, mine de rien, une véritable déception, tant on aurait apprécié que Hèctor Hernandez Vicens aille au plus profond du thème que lui offre Max, le zombie obsédé. Mais tout cela reste très superficiel, tant et si bien que le scénario nous rajoute des sous-thèmes ennuyants, comme le rapport à la hiérarchie. Par contre, soyons justes : si la direction des comédiens est catastrophique, certains acteurs, eux, ne déméritent pas. Deux, plus précisément : Sophie Skelton (Zoe), vue dans la série Outlander, et Johnathon Schaech (Max), que nous découvrons à l’occasion, et dont le travail facial nous a impressionné. Bon, le reste du casting est très oubliable, comme le film, mais c’est déjà pas si mal.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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