Caractéristiques
- Titre : Mission: Impossible - Fallout
- Réalisateur(s) : Christopher McQuarrie
- Avec : Tom Cruise, Henry Cavill, Rebecca Ferguson, Michelle Monaghan, Simon Pegg, Alec Baldwin, Ving Rhames, Sean Harris, Vanessa Kirby et Angela Bassett
- Distributeur : Paramount Pictures France
- Genre : Action, Espionnage
- Pays : Etats-Unis
- Durée : 148 minutes
- Date de sortie : 1er Août 2018
- Note du critique : 8/10 par 1 critique
Une suite encore plus folle de Rogue Nation
Arrivé au sixième épisode, on pourrait se demander ce que la franchise Mission: impossible a encore à raconter. Pourtant, ce Mission: Impossible – Fallout semble être le tournant de la saga et quelques part une sorte de conclusion de ce premier cycle. Tom Cruise (Barry Seal, La Momie) a toujours voulu un réalisateur différent pour chaque film, il était donc surprenant de voir revenir Christopher McQuarrie, déjà à la barre sur Rogue Nation. Dés le début de Fallout, on comprend pourquoi. Ce nouvel opus est la suite directe du volet précédent. Malgré l’arrestation de Solomon Lane (Sean Harris), le Syndicat n’est pas mort pour autant et le reste des tueurs, qui se font appeler les Apôtres, font régner le chaos un peu partout dans le monde. Après une opération ayant échoué, Ethan Hunt (Tom Cruise) et son équipe devront faire face aux conséquences de leurs actes.
On ne va pas y aller par quatre chemins, Mission: Impossible – Fallout est très certainement LE blockbuster américain de l’été, voire le meilleur long-métrage de la saga même si ça, seul le temps le confirmera. Si le scénario tient du déjà vu — Ethan et son équipe doivent sauver le monde d’une attaque nucléaire — celui-ci s’avère inventif à plusieurs égards. En premier lieu, on se concentre davantage sur le personnage d’Ethan au-delà de son statut de héros casse-cou, c’est-à-dire sur ses peurs et ce qu’il a vécu. Il en subira d’ailleurs les conséquences. Jamais le personnage ne se sera autant dévoilé et exposé physiquement que dans cet opus. Il n’est ainsi pas anodin que le personnage très charismatique d’August « le Marteau » Walker (Henry Cavill) ait vingt ans de moins et soit un bloc de muscles. Walker représente la nouvelle génération au service de l’État, qui a hâte de mettre la vieille garde au placard.
En second lieu, même si le scénario s’avère prévisible, il n’empêche que les retournements de situation jouant sur les faux-semblants sont parfaitement maîtrisés, et parfois surprenants. Enfin, cet épisode semble clore un chapitre de la franchise. Il apporte une conclusion à certaines storylines restées en suspens depuis le troisième film, et fait également référence à tous les films de la saga. Que cela soit par le biais d’un personnage, une scène d’action ou de faux-semblants, tout y passe pour appuyer le fait que Fallout est une conclusion aux six premiers long-métrages.
Des scènes d’action à couper le souffle
Pour qu’un film Mission: Impossible soit une réussite, il faut des scènes d’action qui surpassent celles des opus précédents, et Mission: Impossible – Fallout ne déroge pas à la règle. Entre une très longue poursuite dans Paris, un halo jump, un combat dans les toilettes du Grand Palais, une scène d’action sur les toits de Londres et une poursuite en hélicoptère au Cachemire, tout est fait pour que le spectateur en prenne plein les yeux. Comme d’habitude, Tom Cruise réalise la majorité de ses cascades et ça s’en ressent. Pas de fonds vert et d’incrustations mal intégrées, tout ce qu’il y a autour est vrai. Du coup, on est vraiment plongés au cœur de l’action et celle-ci ne s’arrête quasiment jamais, de sorte qu’il y a finalement très peu de scènes d’exposition. On pourrait se dire que c’est trop, mais non. L’urgence de la situation fait que toutes ces scènes sont justifiées. Cela donne un rythme très enlevé au film, malgré une durée de 2h28 — qui en fait l’épisode le plus long de la saga — on ne voit pas le temps passer. Autre point important : l’humour. Si dans la plupart des grosses productions actuelles (—-> les films Marvel) celui-ci sert à désamorcer une situation ou discussion sérieuse, ici, tel n’est pas le cas : les gags sont surtout employés pour souligner le ridicule de la situation ou d’un personnage, et cela fonctionne sans jamais nuire à la tension de l’ensemble.
Côté réalisation, il y a peu à dire, Christopher McQuarrie se montre à la hauteur. Il reste toujours plus proche de Tom Cruise lors des scènes d’action pour qu’on y croit. Même si sa réalisation n’est pas des plus inventives, elle reste très solide. On regrettera seulement un ou deux plans vers la fin du film durant lesquels les effets-spéciaux (et pourtant il y en a très peu dans le film) sont un peu en-deçà. Concernant les acteurs, Tom Cruise fait encore le show. Il prouve qu’à 56 ans, il est encore en très grande forme mais dévoile des facettes de Hunt jusque-là inédites. Le rôle d’Henry Cavill (Justice League) change de ce qu’il fait d’habitude et s’avère assez surprenant. Son charisme et sa stature joue parfaitement pour lui. Rebecca Ferguson (Life, The Greatest Showman…) retrouve le rôle d’Ilsa Faust, toujours aussi solide en pendant féminin de Hunt. Michelle Monaghan (Sleepless) revient dans la saga et n’a pas, cette fois-ci, qu’un petit caméo, mais un vrai rôle, ce qui est fort plaisant tant elle se fait rare sur les écrans. Simon Pegg (Ready Player One, Star Trek : Into Darkness), Alec Baldwin, Ving Rhames et Sean Harris sont toujours de solides seconds rôles. Rhames se révèle d’ailleurs touchant dans cet opus. Enfin, Vanessa Kirby et Angela Bassett (Black Panther) sont de sérieux ajouts à la saga.
Au final, Mission: Impossible – Fallout est une montagne russe qui va à cent à l’heure. Rythme effréné, scènes d’action spectaculaires à couper le souffle, un jeu de dupes rondement mené et un très solide divertissement estival. L’un des blockbusters incontournables de l’été.