Un bar intimiste perché à 140m au-dessus de Paris
Après deux ans de rénovation, le bar La Vue de l’hôtel 4* Hyatt Regency Etoile, à deux pas du Palais des Congrès, est devenu le bar Windo, un espace à l’élégance feutrée aux allures de jardin intérieur chic légèrement japonisant, surplombé par une immense verrière permettant d’admirer une vue panoramique sur Paris tout en dégustant l’un des flamboyants cocktails maisons en hommage à la Belle Epoque, et en profitant d’une finger food de qualité. Perché au 34e étage du seul hôtel gratte-ciel parisien, à 140 mètres de haut, le Windo a été entièrement repensé par l’architecte new-yorkais George Wong, qui, tout en conservant une véritable épure, a su jouer sur l’alliance de matériaux (bois, acier, végétal) pour créer une atmosphère intimiste.
C’est que l’on se sent presque dans un cocon dès lors que nous passons le pas de la porte et nous installons près de l’immense baie vitrée, un soir d’octobre à 20h. Avant même que le serveur soit venu prendre nos commandes, le regard plongé dans une vue nocturne de Paris de toute beauté (la Tour Eiffel illuminée, l’Arc de Triomphe, les lumières de la ville et du trafic urbain…), nous entrons dans une parenthèse enchantée.
La lumière tamisée et la discrète musique lounge en fond sonore participent au bien-être immédiat et au sentiment de sécurité ressentis. D’ailleurs, alors qu’au restaurant Mayo au rez-de-chaussée, à l’ambiance de bistro parisien, les conversations étaient assez vives, ici, le volume sonore est bien plus bas, alors que le bar, sans être plein pour autant, est davantage rempli. Comme si, d’instinct, les clients respectaient l’intimité des autres et baissaient la voix pour ne pas rompre le charme de cette atmosphère privilégiée.
Une carte réduite mais créative
Nous choisissons deux cocktails et une assiette de finger food à partager. Doté d’une carte d’alcools triés sur le volet — les champagnes et vins sélectionnés par le sommelier figurent presque tous parmi les 10 premiers des classements — le Windo vaut également le détour pour sa sélection de whiskies (blended, bourbons et single malts) ou encore vodkas, gins, rhums ou tequilas qui raviront les plus exigeants. Et, si vous êtes comme nous amoureux des bons cocktails, vous ne pourrez pas faire l’impasse sur la carte du Windo, qui propose de nombreux breuvages d’exception, dont une carte de quatre grands cocktails à tomber. Inspirés, comme le reste de la carte, de la Belle Epoque, ils associent à des alcools classiques (cognac, tequila, gin ou whisky) des saveurs d’une exquise fraîcheur, pour un résultat plein de piquant : graines de coriandre, sel rose de l’Himalaya, melon, pamplemousse, noix de coco, fleur de sureau…
Outre cette sélection, on trouvera également trois cocktails au champagne (qui rappellent les fameuses soupes au champagne) et cinq cocktails punchs à partager et mêlant à l’alcool, thés, infusions ou laits végétaux (lait d’amande pour le Punch de soie), pour un moment d’élégance festif parfaitement dans l’air du temps. En ce qui concerne la finger food, le chef Rafael Casas propose neuf assiettes à partager alliant là encore raffinement et gourmandise, avec des associations sucré-salé assez subtiles : pain perdu au homard, cœur de saumon, magret de canard séché, Bao Burgers, rouleaux de printemps végétariens, mimolette extra-vieille 18 mois, guimauve givrée et un duo chocolat-caramel au beurre salé.
Des cocktails d’inspiration vintage à se damner
Pour notre part, notre choix s’est porté sur deux grands cocktails, Belle Epoque et Le Magnifique, et le pain perdu au homard en guise d’assiette à partager. Le résultat a été à la hauteur de nos attentes. Pour commencer, on nous apporte nos cocktails dans d’élégants verres vintage les mettant parfaitement en valeur, le tout accompagné d’olives et noix de cajou grillées et salées. Si les grands cocktails (16cl) sont assez onéreux comparé au prix moyen des cocktails dans les bars branchés (27€ la coupe), le résultat est au rendez-vous. L’alcool est présent en quantité généreuse dans chaque coupe, de sorte que chaque breuvage possède un véritable caractère, tandis que les alliances de liqueurs, épices, sodas et sirops, fraîches et parfois étonnantes, charment nos papilles. C’est bien simple : c’est l’une de nos meilleures expériences de cocktails, aux côtés du Silencio (qui propose des cocktails sur-mesure) et des bars l’Experimental Cocktail Club tels que le Ballroom.
En ce qui concerne le cocktail Belle Epoque, son odeur sucrée et ambrée nous séduit avant même de porter le verre à nos lèvres. Au goût, le cognac est bien présent et apporte un vrai punch à l’ensemble, renforcé par les graines de coriandre, tandis que le soda apporte un très léger pétillant (juste ce qu’il faut) et la noix de coco une petite touche sucrée qui donne une saveur un peu acidulée des plus plaisantes. Mais notre coup de cœur va au Magnifique, qui allie à la saveur corsée du whisky, le goût relevé et acidulé du Fino (un vinaigre de Xérès), la fraîcheur du melon et l’élégance de la rose, pour un résultat enivrant à souhait, qui n’est pas sans évoquer, outre le raffinement de la Belle Epoque, l’esprit des cocktails du Sud des Etats-Unis. D’ailleurs, l’une des expressions typiques de cette région de l’Amérique, « whisky in a teacup », utilisée pour évoquer un mélange de force de caractère et d’élégance typiquement féminine, convient parfaitement pour décrire ce cocktail.
Finger food : le raffinement parisien, rehaussé d’une touche fusion
Enfin, une fois nos amuse-bouche terminés, on nous apporte le pain perdu au homard, coupé en deux, à manger directement avec les doigts. Le résultat, simple et raffiné à la fois, est digne du standing de l’établissement, qui a proposé cette nouvelle spécialité ce mois-ci en remplacement du dim-sum. Servi dans une brioche moelleuse à souhait aux graines de sésame (un pur régal), le homard est émincé et nappé d’une sauce à la crème, légère et à la fraîcheur là encore légèrement acidulée, pour une touche sucré-salé discrète. La chapelure panko sur le dessus apporte une petite touche japonisante très plaisante, qui fait de ce pain perdu au homard plus qu’un « simple » lobster roll. On est plutôt sur une finger food au raffinement parisien, avec un léger côté fusion pour la touche japonaise.
Confortablement installés dans des fauteuils ronds, assis à bavarder et contempler les lumières de la ville, nous prenons notre temps avant de nous diriger lentement vers les ascenseurs afin de redescendre sur le plancher des vaches. Avec la certitude de revenir au bar Windo dès que possible, pour une nouvelle parenthèse enchantée dans ce lieu privilégié, encore confidentiel depuis sa réouverture.
Bar Windo, au 34e étage de l’Hyatt Hotel Regency Paris Etoile, 3 place du Général Koenig, 75017 Paris. Métro Porte Maillot (ligne 1). Ouvert du dimanche au mercredi de 17h à 1h et du jeudi au samedi de 17h à 2h. DJ sets live tous les jeudis, vendredis et samedis. Carte cocktails et finger food disponible en ligne sur le site du Windo. La carte des vins, champagnes et autres alcools est disponible au bar directement.