Caractéristiques
- Titre : Les Enquêtes du Département V : Dossier 64
- Titre original : Journal 64
- Réalisateur(s) : Christoffer Boe
- Avec : Nikolaj Lie Kaas, Fares Fares, Johanne Louise Schmidt, Søren Pilmark, Fanny Bornedal
- Distributeur : Wild Bunch
- Genre : Thriller
- Pays : Danemark
- Durée : 119 minutes
- Date de sortie : 7 mars 2019 (e-Cinema)
- Note du critique : 6/10 par 1 critique
Un récit parfois terrifiant
On retrouve Les Enquêtes du département V pour une quatrième adaptation des romans de l’écrivain danois Jussi Adler-Olsen, marquant pour la dernière fois le retour du duo vedette Nikolaj Lie Kaas et Fares Fares, dans les rôles respectifs des inspecteurs Morck et Assad. Avec, cette fois à la réalisation, Christoffer Boe. Après Miséricorde (2013), Profanation (2014) et Délivrance (2016), voici le fameux Dossier 64, tiré de ce qui est meilleure vente littéraire de 2010 au Danemark. Le film va confronter les deux fins limiers à une affaire remontant aux années 1950, sur la petite île de Sprogo, où des femmes furent internées et stérilisées contre leur gré.
Trois cadavres emmurés depuis 12 ans sont retrouvés. La mise en place cruelle et macabre de la scène de crime en fait une affaire toute désignée pour les inspecteurs du département V. Celui-ci est pourtant aux abois, avec le départ imminent d’Assad qui s’apprête à prendre un nouveau poste à la brigade financière sous le regard désapprobateur de son collègue Carl Morck toujours incapable d’exprimer ses sentiments. Les Enquêtes du département V : Dossier 64 alterne entre deux temporalités. D’un côté, l’enquête contemporaine. De l’autre, le quotidien tragique d’une « patiente » de l’institut. Le récit terrifie d’autant plus qu’une fois n’est pas coutume, l’auteur ne se contente pas de s’inspirer d’un fait divers pour broder une fiction, mais adapte une affaire réelle, laquelle a choqué le pays il y a quelques années de cela.
Il y a cependant du pour et du contre dans cette nouvelle adaptation. Certes, le duo fonctionne toujours bien et le reste du casting les complète à merveille. Mais le récit de Les Enquêtes du département V : Dossier 64 est poussif par moment. La faute à une narration inégale, car si les sévices subis par la jeune Nete nous touchent, il n’en va pas de même pour l’enquête à proprement dite, trop convenue voire même anecdotique. Le scénario prend trop de temps à s’appesantir sur le mal être de ses personnages, jusqu’à une résolution rapide tombant un peu comme un cheveu sur la soupe.
Des défauts, surtout dans l’enquête moderne
On ne s’ennuie jamais vraiment pendant Les Enquêtes du département V : Dossier 64, mais on n’est aussi jamais surpris et c’est là le principal reproche que l’on puisse faire au film. Mention spéciale, cependant, aux deux interprètes de l’antagoniste principal, le docteur Curt Wad, personnage à la fois repoussant et glaçant, digne émule de Mengele. Quant au fait que nous assistons à ce qui devrait être une dernière itération, il faut tout de même préciser que cette conclusion n’en est pas vraiment une. L’auteur n’a vendu les droits que de quatre de ses romans (sur sept au total, à l’heure actuelle) et, étant déçu des adaptations cinématographiques, l’aventure s’arrêtera là.
Difficile de juger si cela est justifiable ou non, au sortir des Enquêtes du département V : Dossier 64. Les films se sont certes éloignés des écrits signés Jussi Adler-Olsen, et y ont perdu beaucoup de leur âme au passage (concernant le background des personnages principaux, par exemple), mais jamais le résultat ne fut pour autant négatif. À chacun de découvrir ces longs métrages, et de lire les romans pour trancher. Sans doute, la conclusion la plus logique est-elle que nous sommes au final passés à côté d’une très grande saga, mais que nous avons hérité de quatre films néanmoins de bonne facture. Ce n’est déjà pas si mal.