Caractéristiques
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Test effectué sur :
- Nintendo Switch
- Développeur : Playful Corp
- Editeur : PQube
- Date de sortie : 13 décembre 2019
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- Note : 7/10 par 1 critique
New Super Lucky’s Tale signe enfin la réussite pour Playful Corp
Lucky’s Tale, jeu en réalité virtuelle sorti sur Occulus Rift en 2016, n’a pas spécialement marqué les esprits par ses qualités purement ludiques. Cependant, il aura surtout eu le bon goût de s’immiscer dans un genre que nous apprécions particulièrement : le jeu de plateforme à mascotte. Si Mario et Sonic règnent en maître, loin devant Banjo-Kazooie, Crash Bandicoot ou le plus récent Yooka-Laylee, Lucky a tout de même apporté un peu de fraîcheur, en tout cas assez pour attirer le regard du mastodonte Microsoft Studios. La suite, Super Lucky’s Tale, parue en 2017, s’affranchissait ainsi de la VR, et s’installait en exclusivité sur Xbox One. Une carrière toute tracée pour le héros ? Pas si sûr, car cette suite n’a pas reçu l’accueil escompté, notamment à cause d’une caméra problématique. Mais le studio de développement, Playful Corp, n’a pas encore dit son dernier mot, et c’est chez Nintendo que la licence tente de se relancer avec New Super Lucky’s Tale.
Adios Microsoft Studios donc, et bonjour le toujours aussi agréablement étonnant éditeur et distributeur PQube. Après nous avoir séduit avec l’Action-RPG Cat Quest 2, voilà que l’entité nous livre une autre adorable sucrerie avec New Super Lucky’s Tale. Si vous êtes au fait avec l’industrie du jeu vidé, vous remarquerez de suite, dans le titre, le clin d’oeil à l’univers Mario, avec ce « New » à la fois prometteur et énigmatique. S’agit-il d’un troisième opus, ou d’une version rehaussé de Super Lucky’s Tale ? C’est bien la seconde option qui est ici vérifiée : les bases sont les mêmes que sur Xbox One, mais Playful Corp a beaucoup retravaillé la prise en mains. L’histoire, l’univers, restent identiques : on incarne Lucky, jeune renard désirant vivre de grandes aventures. Son souhait sera exaucé quand Jinx, chef du très félin gang des Mistigris, tente de voler le Livre des Âges, objet surpuissant capable d’influencer le cours des événements. Dans le bataille, le précieux bouquin aspire les méchants, mais aussi Lucky, avant de voir ses pages arrachées puis dispersées dans d’autres mondes. Vous l’avez compris, la mission est de les récupérer.
La lecture de notre résumé de l’histoire devrait suffire à vous convaincre que oui, New Super Lucky’s Tale s’inscrit dans un hommage en bonne et due forme aux jeux de plateforme d’autrefois. Les meilleurs, selon notre point de vue, tant les récentes itérations ne nous ont pas totalement convaincues (oui, y compris Mario Odyssey). D’un pur point de vue narratif, vous ne serez pas dérangés par des cutscenes à n’en plus finir, et c’est un bon point. Notez cependant que cette nouvelle version embarque de toutes nouvelles cinématiques, toujours agréables à suivre. Aussi, sachez que les sous-titres sont tous traduits dans un français soigné, une excellente chose pour rendre le soft accessible aux plus jeunes. Ce sont eux, d’ailleurs, qui sont la première cible du titre de Playful Corp. Le gameplay, aussi simple que facilement digeste, en fait une expérience idéal pour les enfants, ceux qui voudraient découvrir les bienfaits ludiques d’un bon jeu de plateforme en 3D. La difficulté, elle, est clairement pensée pour ne surtout pas créer la moindre trace de frustration. Les amateurs de gros challenge en seront donc pour leur frais. En même temps, ils ont déjà Sekiro et d’autres pour eux, alors inutile de se plaindre.
Des nouveautés qui font la différence
New Super Lucky’s Tale propose des commandes classiques, mais toujours aussi efficaces. On bondit, on double-saute, on se mouve tout autant dans des niveaux en 3D, que d’autres sur un déroulé en 2D, tout en faisant attention à se défaire des ennemis à grand coup de queue bien touffue. Plus original, Lucky est capable de creuser le sol, quand celui-ci est en matière idoine à cette tâche, et de se déplacer plus bas que terre. Si le revêtement est trop dur, la commande permettra tout de même d’y glisser à bonne vitesse. Tout pour bien se diriger, et remplir certaine mission. Le jeu propose un hub, au sein duquel on pourra débloquer l’accès à de nouveaux niveaux. La construction du cheminement rappellera bien des choses, le sentiment de nostalgie fonctionnera à fond les ballons si vous êtes du genre trentenaires, amoureux de Mario 64 et consorts.
Dans ces niveaux de New Super Lucky’s Tale, les missions vous permettent de récupérer des pages, indispensables pour s’ouvrir la voie vers d’autres mondes. Ici, on aurait tout de même apprécié une plus grande diversité dans les objectifs, lesquels se répètent dans tous les stages : trouver les lettres cachées, boucler le niveau, amasser plus de trois cents pièces et trouver la zone secrète. Heureusement, les environnements et le level design combattent l’impression de répétition, mais seulement de manière superficielle. C’est à noter, cette version améliorée embarque les deux contenus additionnels sortis sur Xbox One, ainsi que des parcours totalement exclusifs à cette édition, ce qui allonge tout de même pas mal la durée de vie. Laquelle tourne autour de la dizaine d’heures, et plus si vous cherchez à récupérer absolument toutes les pages. Un contenu très satisfaisant donc, surtout que le post-game est aussi au rendez-vous, mais chut : nous ne dévoilerons rien de ce côté.
C’est une belle satisfaction : les modifications apportées par New Super Lucky’s Tale font de cette version Nintendo Switch un bien meilleur soft que sur Xbox One. L’ajout le plus précieux, c’est évidemment la possibilité d’enfin pouvoir contrôler la caméra, à l’aide du stick droit. Cela change la donne drastiquement, le résultat gagne incontestablement en plaisir de jeu. Lucky nous est aussi paru plus précis dans ses déplacements, plus nerveux, et les menus sont plus user-friendly qu’auparavant. Aussi, la technique nous a positivement surpris, que ce soit en docké ou en nomade. Si l’ensemble est moins net que sur Xbox One, et les chutes de framerate parfois immanquables, le résultat gagne tout de même en charme. Oui, les développeurs ont pu ajouter de nouveaux effets de lumière, mas ce n’est pas tout : les animations s’avèrent plus nombreuses et détaillées. Enfin, on n’est toujours pas hyper fan de la bande originale, composée par Chad Seiter, Aaron Brown et Romain Gauthier. Pourtant, ces noms parleront beaucoup aux amateurs d’OST de belle qualité (Resident Evil 7, Wonder Boy : The Dragon’s Trap, etc), mais on trouve ici que les thèmes se font parfois un peu trop agressifs, en décalage avec une direction artistique plus douce.
Note : 15/20
New Super Lucky’s Tale se veut une expérience idéale afin de combler un enfant désirant découvrir les jeux de plates-formes, mais aussi pour les trentenaires nostalgiques d’une époque où ce genre était roi. Cette nouvelle édition gomme les défauts de prise en mains relevés lors de la sortie sur Xbox One, ce qui ne fait qu’ajouter à notre bon ressenti. Le challenge se veut assez léger, en cohérence avec la cible visée. Mais les complétistes auront tout de même de quoi faire grâce à un contenu solide, assurant une durée de vie satisfaisante. Certes, cela manque peut-être d’originalités qui inscriraient encore plus solidement la licence dans la liste des plus dignes représentants de la plateforme, mais en l’état on se doit tout de même de souligner ce fait : Lucky a enfin réussit son coup.