La PlayStation 5, phénomène vidéoludique
Et voilà : nous sommes le 19 novembre 2020, la PlayStation 5 est désormais disponible. Enfin, si vous avez eu la chance de pouvoir la réserver à temps, car entre la Covid et les stocks limités à cause de cette dernière, ce lancement se fait au compte-goutte, relevant encore un peu plus la saveur événementielle de ce moment particulier. Bientôt, les joueurs vont déballer, brancher, jouer, regarder, ressentir. Moi, cela fait quelques jours que j’explore ce nouveau système, et le site vous propose déjà de gros tests. Mais au-delà de ces articles, il est indéniable que celle qui est appelée affectueusement PS5 va vous envoyer du rêve, comme elle le fait pour votre humble serviteur. Il est donc temps de vous livrer les cinq qualités que je considère comme clés, qui non seulement vous feront craquer mais aussi comprendre que cette nouvelle génération se justifie amplement.
Le gap technique est bel et bien là
J’étais du genre à penser que la PlayStation 4 arrivait à une sorte de sommet, approchait tant le photoréalisme qu’on parvenait au bout du bout. Comment ne pas ressentir cette impression, quand on joue à Red Dead Redemption 2 ou The Last Of Us Part. II ? Alors, je fondais des espoirs sur d’autres éléments, eux aussi importants et que je vais aussi aborder dans cet édito. Seulement voilà, je me trompais. Oui, vous allez vous prendre une grosse mandale technique, et ce même avec les jeux du lancement.
Terraflops, SSD, GPU, tous ces composants qui ne parlent pas trop au grand public travaillent de concert pour que vous puissiez découvrir des mondes plus précis et immersifs que jamais. Il vous suffira de lancer le remake de Demon’s Souls, le plus beau jeu de tous les temps à l’heure où j’écris ces lignes, pour s’en convaincre. La distance d’affichage est phénoménale, les temps de chargement quasiment inexistants (pour les softs destinés à la PS5, ceux issus de la PS4 ont encore de légers loadings). Le SSD, très mis en avant pendant la phase de pré-lancement, fait effectivement grand effet. Il n’est plus question de montagnes qui cachent l’horizon pour mieux charger les textures, par exemple, et cela change tout.
Et il faut être clair : pas besoin de posséder un écran LCD dernier cri pour se rendre compte du gap générationnel produit pas la PlayStation 5. J’ai pu brancher la mienne sur un écran standard, et le résultat se faisait déjà très impressionnant. Tout ce qui est ray-tracing, 60 fps constant, apports du SSD et autres n’ont pas besoin de technologies avancées pour s’exprimer. J’ai aussi pu installer ma PS5 sur une télévision 4K. Oui, c’est encore plus dingo, et il est certain que cette nouvelle console va en faire vendre des palettes. Mais voilà, vous pourrez très bien patienter avec un LCD qui date un peu.
Enfin, j’ai aussi eu l’occasion de tester certains jeux du lancement sur PlayStation 5… et PlayStation 4. Histoire de comparer. Sackboy : A Big Adventure et DiRT 5, plus précisément. Et je confirme : c’est le jour et la nuit. Dans le premier, les textures sont bien moins riches, et cela se remarque sur leur manière de faire naitre la matière. Dans un soft où, justement, les développeurs ont pensé leur direction artistique sur l’effet de fil, vous comprendrez qu’il y a un énorme avantage à le découvrir sur PS5. Et ce n’est pas tout : l’expérience se fait plus fluide, les loading sont réduits à la plus minime des expressions. Le jeu de course lui, va encore plus loin. Clairement, DiRT 5 est une déception technique sur PS4, avec des bugs d’affichage, un framerate toussotant, etc. Sur PlayStation 5, tout rentre dans l’ordre, au point que je me demande s’il n’y a pas eu un deal entre Codemasters et Sony Interactive Entertainment : c’est beau, bourré de nouveaux effets, les dégâts se révèlent mieux rendus, le ray-tracing fait merveille. Bref, c’est très net : cette nouvelle console fait avancer la donne technique, et pas qu’un peu.
La DualSense tient toutes ses promesses
Elle devait être très mise en avant dans la phase de pré-lancement, mais la Covid a sûrement un peu freiné la chose. La DualSense, qui prend la relève d’une Dual Shock arrivée à son terme, est l’une des stars de ce lancement. Il est assez difficile d’en parler, d’en vanter les mérites, sans que vous l’ayez prise en mains. Cette manette embarque une somme de technologies assez incroyable : retour haptique, gâchettes adaptatives, accéléromètre, gyroscopie, pavé tactile, microphone intégré, connectique jack pour le branchement du casque. Tout cela au service d’une ergonomie optimale. Je vais être clair : il s’agit du meilleur pad intégré à une console, et d’assez loin.
Quand vous allez allumer votre PlayStation 5, je vous conseille de tout d’abord vous ruer sur Astro’s Playroom. Le jeu est totalement gratuit, déjà installé sur la console, et d’une qualité qui m’a tant étonnée que mon test a pris la forme d’un coup de cœur. Surtout, il s’agit de l’expérience parfaite afin de comprendre tout le potentiel de la DualSense. Les vibrations balayent tout ce que vous avez pu ressentir avant, et elles impliquent l’entièreté du pad. Oui, même le pavé tactile et les gâchettes. Surtout, elles se font d’une précision hallucinante. Dans le jeu de Japan Studio, vous ressentirez la différence entre la pluie et la grêle, par exemple. Bander un arc devient un vrai plaisir avec des gâchettes qui reconstituent la résistance. Et la précision de la gyroscopie force le respect.
Dorénavant, il ne reste plus qu’a espérer que les grandes qualités DualSense seront bien exploitées non seulement par les studio PlayStation, mais aussi par les tiers. Sur ce lancement, le constat est mitigé. Sackboy : A Big Adventure a au moins le mérite de proposer des idées, de parfois calquer l’haptique sur la rythmique des musiques. Par contre, sur Demon’s Souls j’aurais aimé une utilisation plus marquée, notamment dans l’utilisation des magies ou des arcs. Mais c’est surtout Marvel’s Spider-Man : Miles Morales qui, à mon sens, ne prend pas assez en compte l’importance de la manette. Alors que tout était là pour ça, je pense surtout au jet de toile pendant les phases de déplacement. Par contre, je suis plutôt agréablement surpris par Codemasters et son DiRT 5, qui justement met à profit ces excellentes gâchettes, et se révèle un bel-avant goût de ce que pourrait être Gran Turismo 7.
J’insiste sur le fait que la DualSense culmine aussi en terme d’ergonomie. Les sticks restent exemplaires, les poignées pensées pour toutes les mains, les boutons cliquent bien, tout comme la croix directionnelle. Je remarque que les gâchettes R1 et L1 se font plus larges, un souhait de longue date enfin exaucé. Tout comme la proéminence moins exagérée du bouton PlayStation, ouf ! On a aussi une commande pour activer ou désactiver le micro, et évidemment le retour du Share. Tout cela s’inscrit dans une belle solidité des matériaux et un design classieux, comme le souligne l’éclairage qui, évidemment changera de couleur selon les situation. Quant à la batterie, elle va peut-être créer le débat. Avec Astro’s Playroom, elle peut tenir quatre à cinq heures avec une charge complète. Les autres jeux, moins gourmands, m’ont assuré jusqu’à douze heures de pratique. Cela me convient, car qui joue autant de temps d’affilée ? Surtout qu’on peut compter sur le retour du rechargement pendant la veille. Notre seul regret concerne la longueur du fil, exactement la même que pour la Dual Shock 4, alors qu’on espérait au moins un mètre de plus.
Les exclusivités déjà disponibles… et à venir
Certes, cela participe à une gueguerre des consoles que je n’apprécie pas trop, mais il faut tout de même reconnaître que les consoles PlayStation sont celles des grosses exclusivités. Bon, je lis parfois les débats sur les réseaux, beaucoup parlent de disponibilités sur PC comme pour se prouver que ces jeux seront parfois jouables ailleurs. C’est d’ailleurs le cas, comme on l’a vu avec Death Stranding. Seulement, c’est de la pure mauvaise foi que de ne pas voir que les deux publics, PC et console, sont complètement différents. Les joueurs lambdas, qui achètent une machine de salon, sont en général du genre à n’en posséder qu’une : il s’agit de matériel onéreux. Et c’est pour cela que l’indication « Exclusivité console PlayStation » se fait si important.
Le lancement de la PlayStation 5 se situe au-dessus de la concurrence, justement car on peut y jouer à des titres trouvables sur nulle autre marque. Astro’s Playroom, Demon’s Souls, Marvel’s Spider-Man : Miles Morales, Sackboy : A Big Adventure, Godfall, tout cela est disponible sur PS5, voire sur PS4 pour deux d’entre eux. Je trouve ce casting assez impressionnant, surtout quand on a connu les lancements d’autres consoles, bien moins fournis. Qui se souvient de celui de la PlayStation 2, de la Dreamcast, de la Nintendo 64 ou, plus loin, de la Super Nintendo ? Ce n’était pas la panacée, et l’on a parfois dû attendre des mois avant les premiers grands hits (surtout pour la première citée). Avec la petite dernière de Sony Interactive Entertainment, vous obtenez de suite deux hits (Demon’s Souls, Astro’s Playroom), du bon petit jeu tout mignon (Sackboy), du grand spectacle Marvel (Spider-Man) et du gros looter bien bourrin et sous-coté (Godfall, dont le test arrive sous peu).
Qui veut jouer dès maintenant à de grands jeux sera comblé par sa PlayStation 5. je n’oublie pas les multis comme Assassin’s Creed Valhalla, d’ailleurs plus beau sur la console de Sony que sur celle de Microsoft, c’est à signaler. Aussi, n’oubliez pas les avantages liés au PlayStation +. Si vous êtes abonnés, foncez vers la collection PS+ ! Au programme, vingt jeux PS4 proposés gratuitement, bien entendu le temps de votre abonnement. Voici la liste, assez vertigineuse : Bloodborne, Days Gone, Detroit: Become Human, God of War, Infamous Second Son, Ratchet et Clank, The Last Guardian, The Last of Us Remastered, Until Dawn, Uncharted 4: A Thief’s End, Batman: Arkham Knight, Battlefield 1, Call of Duty: Black Ops III – Zombies Chronicles Edition, Crash Bandicoot N. Sane Trilogy, Fallout 4, Final Fantasy XV Édition Royale, Monster Hunter: World, Mortal Kombat X, Persona 5 et Resident Evil 7. Et à cela on ajoute Bugsnax, lui aussi disponible gratuitement pour les abonnés. Une dinguerie, je vous le dis !
Tout cela, ce n’est que le déjà disponible, la partie émergée de l’iceberg. La PlayStation 5 vous réserve énormément de surprises, dont certaines ont déjà été dévoilées. Et pas des moindres, je parle de titres qui ont tout du futur hit. Ratchet & Clank : Rift Apart s’appliquera à utiliser le SSD avec intelligence. Horizon : Forbidden West promet à la fois un univers grandiose et une utilisation idéale de la DualSense (je l’espère, sur ce dernier point). God Of War 2 débarque fin 2021, je n’en peux plus de l’attendre ! Square Enix clairement opté pour la PS5, avec le mystérieux Project Athia, et surtout le tremblement de terre Final Fantasy XVI, lequel sera une exclusivité console PlayStation. Je note aussi des exclus temporaires comme le Ghostwire Tokyo de Shinji « Papa de Resident Evil » Mikami, et d’autres projets peut-être moins sous les feux des projecteurs mais tout de même prometteurs. Je pense à Returnal, au très félin Stray ou à The Pathless. Croyez-moi : des annonces vont se faire en temps voulu, et elles vont vous retourner le cerveau. Motus et bouche cousue !
La technologie sonore de la PlayStation 5 est une belle satisfaction
Le monde du cinéma le sait bien : la qualité du son ajouté à une image fait que le cerveau revoit à la hausse l’impact de celle-ci. La précédente génération sous-pesait encore cet élément, et je me disais souvent qu’il s’agissait là d’une piste pour grosse amélioration des sensations. Peu de temps après avoir dévoilé la PlayStation 5, son grand architecte Mark Cerny a tenu une conférence vidéo afin d’expliquer ce que la nouvelle console allait apporter dans ce domaine, à grands renforts de statistiques peu compréhensibles pour le grand public. Après quelques jours passés à poncer plusieurs jeux, je peux vous affirmer que oui, Sony Interactive Entertainment a aussi mis les petits plats dans les grands dans ce domaine.
Certains tech-addicts regrettent l’absence de l’Atmos, mais ils oublient de préciser que le PlayStation 5 n’agit pas à l’aveugle dans ce domaine. Dolby l’a déclaré : l’entreprise est ravie de la concurrence menée par Sony dans l’audio 3D. Et pour cause, car la technologie Tempest 3D Audiotech émet déjà plus que des promesses. Pour le moment, j’ai pu en profiter au casque, notamment avec l’officiel Pulse 3D (un peu juste en terme d’ergonomie, je reviendrais prochainement sur ce sujet). Le résultat est en effet bluffant, grâce à une spatialisation très précise, qui met en avant le travail de mixage effectué au développement. Cela s’entend surtout dans Demon’s Souls, avec des bruitages parfaitement zonés, et le très musical Sackboy : A Big Adventure. Sachez aussi que, plus tard, la console proposera un son surround virtuel si vous jouez avec les hauts-parleurs de la télévision. Mais, entre nous, cette génération sera celle du casque…
L’interface change la donne
L’interface de la PlayStation 4 a marqué les joueurs : elle était simple, fonctionnelle, mais lente à l’usage. La PlayStation 5 se donne comme objectif d’atteindre une ergonomie encore plus élevée, et une rapidité sans fausse note. Je vais clair : les débuts sont du genre à bousculer les habitudes, et pas qu’un peu. Beaucoup d’éléments ont changé de place, d’autres demandent une manipulation différente, il va falloir prendre vos marques. Par exemple, j’ai longtemps fouillé pour trouver la commande de mise en veille. Ou encore pour m’acheminer vers les captures d’écran. Mais je vous le dis : au bout de quelques heures de pratique, tout s’éclaire et vous boirez du petit lait.
Tout d’abord, le PlayStation Store est désormais totalement intégré. Et, ô bonheur, la navigation se fait tellement, mais tellement plus agréable. Tout est plus compartimenté donc, logiquement, plus accessible. On a deux menus : Jeux et Médias. On n’est donc plus sous l’assaut des applications de streaming, c’est une bonne chose. Chaque jeu a droit à son propre univers : fond d’écran, musique dédiée, différentes vidéos et autres DLC du PS Store. Tout semble plus fluide, comme le menu de la commande PlayStation. Une simple pression, et un bandeau apparait au bas de l’écran, avec toutes les options attendues. Si vous appuyez plus longtemps, retour à l’interface principale.
Mais le plus fort, ce qui m’a le plus impressionné, c’est l’incroyable vivacité de l’ensemble. On passe d’un jeu à l’autre en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. On lance des vidéos d’aide pendant le jeu, notamment si vous recherchez une aide sur un passage précis. C’est assez dingue, car la fonctionnalité se révèle hyper précise. Aussi, on peut rejoindre un point précis d’un jeu qui le permettrait en terme de segmentation. Par exemple, vous voulez revivre tel niveau d’Astro’s Playroom ? Vous le pouvez, avec une rapidité qui vous étonnera. On peut aussi scinder l’écran entre diverses applications avec une simplicité qui force le respect. Je dois tout de même noter que, pour le moment, il est impossible de créer des dossiers, cela sera peut-être réparé par le biais d’une prochaine mise à jour.
Voilà donc ce qui me fait dire que la PlayStation 5 est la nouvelle console incontournable, celle qui justifie le passage à la nouvelle génération. Les jeux, la technique, le son, l’interface, la DualSense, autant d’arguments imparables qui vont vous faire comprendre à quel point le futur est désormais disponible…