Le Japon et le Plaisir sont les deux thèmes retenus cette année pour le 10e Festival de l’Histoire de l’Art qui doit se tenir à Fontainebleau du 4 au 6 juin 2021.
Éric de Chassey, directeur général de l’Institut National d’Histoire de l’Art (INHA), et Marie-Christine Labourdette, la nouvelle présidente du Château de Fontainebleau, entourés des différents organisateurs, ont détaillé un programme fort copieux. (La présentation qui suit reprend en partie le dossier de presse de l’événement, que nous avons retravaillé et divisé en plusieurs sections)
Un événement unique dans un lieu historique d’exception
Suite au report de son édition 2020, le Festival de l’Histoire de l’Art, organisé en collaboration avec l’INHA, a gardé cette année les deux thèmes du Japon et du Plaisir. D’abord avec de nombreuses rencontres et conférences organisées, comme d’habitude, dans les différents lieux du Château de Fontainebleau. Deux artistes contemporains, Annette Messager et Gérard Garouste, vont introduire l’événement et l’Université de Printemps d’Histoire des Arts et, de Jean-Jacques Lebel à Hélène Delprat, une kyrielle de plasticiens invités seront présents tout au long de ces trois journées.
Il s’agit d’un rendez-vous unique au monde ; cet événement est organisé en collaboration avec l’Institut National d’Histoire de l’Art et le Château de Fontainebleau et offre aux amateurs comme aux professionnels un riche panorama sur l’Histoire de l’Art et du Patrimoine, de la préhistoire à la création contemporaine
Le festival propose des conférences, des tables rondes, des débats, des projections, des ateliers et des visites. C’est l’occasion de réunir des historiens de l’art, des artistes, des architectes, des cinéastes, des écrivains, et des comédiens, toutes générations confondues.
Lieu de confrontation inédite pour des moments forts de découverte, de partage, le festival fête sa 10e édition dans un contexte qui l’amène à s’adapter pour accueillir intervenants et festivaliers, sans rien céder de son ambition. Le format de la programmation sera donc hybride, c’est-à-dire en présentiel ainsi qu’en distanciel.
C’est par une suite d’événements exceptionnels que s’ouvrira le festival : la conférence inaugurale d’une des plus grandes artistes d’aujourd’hui : Annette Messager ; celle de l’artiste Gérard Garouste : invité d’honneur de l’université de Printemps d’Histoire des Arts ou l’inauguration de l’exposition Œuvres japonaises du Château de Fontainebleau. Art et Diplomatie.
Des expositions, projections et rencontres autour du Plaisir et du Japon
Même si cette édition adopte un format hybride, la structure et l’esprit du festival respectent en très grande partie le dessin des années précédentes : une offre abondante de conférences, de tables rondes, de débats, de présentation d’ouvrages, de projections, autour de l’Histoire des Arts du pays invité et du thème annuel.
S’agissant du thème, le festival évoque le plaisir de créer, le plaisir de voir, de toucher, de sentir ou d’écouter ; les plaisirs qui relèvent des cinq sens donc, mais aussi les plaisirs éprouvés par l’âme. S’agissant du Japon, le festival offre un aperçu de l’incroyable créativité qui marque l’histoire passée et présente du “Pays du Soleil Levant”, de l’architecture ancienne aux créations récentes, de la fabrication d’objets artisanaux au design contemporain. Il donne à voir et à comprendre le phénomène du japonisme, l’histoire du jardin japonais et son exportation, les bandes dessinées manga, les mouvements contestataires des années 1960 et 1970 ou encore le positionnement de l’art japonais contemporain sur la scène internationale.
Mais avant que ne commence ce marathon de conférences, une cérémonie du thé dans la tradition de l’école Urasenke, rendra hommage au pays invité. Une manière en somme de souhaiter, par ce rituel d’hospitalité traditionnel, la bienvenue à tous les participants et festivaliers.
Avec une grande variété dans les formats et de nombreuses passerelles entre les différentes sections de la programmation, cette édition s’adresse de manière accessible au grand public tout en conviant les professionnels de l’art, les enseignants de tous les cycles et les chercheurs à se retrouver. Le festivalier aura la liberté de glaner ce qui lui plaît, selon ses propres centres d’intérêts.
Un aperçu riche et vivant de l’histoire de l’art, accessible à tous
Le festival multiplie les portes d’entrée ouvrant sur des sujets thématiques incontournables et vastes, pour donner un aperçu vivant de cette discipline un peu secrète qu’est l’Histoire de l’Art, en s’intéressant par exemple, aux arts du jardin japonais. On pourra écouter des conférences exposant leur histoire, leurs liens avec le rituel du thé et l’architecture.
On reviendra sur le goût des premiers collectionneurs européens pour ces petits arbres, les bonsaïs, découverts à l’Exposition Universelle de Vienne en 1873, dont on ira admirer ensuite quelques spécimens exposés au Château de Fontainebleau durant le festival. On complètera les interventions des historiens d’art, sur le rôle des représentations du nu féminin dans les arts occidentaux, par des visites guidées des fresques qui ornent les salles Renaissance du Château, depuis la venue des artistes italiens à la cour du Roi François Ier.
Pour tous ceux qui préféreraient acquérir les bases nécessaires avant même de s’aventurer plus loin, l’équipe pédagogique du Château a mis en place des séances d’initiation à l’Histoire de l’Art sous forme de mini-conférences, de courts et petits films, suivis de la découverte d’œuvres présentes au Château et d’ateliers créatifs.
Le programme réserve aussi une place à des installations contemporaines : le pavillon du thé “Fu-An”, dessiné par un des plus grands architectes de notre temps : Kengo Kuma, flottera dans la Chapelle Saint-Saturnin, au cœur du Château. Un peu à part dans le parc du Château, dans la Grotte des Pins, sont montrées en boucle deux œuvres vidéo expérimentales de l’artiste Toshio Matsumoto.
Autre invité, l’artiste et théoricien britannique Victor Burgin proposera une installation vidéo dans la salle de spectacle du théâtre municipal.
Le cinéma japonais représenté dans toute sa richesse
Côté cinéma, la programmation entend donner à voir la qualité et la diversité du cinéma japonais en traversant les périodes et les genres : des films historiques « Pinku Eiga” (films érotiques), du cinéma d’animation (Miyazaki), aux documentaires, des films de fantômes à l’avant garde, sans oublier des figures montantes du cinéma contemporain, tels Katsuya Tomita et Momoko Seto.
Le festival lance une invitation spéciale à Kiyoshi Kurosawa, qui renouvelle depuis les années 1980, les codes du film fantastique tout en interrogeant de l’intérieur, les mutations du vivre-ensemble dans le Japon contemporain. Quant au thème du plaisir, le cinéma (art forain à ses débuts), a tout de suite été associé à ces lieux populaires, associant plaisir, spectaculaire et voyeurisme.
Dans ce programme allant du muet jusqu’au cinéma contemporain, on retrouvera les premières apparitions de nus à l’écran, les joyeux vagabondages du burlesque, les garçonnes des années folles, mais aussi les plaisirs esthétiques, les pulsions violentes et meurtrières.
Activités familiales, Salon du Livre pour aller de découvertes en découvertes
Pendant trois jours, le public se verra proposer aussi des activités familiales comme des visites physiques et virtuelles, des concerts, des ateliers pédagogiques, qui feront découvrir ou redécouvrir le Château de Fontainebleau. Celui-ci résonnera au son de musiques variées, de morceaux liés à l’inspiration du japonisme ou du répertoire français du XIXe siècle, de concerts de trompes de chasse…
Puis, le public pourra toujours arpenter le Salon du Livre, avec une centaine d’éditeurs dont certains seront accompagnés des auteurs pour la présentation de leurs ouvrages. En hommage à la bande dessinée japonaise : le manga, le Salon accueillera le “Manga Café”.
L’ambition du festival est donc de proposer un lieu de convergence pour tous les métiers liés à l’Histoire de l’Art, ou ceux qui les pratiquent puissent témoigner de l’épanouissement qu’ils éprouvent en s’engageant dans cette voie. Exprimer le plaisir de s’engager dans la recherche, d’écrire sur l’art ou de monter une exposition, de collectionner, de restaurer des objets…
Le festival consacre ainsi un large volet à l’actualité du patrimoine qui permettra à tout un chacun de se familiariser avec les dernières techniques de la conservation et la restauration du patrimoine, ou d’aborder les questions et les enjeux que suscitent la place de la culture dans la société d’aujourd’hui.
Cette année, ce programme est complété par un volet spécifiquement dédié aux professionnels de l’Art et du Patrimoine, organisé en partenariat avec le Service des Musées de France, sous la forme d’ateliers de formation. D’autres ateliers seront spécifiquement dédiés aux jeunes chercheurs et aux étudiants, dans une démarche d’appui à la définition de leur parcours de professionnalisation. L’Université de Printemps d’Histoire des Arts, séminaire national de formation du Ministère de l’Education Nationale, se déroulera comme toujours durant les trois jours du festival, en écho à la programmation de l’édition 2021.
L’Histoire de l’Art est une discipline ouverte à toutes les formes de création, toutes les périodes, toutes les régions ; mais un festival dédié à cette discipline ne serait rien sans la participation des artistes et des créateurs.
Culturellement Vôtre couvre le Festival de l’Histoire de l’Art cette année et partagera bientôt avec vous ses découvertes et coups de cœur de cette édition 2021 à travers un dossier illustré de notre chroniqueuse Laurence Muller.