Caractéristiques
- Titre : Black Widow
- Réalisateur(s) : Cate Shortland
- Avec : Scarlett Johansson, Florence Pugh, David Harbour, Rachel Weisz et Ray Winstone
- Distributeur : The Walt Disney Company France
- Genre : Action, Espionnage, Aventure
- Pays : Américain
- Durée : 134 minutes
- Date de sortie : 7 juillet 2021
- Note du critique : 6/10 par 1 critique
Un film plus sombre pour Marvel
La phase IV du Marvel Cinematic Universe commence. Après Avengers :Endgame, on ne s’attendait pas à avoir un film solo sur notre Veuve Noire préférée, et pourtant c’est bien Black Widow qui commence la nouvelle phase. Le long-métrage se situe entre Captain America : Civil War et Avengers : Infinity War. Il raconte l’histoire de Natasha Romanoff, alias Black Widow, qui voit resurgir la part la plus sombre de son passé pour faire face à une redoutable conspiration liée à sa vie d’autrefois.
Poursuivie par une force qui ne reculera devant rien pour l’abattre, Natasha doit renouer avec ses activités d’espionne et avec des liens qui furent brisés, bien avant qu’elle ne rejoigne les Avengers. Alors, ce film est-il à la hauteur du personnage ?
Après un flashback sur un événement de l’enfance de Natasha et un générique nous retraçant l’histoire de notre héroïne jusqu’à ce qu’elle rejoigne les Avengers, un premier problème se pose: la chronologie. Si vous êtes un non-initié à l’univers Marvel, vous serez perdu le long-métrage se déroulant, comme nous l’avons dit plus haut, entre Civil War et Infinity War, alors que Black Widow est en cavale. Elle va découvrir qu’un vieille ennemi, lié à ce qu’elle est et qu’elle croyait mort ne l’est pas.
Le scénario est une plongée dans le monde de l’espionnage de Marvel. On en avait un aperçu dans Captain America : Le Soldat de l’Hiver, mais ici le développement est plus poussé, et le résultat est plutôt sympathique. On découvre de nouvelles choses sur l’univers, ce qui est rafraichissant.
Nous faisons aussi connaissance avec la “famille” de Natasha. Celle-ci est dysfonctionnelle pour nombres de raisons parfaitement justifiées. Ce long-métrage permet bien entendu de connaitre, enfin, le passé de notre héroïne et il s’avère assez sombre. Tout comme le film, qui aborde certains sujets comme l’hystérectomie. Le tout est compensé par de l’humour qui fait mouche à chaque fois grâce au Yelena et à son humour pince-sans-rire ou encore au décalage de Red Guardian.
Il y a aussi pas mal de lien avec les autres films de l’univers, mais là aussi, le tout est bien disséminé. D’ailleurs, on en apprendra plus sur la fameuse histoire de Budapest. Il y a aussi un aspect féministe. Evidemment, le grand méchant contrôle des femmes et elles doivent s’émanciper d’une façon ou d’une autre. Mais le résultat n’est pas trop appuyé, ce qui n’est pas plus mal. Enfin, les scènes d’action : il y en quelques unes, et le résultat est assez divertissant.
Une réalisation classique et un casting solide
Côté réalisation, Cate Shortland (Berlin Syndrome) s’offre son premier blockbuster américain et sa réalisation s’avère des plus classiques. Concrètement, elle se contente de filmer ce qu’elle doit filmer et ajoute aussi un peu plus de violence qu’à l’accoutumée. D’ailleurs, la direction photographique de Rob Hardy s’avère plutôt sombre et correspond bien à l’ambiance du film.
On regrettera un rythme en dents de scie. Il y a quelques longueurs et un trou en milieu du métrage. Sur la durée (2h14), on pourrait retirer quinze à vingt minutes pour obtenir un rythme plus enlevé. La musique d’Alexandre Desplat est très discrète la plupart du temps, mais explose lors des scènes d’action. Elle reste cependant basique, sans thème qui ressorte vraiment. Enfin, les effets-spéciaux sont de qualité.
Concernant le casting, Scarlett Johansson connait bien son personnage et lui apporte un côté plus sombre. On comprend mieux ce qu’elle a vécu, mais est-ce trop tard ? La prestation de Florence Pugh s’avère solide. Elle vole certaines scènes à tout le casting. Sera-t-elle l’héritière de Natasha ? Cela serait une bonne chose. La personnalité de Yelena et son humour froid apporteraient quelque chose de nouveau et de rafraichissant aux Avengers. David Harbour (Hellboy, Stranger Things) est aussi excellent dans le rôle de Red Guardian. Il est surtout le ressort comique en super soldat soviétique. Rachel Weisz (La Favorite) et Ray Winstone font le minimum syndical avec des prestations tout de même solides.
Au final, Black Widow est un film divertissant malgré quelques défauts évident. Il s’avère, tout de même, plus sombre que la plupart des productions Marvel. La question qui se pose réellement est : est-ce qu’il aurait fallu que ce long-métrage sorte plutôt entre Civil War et Infinity War pour donner plus de puissance à la mort de Natasha? Nous le pensons.