[Analyse] J.R.R. Tolkien et le Facteur Cheval (2/2) – Comment réaliser ses rêves

Détails du Palais idéal du Facteur Cheval et d'un croquis de J.R.R. Tolkien.
Détails du Palais idéal du Facteur Cheval et d’un croquis de J.R.R. Tolkien datant des années 1916-1917 (extrait du livre Tolkien, Créateur de la Terre du Milieu © Éditions Hoëbeke).

Voici la seconde partie de notre débat autour de la rencontre imaginaire entre l’écrivain J.R.R. Tolkien et le Facteur Cheval, bâtisseur et sculpteur, inspirée par l’exposition Fantaisies héroïques (voir notre critique) que le Palais idéal à Hauterives (Drôme) a proposé cette année. Dans la première partie, nous sommes revenus sur les origines sociales de J.R.R. Tolkien (1892-1973), universitaire issu de la petite bourgeoisie britannique, et de Ferdinand Cheval (1836-1924), fils de paysan drômois ayant grandi dans la pauvreté et devenu facteur rural grâce à sa (maigre) instruction scolaire. Nous avons tenté de montrer en quoi leurs œuvres dépendent de leur rapport avec la culture, donc de leur condition sociale (pour prolonger l’analyse, nous vous conseillons les livres magnifiques qui illustrent cet article, Le Palais idéal du Facteur Cheval, Quand le songe devient la réalité et Tolkien, Créateur de la Terre du Milieu).

Dans cette seconde partie, nous allons évoquer la puissance du rêve de Ferdinand Cheval et de J.R.R. Tolkien, aborder la notion de volonté que le Palais idéal exalte, ainsi que les conditions qui ont permis aux rêves de se réaliser. Avec cette question en filigrane : qu’est-ce que le mérite ?

Le Facteur Cheval et sa célèbre brouette, pour laquelle il consacra une crypte émouvante. - Extrait du livre Le Palais idéal du Facteur Cheval, Quand le songe devient la réalité © Éditions A.R.I.E.
Le Facteur Cheval et sa célèbre brouette, pour laquelle il consacra une crypte émouvante. – Extrait du livre Le Palais idéal du Facteur Cheval, Quand le songe devient la réalité © Éditions A.R.I.E.

Peut-on empêcher quelqu’un de rêver ?

Tolkien et Cheval ne vécurent jamais de leur art, car ils avaient tous deux un métier à temps plein (professeur, facteur). Bien que cela eût pu suffire à remplir leur vie, l’un comme l’autre consacrait son temps libre à sa passion, souvent de nuit. Car Tolkien comme Cheval ne pouvaient s’empêcher de rêver… Tout au long de sa tournée de 40 kilomètres à pied par jour, le Facteur Cheval n’avait que cela à faire, comme il le disait lui-même. Songer. Un jour survint le déclic, qu’il raconte ainsi en 1905 :

« Dans ces conditions, mon rêve me paraissait résulter d’une imagination malade et je n’osais en parler à personne. Or, au moment où je l’oubliais, un incident le raviva soudain : mon pied avait rencontré un obstacle qui faillit me faire tomber. Je voulais voir de près la pierre d’achoppement et sa forme bizarre m’engagea à l’emporter et à retourner le lendemain au même endroit où je trouvais d’autres pierres plus belles que la première et leur rapprochement sur place m’enthousiasma. Puisque la nature, me suis-je dit alors, me fournit les sculptures, je me ferai architecte et maçon.1 »

Un jour, le Facteur dessina le plan de son palais imaginaire… Il en fallait, de l’audace, pour passer du rêve au dessin : il fallait pouvoir se dire que c’était possible. Il fallait aussi avoir un minimum de technique de dessin pour y parvenir. Or, l’enseignant Tolkien d’origine bourgeoise avait pour cela des atouts que n’avait pas le Facteur Cheval.

Ferdinand Cheval : plan de la façade Est de son Palais idéal (graphite et crayon de couleur sur six feuilles de papier, 32,5 cm x 96,8 cm, vers 1882). © Collection Musée de la Poste à Paris.
Ferdinand Cheval : partie centrale du plan de la façade Est de son Palais idéal (graphite et crayon de couleur sur six feuilles de papier, 32,5 cm x 96,8 cm, vers 1882). © Collection Musée de la Poste à Paris.
Du dessin à la réalisation : détail des trois géants. - Extrait du livre Le Palais idéal du Facteur Cheval, Quand le songe devient la réalité © Éditions A.R.I.E.
Du dessin à la réalisation : détail des trois géants. – Extrait du livre Le Palais idéal du Facteur Cheval, Quand le songe devient la réalité © Éditions A.R.I.E.

Se donner les moyens de sa volonté : l’exemple du dessin

Il n’était pas courant pour un fils de paysan comme Ferdinand Cheval de dessiner, alors que la bourgeoisie du début du XXe siècle à laquelle appartenait Tolkien apprenait traditionnellement le dessin. Le futur auteur du Hobbit et du Seigneur des Anneaux fut ainsi initié par sa mère à la peinture et au dessin, ce dernier étant par ailleurs au programme de l’école élémentaire King Edward VI qu’il fréquenta à Birmingham à partir de 1900), en lien avec la calligraphie.

Un dessin réalisé par le jeune Tolkien - Extrait du livre Tolkien, Créateur de la Terre du Milieu © Éditions Hoëbeke
Un dessin réalisé par le jeune Tolkien – Extrait du livre Tolkien, Créateur de la Terre du Milieu © Éditions Hoëbeke

Quand on grandissait dans un milieu bourgeois, donc lettré, il était bon en effet de montrer ses qualités d’homme ou de femme de lettres, jusque dans la maîtrise du porte-plume. Non pour écrire des fantaisies elfiques (sinon comme hobby), mais pour affirmer par sa maîtrise de la plume sa qualité de lettré, que le raffinement distinguait des prolétaires qui n’avaient pas eu accès aux mêmes conditions d’apprentissage.

Abécédaire calligraphié par Tolkien - Extrait du livre Tolkien, Créateur de la Terre du Milieu © Éditions Hoëbeke
Abécédaire calligraphié par Tolkien – Extrait du livre Tolkien, Créateur de la Terre du Milieu © Éditions Hoëbeke

Grâce à cette formation, en particulier l’étude de l’ouvrage de référence d’Edouard Johnston, Writing and Illuminating, and lettering, Tolkien était devenu un bon calligraphe, maîtrisant plusieurs styles d’écriture manuscrite. Il emprunta à ce livre des éléments pour la création des bordures et des ornementations des titres du Silmarillon et du Hobbit. Toute sa vie, il ne cessa de dessiner par pur plaisir, comme le rappellent Wayne G. Hammond et Christina Scull :

« Tolkien dessinait des ornements partout, que ce soit sur les journaux quand il faisait des mots croisés ou sur le dos des enveloppes. Certains de ces griffonnages les plus élaborés (spirales, flocon de neige, rayon de soleil, larme) étaient connectés dans son esprit avec son monde imaginaire : ils devenaient des motifs de casques, de ceintures ou de tapis de Númenor…2 »

Ornements griffonnés par Tolkien au cours de sa retraite, en lisant le journal ou en faisant des mots croisés. - Extrait du livre Tolkien, Créateur de la Terre du Milieu © Éditions Hoëbeke
Ornements griffonnés par Tolkien au cours de sa retraite, en lisant le journal ou en faisant des mots croisés. – Extrait du livre Tolkien, Créateur de la Terre du Milieu © Éditions Hoëbeke

Mais c’est parce que Tolkien poursuivait ses propres rêves que ses dessins firent partie de sa grande œuvre. Bien d’autres individus de sa culture, de sa classe sociale et de compétences semblables n’auraient fait que remiser leurs rêves dans leurs tiroirs. Doit-on pour autant réduire ce qui fait la différence entre eux et Tolkien à ce que l’on appelle le génie et la volonté?

Le Palais idéal : œuvre poétique et manifeste politique ?

Génie et volonté sont omniprésents au Palais idéal du Facteur Cheval, non seulement dans les esprits et les discours des personnes qui le visitent, mais aussi sur les parois du monument. Le Palais, « seul au monde » comme il est présenté par le Facteur, est devenu au fur et à mesure de son achèvement une ode à la volonté. On peut notamment y lire ces vers :

« L’enfant vient en cette vie les mains pleines d’avenir

S’il sait s’en servir, il les laissera remplies de souvenirs.

Si tu veux de l’or, fouille dans tes coudes

Tu trouveras un trésor. »

Le Palais idéal est une œuvre poétique, mais aussi politique : pensez donc, en cette seconde moitié du XIXe siècle, un facteur rendant visibles ses rêves ! De quel droit se le permettait-il, lui qui n’était qu’un fonctionnaire mal payé de la campagne drômoise, tout juste lettré pour lui permettre de délivrer ses lettres ? Son origine sociale, son appartenance à sa classe, Ferdinand Cheval la revendique au lieu de s’en détourner : « Fils de paysan ; paysan je veux vivre et mourir pour prouver que dans ma catégorie il y a aussi des hommes de génie et d’énergie. Vingt-neuf ans je suis resté facteur rural.3 » Ces mots prouvent à nos yeux que son Palais idéal est une œuvre politique par la poésie, accessible à toutes et à tous, ce qui lui confère une grande puissance. C’est un éloge semblable de la volonté qui transparaît des mots de Tolkien lorsqu’il écrit :

« Un pouvoir essentiel de la faërie est de rendre immédiatement réelles, par la volonté, les visions de l’imagination. »

J.R.R. Tolkien

Le carnet à dessins de J.R.R. Tolkien lorsqu'il était jeune adulte, rempli de paysages et de visions étranges... - Extrait du livre Tolkien, Créateur de la Terre du Milieu © Éditions Hoëbeke
Le carnet à dessins de J.R.R. Tolkien lorsqu’il était jeune adulte, rempli de paysages et de visions étranges… – Extrait du livre Tolkien, Créateur de la Terre du Milieu © Éditions Hoëbeke

Mais la volonté est seulement un moteur, qui a besoin d’un véhicule fiable pour avancer : il est indispensable de chercher les techniques nécessaires et de dégager du temps pour les acquérir, mais aussi trouver les moyens matériels et financiers qui permettront de se lancer dans la réalisation du rêve. Cheval avait ses maigres revenus de son métier de facteur rural, mais aussi l’apport financier de sa seconde épouse, sans laquelle il n’aurait pu acheter les terrains nécessaires. En effet, Claire-Philomène Richaud (1838-1914), tailleuse et veuve qu’il a épousée en 1878 après la mort de son sa première épouse, lui a apporté en dot l’équivalent de deux années de traitement de facteur, ainsi qu’une petite propriété, ce qui lui a permis d’acquérir un lopin de terre à Hauterives où bâtir son palais.

Ferdinand Cheval et son épouse devant le Palais. En bas à droite, il pose devant la boutique de tailleur de son épouse. - Extrait du livre Le Palais idéal du Facteur Cheval, Quand le songe devient la réalité © Éditions A.R.I.E.
Ferdinand Cheval et son épouse devant le Palais. En bas à droite, il pose devant la boutique de tailleur de son épouse. – Extrait du livre Le Palais idéal du Facteur Cheval, Quand le songe devient la réalité © Éditions A.R.I.E.

Tolkien dégageait du temps pour écrire malgré ses multiples engagements professionnels et personnels, aidé comme Cheval par une épouse soutenant ses ambitions artistiques et le déchargeant d’une partie importante des obligations ménagères et familiales. Le développement aussi grand de leur art ne fut possible, semble-t-il, que par l’investissement et le dévouement des femmes partageant leur vie.

Portrait photographique d'Edith Mary Bratt, épouse de J.R.R. Tolkien jusqu'à son décès en 1971. - Extrait du livre Tolkien, Créateur de la Terre du Milieu © Éditions Hoëbeke
Portrait photographique d’Edith Mary Bratt, épouse de J.R.R. Tolkien jusqu’à son décès en 1971. – Extrait du livre Tolkien, Créateur de la Terre du Milieu © Éditions Hoëbeke

Des œuvres « naïves » ou « maladroites » d’un professeur et d’un fils de paysan

Le principal investissement de Ferdinand Cheval comme de J.R.R Tolkien était donc le temps qui, comme le dit le proverbe, est de l’argent. Et on ne peut nier que l’un comme l’autre n’ont pas ménagé leurs efforts, quitte à créer de nuit. Il leur fallait d’autant plus de temps que ni l’un et l’autre n’étaient maçon, sculpteur ou écrivain :

« Du rêve à la réalité, la distance est grande, n’ayant jamais touché ni à la truelle du maçon, ni le ciseau, ni l’ébauchoir. Et j’ignorais absolument les règles de l’architecture. »

Ferdinand Cheval, cahier de décembre 1911.

Photographies de Ferdinand Cheval au cours des années de construction de son Palais idéal. - Extrait du livre Le Palais idéal du Facteur Cheval, Quand le songe devient la réalité © Éditions A.R.I.E.
Photographies de Ferdinand Cheval au cours des années de construction de son Palais idéal. – Extrait du livre Le Palais idéal du Facteur Cheval, Quand le songe devient la réalité © Éditions A.R.I.E.

Il reconnaît lui-même : « Effectivement, pour obtenir une forme acceptable avec des matériaux disparates, il fallait des combinaisons et des essais multiples.4 » Ces défauts liés au manque de technique sont toujours sensibles. Tolkien quant à lui fut souvent critiqué pour les maladresses archaïques de sa pratique de l’écriture, en particulier la longueur de ses expositions et la construction de ses œuvres. Pourtant, Le Hobbit comme Le Seigneur des Anneaux touchèrent un public toujours plus important et bouleversèrent la vie de bien de ses lectrices et lecteurs. Quant au Palais idéal, il attira l’attention de personnes du monde entier du vivant même de Ferdinand Cheval, grâce aux cartes postales qu’il éditait et aux articles publiés dans des journaux.

Des cartes postales du Palais idéal, du vivant du Facteur. - Extrait du livre Le Palais idéal du Facteur Cheval, Quand le songe devient la réalité © Éditions A.R.I.E.
Des cartes postales du Palais idéal, du vivant du Facteur, ainsi que des lettres lui étant adressées. – Extrait du livre Le Palais idéal du Facteur Cheval, Quand le songe devient la réalité © Éditions A.R.I.E.

Malgré tout, Cheval était regardé d’un mauvais œil par nombre de ses voisins et méprisé par de nombreuses personnes dans le milieu artistique et culturel, qui furent nombreuses à s’opposer à l’intégration du Palais idéal dans les Monuments Historiques. Quant au poète W.H. Auden, il déclarait dans sa critique du Seigneur des Anneaux en 1956 : « Personne ne semble avoir une opinion modérée à son sujet : il y a ceux qui, comme moi, pensent qu’il s’agit d’un chef-d’œuvre du genre et ceux qui ne peuvent pas le supporter.5 » Certains regrettent encore aujourd’hui que Tolkien n’a pas plus publié de travaux de recherche, la Terre du Milieu s’étant développée à leur détriment.

Pages de titre du Seigneur des Anneaux. - Extrait du livre Tolkien, Créateur de la Terre du Milieu © Éditions Hoëbeke
Pages de titre du Seigneur des Anneaux, vers 1949. – Extrait du livre Tolkien, Créateur de la Terre du Milieu © Éditions Hoëbeke

Quant au Palais idéal du Facteur Cheval, c’est souvent comme œuvre « d’art brut » ou « naïve » qu’il fut souvent visité, et qu’il est encore considéré. Pour légitimer cette classification, on met en avant le fait que son créateur était éloigné du monde de l’art, isolé dans sa pratique, naïf dans son approche de la notion d’œuvre, des images ou de la technique. Ce serait oublier la position sociale et culturelle de la personne qui s’accorde le droit de juger ainsi cette œuvre, ainsi que la hiérarchisation qui en découle.

Qualifier Cheval d’artiste « brut » ou « naïf », c’est oublier tout ce qui a été mûrement réfléchi, longuement et patiemment conçu. S’il fut naïf, c’est au sens d’électron libre guidé par son rêve, faisant fi des obstacles et des ragots. Il en est de même, je le crois, pour Tolkien.

J.R.R. Tolkien dans sa tenue d'enseignant sur le campus de l'université d'Oxford. - Extrait du livre Tolkien, Créateur de la Terre du Milieu © Éditions Hoëbeke
J.R.R. Tolkien dans sa tenue d’enseignant sur le campus de l’université d’Oxford. – Extrait du livre Tolkien, Créateur de la Terre du Milieu © Éditions Hoëbeke

Certes, ce dernier était issu d’un milieu assurant une vie plus confortable, avec un large accès à la culture, de vastes possibilités d’acquérir des compétences artistiques et plus de chances d’être reconnu par les diffuseurs d’œuvres… Mais si son milieu victorien appréciait la culture et approuvait d’avoir des hobbies parfois étranges, l’écriture de fantasy par un enseignant d’Oxford ne devait être que cela, un hobby. Que la notoriété acquise par cette occupation éclipse celle de l’enseignant universitaire, voilà qui n’était guère convenable.

"Souviens-toi homme que tu n'es que poussière / Ton âme seule est immortelle." - Extrait du livre Le Palais idéal du Facteur Cheval, Quand le songe devient la réalité © Éditions A.R.I.E.
« Souviens-toi homme que tu n’es que poussière / Ton âme seule est immortelle. » – Extrait du livre Le Palais idéal du Facteur Cheval, Quand le songe devient la réalité © Éditions A.R.I.E.

Tolkien et le Facteur Cheval ont-ils mérité leur succès ?

Au terme de cet article, qui ne fait qu’effleurer le sujet, on peut reconnaître la puissance du rêve et la force de la volonté, mais on ne peut occulter aussi ce qui permit aux œuvres de naître, grâce aux conditions sociales de Ferdinand Cheval et J.T.R. Tolkien ou malgré leur classe sociale. Ce que nous appelons le mérite me semble être autant lié à la possibilité d’utiliser les ressources offertes par sa classe sociale que de dépasser cette condition sociale. Bien sûr, bien des choses auraient été différentes si l’un et l’autre des artistes avaient été des femmes en leur temps, disposant de moins de droits qu’au Moyen-Âge. Et leur condition aurait été encore moins favorable s’ils n’avaient pas été Blancs en cette époque de colonisation et de développement du racisme « scientifique ». De ces points de vue, Cheval comme Tolkien étaient privilégiés.

Je vais conclure cet article par la réflexion du vidéaste Monté, de la chaîne YouTube Linguisticae, que je vous recommande vivement. Il revient sur les conditions pour dépasser sa condition sociale aujourd’hui, en rappelant notamment le rôle important de l’espace géographique où l’on vit, étudie et travaille. D’Hauterives dans la Drôme à Oxford en Angleterre, un monde d’opportunités sépare Ferdinand Cheval de John Reuel Tolkien…

La réflexion de Monté incite à penser que le mérite si cher à notre démocratie est un mythe et sans doute une illusion, peut-être nécessaire. Compte tenu de ces faits, faut-il mesurer le talent en fonction des conditions sociales qui l’ont engendrées ? Mais la puissance même de l’art ne réside-t-elle pas dans la capacité de l’œuvre à s’imposer par elle-même, à s’apprécier sans même connaître son auteur ? Pour ma part, j’admire Tolkien et le Facteur Cheval, dont les œuvres ne cesseront de nourrir mon besoin de créer. Car je crois que la création est comme un bon virus qui contamine les esprits sans distinction sociale, profitant de la moindre ouverture possible pour s’insinuer…

Première partie : Le professeur et le paysan

Pour aller beaucoup plus loin : Tolkien, Créateur de la Terre du Milieu sous la direction de Catherine McIlwaine (Hoëbeke) et Le Palais idéal du Facteur Cheval, Quand le songe devient la réalité de Jean-Pierre Jouve, Claude Prevost et Clovis Prevost (A.R.I.E. Éditions).

Les superbes livres Tolkien, Créateur de la Terre du Milieu sous la direction de Catherine McIlwaine (Hoëbeke) et Le Palais idéal du Facteur Cheval, Quand le songe devient la réalité de Jean-Pierre Jouve, Claude Prevost et Clovis Prevost (A.R.I.E. Éditions) © Éditions Hoëbeke / Éditions A.R.I.E.

Notes

134 – Cité par Jean-Pierre Jouve, Claude Prévost et Clovis Prévost in Le Palais idéal du Facteur Cheval, Quand le songe devient la réalité, Étrépagny, A.R.I.E. Éditions, 2015 (première édition en 1981), pp. 296-298.

25 – Wayne G. Hammond et Christina Scull, « Tolkien, dessinateur et peintre », dans l’ouvrage dirigé par Catherine McIlwayne Tolkien, Créateur de la Terre du Milieu, Paris, Éditions Hoëbeke, 2019, p. 80 et p. 92.

Retrouvez tous nos articles sur l’écrivain de fantasy J.R.R. Tolkien (critiques de livres, de films, jeux vidéos…) dans notre dossier.

Article écrit par

Jérémy Zucchi est auteur et réalisateur. Il publie des articles et essais (voir sur son site web), sur le cinéma et les arts visuels. Il s'intéresse aux représentations, ainsi qu'à la science-fiction, en particulier aux œuvres de Philip K. Dick et à leur influence au cinéma. Il a participé à des tables rondes à Rennes et Caen, à une journée d’étude sur le son à l’ENS Louis Lumière (Paris), à un séminaire Addiction et créativité à l’hôpital Tarnier (Paris) et fait des conférences (théâtre de Vénissieux). Il a contribué à Psychiatrie et Neurosciences (revue) et à Décentrement et images de la culture (dir. Sylvie Camet, L’Harmattan). Contact : jeremy.zucchi [@] culturellementvotre.fr

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