Un ouvrage animé et malicieux
Le couple artistique formé par Julia Donaldson et Axel Scheffler n’a pas accouché que du culte Gruffalo. Tout récemment, nous abordions La baleine et l’escargote, autre ouvrage délicieux imaginé par ce duo si talentueux. D’autres livres ont démontré toute la force de leur travail en commun (on a aussi traité, sur Culturellement Vôtre, de Zébulon le dragon et les médecins volants), et aujourd’hui nous abordons une autre de leurs œuvres : Je veux faire la sieste, sortie chez Gallimard Jeunesse, qui a la particularité de proposer des rabats-surprise.
Si l’histoire de Je veux faire la sieste est clairement moins développée que dans d’autres des travaux du duo, écrivons tout de même que l’on reconnaît très bien le style si généreux de Julia Davidson. Au fil des pages, on suit la quête de Lapinette afin d’obtenir une denrée pour le moins précieuse : le silence, élément indispensable dans le but de s’exercer à la sieste. Malheureusement pour notre héroïne anthropomorphique, il est bien difficile de pouvoir se trouver un endroit calme en pleine journée, et il va lui falloir plusieurs essais afin de trouver tout le confort nécessaire.
Leave Lapinette alone !
L’histoire de Je veux faire la sieste est un très bon prétexte afin d’imprimer un certain panache à l’ouvrage, et c’est exactement là que l’on retrouve le style si savoureux de Julia Davidson. C’est drôle, toujours en mouvement, et ici cela s’accorde idéalement avec le concept des rabats-surprise. En effet, chaque tableau est l’occasion de montrer cette pauvre Lapinette aux prises avec un élément perturbateur, lequel se cache derrière ces volets de papier. Voilà une utilisation intelligente d’un moyen efficace, donnant du relief à l’ensemble.
Côté dessins, c’est évidemment Axel Scheffler que l’on retrouve. Toujours aussi à l’aise quand il s’agit de décrire les expressions de ses différents personnages, l’illustrateur livre aussi des décors simples mais bourré de personnalité, et de ces petits détails qui font tout leur charme. Couleurs douces, traits affirmés, le rendu lorgne typiquement vers celui des années 1980, tout en lui accolant une énergie plus contemporaine. Enfin, il faut souligner ici l’excellente qualité de l’édition, assurée par Gallimard Jeunesse (Nino et les couleurs, Sylvestre et le caillou magique) qui décidément ne cesse de nous satisfaire. Papier cartonné épais, rabats solides : on peut avoir confiance en les services que rendra cet ouvrage au fil du temps.
Je veux faire la sieste, un livre animé écrit par Julia Donaldson, illustré par Axel Scheffler. Aux éditions Gallimard Jeunesse, 12 pages, 9.90 euros. De 2 à 5 ans. Paru le 9 février 2017.