La pédagogie par le son et l’interactivité
On se souvient toutes et tous de ces livres audios qui, lorsque nous étions vraiment tout minots, ont aiguisé nos connaissances dans les bibliothèques municipales, lors des mercredi après-midi pluvieux. Appuyer sur un élément de décor et entendre le son associé, c’est aussi simple que pédagogique : le jeune enfant apprend à reconnaître les formes complices des bruits, et cela fonctionne du tonnerre ! Cette fois-ci, c’est chez Gründ que nous accueillons la sortie de l’un de ces ouvrages interactifs : À la ferme, dans la collection Mes documents sonores.
Si le concept embryonnaire était déjà connu, À la ferme va plus loin en ne se qualifiant pas de « livre », mais de « premier documentaire sonore et interactif ». Une définition qui colle bien à cet ouvrage, tant l’enfant est mis à contribution de partout, sur chacun des tableaux proposés. Sur chacun d’eux, un mini texte donne une indication de lieu, mais aussi ce qui est accompagné de l’une des douze puces sonores d’À la ferme : cela peut être un animal ou un engin lié au sujet, et une voix féminine se charge de décrire ce que le bambin entend (« les abeilles bourdonnent », ou « le moteur du tracteur vrombit »). Autres éléments de ces pages bien animées : de petits volets, là aussi une douzaine au total, qui se soulèvent pour dévoiler des informations toujours concises et faciles à retenir. Pour finir, et cela va dans le sens du tout-pédagogique de ce qui mérite bien sa qualification de documentaire, À la ferme décrit chaque animal et objet qui habitent les tableaux à l’écrit, pour mieux associer les mots aux formes.
À la ferme est un ouvrage d’une finition exemplaire. Les pages cartonnées sont épaisses juste ce qu’il faut pour résister aux assauts répétés des tout-petits. Les volets sont assez bien découpés pour ne pas risquer de se faire arracher (enfin, mieux vaut pas non plus trop tenter le diable bien entendu) et un petit renfoncement permet de les ouvrir sans devoir gratter avec les ongles. Mais c’est surtout la qualité des douze puces sonores qui nous a bluffé : le bruitage ainsi que la voix féminine : tout est clair comme de l’eau de roche et il ne faut plus tendre l’oreille, comme naguère, pour essayer de ne pas confondre l’aboiement d’un chien et le moteur d’un avion. À la ferme est le genre d’objet en qui le parent peut avoir confiance, aussi solide que précieux côté pédagogie.
Les illustration d’À la ferme mettent un point d’honneur à être facilement analysables, par exemple votre tout-petit n’aura aucun mal à reconnaître une vache ou un canard. Les couleurs sont d’ailleurs très tranchantes, afin de faciliter la reconnaissance et surtout préparer à passer à la réalité, le but étant que tout cela serve à mieux apprécier une belle balade en pleine nature, et savoir discerner le pigeon et la poule. À la ferme va exactement là où on l’attend, ses qualités pédagogiques sont exemplairement utilisées au sein d’un objet d’une très bonne qualité.
À la ferme, collection Mes documents sonores. Aux éditions Gründ, 12 pages, 14.95 euros. À partir de 1 an. Sortie le 28 avril 2016.