Rire avec autrui, et non contre lui
le rire, voilà un thème que tous les parents connaissent bien. Un enfant qui sourit, et c’est notre quotidien qui s’illumine. Très tôt, les petits apprennent à rire, à montrer leur bonne humeur puis, un peu plus tard, ils en viennent à créer eux-même les conditions de cette réaction corporelle. L’humour. Voilà un sujet pour le moins intéressant, car s’il peut paraître léger il faut tout de même apprendre aux enfants que toute blague n’est pas à faire. Pour bien faire comprendre la subtilité entre humour et moquerie, on peut faire confiance à la littérature jeunesse, et ici à la série June et Jo, que l’on connait bien depuis le tome sous-titré « Les souvenirs« .
June et Jo : le rire des oursins est l’occasion de retrouver un duo formé d’une petite fille malicieuse et de son camarade de jeu imaginaire, sorte de poire jaune aux oreilles longiformes et portant fièrement un petit chapeau melon. Cette fois-ci, les deux amis seront confrontés à une problématique : le rire est-il universel ? Jo n’est clairement pas fan des chatouilles que lui adresse June, tandis que cette dernière ne trouve pas du meilleur goût la blague du sceau d’eau manigancée par son camarade imaginaire. Dès lors, le duo se pose la question : les oursins ont-ils un sens de l’humour ? Et les rochers, les sardines ? En tout cas, Papa et Maman sont drôles à leur manière, surtout quand tout le monde trouve son compte…
De belles qualités pédagogiques
June et Jo : le rire des oursins aide à faire comprendre à l’enfant à faire la différence entre le rire et la méchanceté, et surtout emmène le petit à se faire la remarque : la joie n’est belle que si elle est partagée. Évidemment, il y a des cas spéciaux, mais le bambin a le temps de faire face par la suite aux subtilités de la vie. Ici, il est surtout question du rire dans le respect d’autrui, en évitant de froisser son prochain. Séverine Vidal réussit à mettre en place un récit compréhensible immédiatement, à la portée pédagogique claire. En plus de ce fondamental important, on aime cette façon de ne jamais réellement signifier que Jo est le produit de l’imagination de June : l’enfant le comprend, mais par un travail de déduction bienvenu.
Agréable, June et Jo : le rire des oursins l’est aussi pour les illustrations d’Amélie Graux, que nous avions déjà signalé dans le précédent tome. On aime son trait tout en rondeur, et ses couleurs profondes. Au final, voilà que la série continue sur sa lancée, avec un petit livre précieux, aux qualités pédagogiques certaines, et qui ne pourra que satisfaire les enfants de par la représentation très mignonne des personnages. On attend la prochaine aventure de l’adorable duo formé par June et Jo qui, si elle est aussi réussie, installera encore plus cette nouvelle série au rang des jolies réussites récentes de la littérature jeunesse.
June et Jo : le rire des oursins, écrit par Séverine Vidal, illustré par Amélie Graux. Aux éditions Gallimard Jeunesse, collection Giboulées, 32 pages, 6.50 euros. Dès 4 ans. Sortie le 15 septembre 2016.