Apprendre à respecter les animaux avec Pablo
Après une seconde aventure qui l’a conduit à chercher une maison pour son ami caméléon, voilà que nous accueillons la troisième aventure de Pablo, petit garçon qui prend vie dans des pages à carreaux, dans un univers prêt-à-dessiner. Pablo et les œufs multicolores s’intéresse cette fois-ci à un sujet puissant : la défense des animaux, et surtout le respect que nous devons à ceux-ci.
Pablo et les œufs multicolores, c’est l’histoire du petit garçon qui donne son nom au titre, alors qu’il découvre avec stupéfaction que Louisette la poule s’est enfuie d’un endroit peu recommandable : un élevage « en batterie ». Elle était obligée d’y pondre nuit et jour, et les seuls œufs qu’on lui prenait était gris… et carrés ! Avec ses amis les animaux de la ferme des images, ainsi que son indissociable camarade Trobo le robot, Pablo va redonner des couleurs à Louisette, qui va découvrir que ses œufs ronds et multicolores sont en fait un véritable espoir. Alors, direction l’élevage, avec pour mission d’organiser une évasion.
Pablo et les oeufs multicolores est donc un ouvrage pour la jeunesse qui ne cache pas son amour des animaux. La pédagogie de ce livre ne mène pas au régime végétarien, mais donne plutôt à l’enfant la possibilité de réfléchir sur les épouvantables conditions de vie que nous réservons à certains animaux. Le récit de Martin Zeller, simple sans être simpliste, a cela de précieux qu’il ne donne pas de leçon, ni n’imagine un monde sans viande. Non, il ne fait que rappeler que nos habitudes de consommation ne doivent pas justifier ce qu’on peut qualifier d’actes de barbarie. Et cela, c’est un message que l’on aime voir traité dans un album jeunesse.
Des carrés pleins de vie
Pablo et les œufs multicolores, c’est aussi une belle patte artistique : l’illustrateur Vincent Caut s’en donne à cœur joie. On retrouve cette direction artistique qui fait beaucoup pour le charme de cette série : les dessins prennent forme au sein de pages à carreaux, via des formes géométriques simples. En résulte que les enfant peuvent, avec de la concentration et pas mal d’efforts, essayer de recréer ces illustrations sur un cahier à petits carreaux. L’idée est toujours aussi séduisante, et surtout cela fonctionne à merveille : les enfants peuvent de suite avoir envie de reproduire ce qu’ils ont sous les yeux. D’autant plus que le style fait que cet univers devient rapidement particulièrement plaisant : c’est coloré, l’imagination est invoquée… on adhère.
Au final, Pablo et les œufs multicolores est un album qui dépasse les attentes qui nées du précédent tome. Cette fois-ci, l’auteur Martin Zeller rajoute à son concept une histoire dominée par un sujet fort, tout en gardant tout ce qui faisait la force des deux précédentes aventures de Pablo : une bonne humeur certaine et des dessins qui titillent l’esprit créatif des enfants. Une belle réussite, donc.
Pablo et les oeuf multicolores, écrit par Martin Zeller, illustré par Vincent Caut. Aux éditions Gallimard Jeunesse, collection Giboulées, 28 page, 9 euros. De 4 à 7 ans. Sortie le 22 septembre 2016.