Le jazz, c’est aussi pour les enfants
Alors que Noël approche, les sorties de livres jeunesse se multiplient, et il est parfois difficile de se retrouver dans tout ce flot d’ouvrages atterrissant dans les librairies. Parmi les plus recherchés en cette période de l’année, ceux qui peuvent attirer l’attention du plus jeune des publics tiennent le haut du pavé, et c’est tout naturellement qu’on s’intéresse aux livres sonores. Sorti voilà quelques jours aux éditions Gründ (Le lapin de velours, Mes premiers airs d’opéra, Père Noël à la rescousse), Mes premiers airs de jazz est typiquement ce genre de livre qu’il ne faut surtout pas bouder.
Point d’histoire à part entière dans Mes premiers airs de jazz, mais plutôt un cheminement. Ce dernier nous emmène dans différents lieux, notamment le fameux club Birdland, et surtout organise la découverte de ce qui reste les véritables stars de cet ouvrage : les puces sonores. Celles-ci sont d’une qualité qui vous fera changer d’avis immédiatement, si vous aviez peur d’un rendu incertain. Ici, elles ne souffrent d’aucun souffle, d’aucun grésillement disgracieux, et les extraits délivrent une sonorité éclatante (attention à ne pas obstruer l’arrière du coffre). On retrouve des grands classiques du jazz : When The Saints Go Marching In (Louis Amstrong et son orchestre), Summertime (Miles Davis et Gil Evans), Take The A Train (Duke Ellington et son orchestre), Round Midnight (Thelonious Monk), Lullaby Of Birdland (Les Double 4) et Take Five (Dave Brubeck). De quoi faire, et surtout de la qualité bien sélectionnée.
Un livre sonore qui remplit parfaitement son rôle
Mes premiers airs de jazz a la particularité d’apprendre autant à l’enfant qu’aux parents, si ces derniers ne sont pas pointus concernant ce genre musical. En effet, les puces musicales jouent des extraits des vrais morceaux, et chaque tableau est l’occasion de lire les crédits de la performance entendue, ce qui peut toujours éclairer quelques lanternes… dont celle de votre dévouée servante. On aurait pu penser que le livre utiliserait des moyens détournés afin d’utiliser ces compositions, comme un réenregistrement, afin de contourner quelques problèmes de droits, mais pas du tout ! Les musiques sont bien d’origine, chacune en provenance directe de la Bibliothèque Nationale de France (département de l’Audiovisuel, plus précisément).
Et, autour des puces musicales, Mes premiers airs de jazz distille des dessins qui nous valent un coup de cœur. On apprécie tout particulièrement le style d’Aurélie Guillerey, illustratrice de talent déjà à l’œuvre sur Mille ans de contes classiques, ou encore Papa à grands pas (mise à jour : retrouvez aussi notre article sur Mes premiers airs de reggae, qu’elle dessine aussi). Armée de sa palette graphique, l’artiste choisi parfaitement chaque couleur, fait preuve d’une belle maîtrise dans le trait, dessine des personnages aux visages bien rond, au rendu bonhomme attendrissant. Et chaque décor est approfondi juste ce qu’il faut, afin que l’enfant ait envie de s’y perdre, tout autant que d’y retrouver la fameuse puce sonore. Mes premiers airs de jazz est donc un bien bel ouvrage, qui pourrait bien se frayer un chemin jusque dans votre bibliothèque jeunesse.
Mes premiers airs de jazz, un livre sonore illustré par Aurélie Guillerey. Aux éditions Gründ, 12 pages, 9.95 euros. Paru le 6 octobre 2016.