[Critique] Les naufragés du Commonwealth T2 – Peter F. Hamilton

image une nuit sans étoilesSuite et fin d’un diptyque savoureux

Voilà donc la suite, et fin, tant attendue du cycle Les naufragés du Commonwealth. Ce second tome, sous-titré Une nuit sans étoiles, et paru chez Bragelonne (Wild Fell, Bienvenue à Night Vale), avait de quoi tenir toutes les promesses émises par le tome précédent, L’abîme au-delà des rêves, que nous avons découvert juste avant le présent bouquin. Autant vous dire qu’on était, donc, assez motivé et, surtout, encore marqué par l’univers et ses personnages. Rappelons que le livre ici traité se situe après le cycle La saga du Commonwealth, et pendant celui du Vide, auquel il fait pas mal référence, de sorte que l’on vous conseille de les avoir lu.

Dans Les naufragés du Commonwealth T2 : Une nuit sans étoiles, on retrouve cette bonne vieille planète Bienvenido qui, contrairement à son nom, n’est pas spécialement accueillante. Et, surtout, si la menace du Vide est désormais écartée (du moins, c’est ce qu’on pense), elle est à la dérive, à des millions d’années-lumière du Commonwealth. Une situation nouvelle et inquiétante, alors que les ignobles Fallers, extraterrestres assoiffés de sang, continuent de traquer toute forme de vie intelligente, notamment les fameux naufragés. Afin d’enfin enrayer la menace, ou plutôt d’avoir un espoir de survivre, l’Ange guerrier, une femme qui porte bien son surnom, a pris les commandes de la Résistance. Mais l’espoir pourrait naître autre part, plus précisément de la découverte d’un vaisseau inconnu, renfermant une enfant aux connaissances pour le moins troublantes.

Les personnages mis en avant

Les naufragés du Commonwealth T2 ne reprend pas exactement dans la continuité, mais une tripotée d’années plus tard, alors que les événements de L’abîme au-delà des rêves ne sont pas encore digérés. On retrouve, avec grand plaisir, la structure qui a fait, en partie, la réussite du précédent tome, avec une facilité à passer d’une temporalité à l’autre sans ne jamais perdre le lecteur. Cependant, le début pourra un peu surprendre, si comme votre humble serviteur vous enchaînez les deux livres : il est indéniable que le rythme de ce second tome est moins soutenu, même si les éléments se mettent en place avec un certain panache. La menace Fallers est toujours bien présente, mais cette fois-ci les personnages paraissent plus présents, font l’objet d’une attention particulière, d’autant qu’ils se multiplient fortement.

Les naufragés du Commonwealth T2 arrive à nous immerger sans mal, tout en multipliant les passages importants, parfois épiques. On remarque aussi une tendance à sexualiser les rapports bien plus appuyée qu’auparavant, et si la motivation liée au personnage de Jenifa peut se comprendre dans une optique d’avancée du récit (son appétit sexuel règle bien des situations), on peut tout de même sentir comme une sorte de facilité. Aussi, on ne peut nier quelques chapitres un peu moins bien ficelés que d’autres, c’est sans doute dû à une intrigue plus convenue, qui signifie rapidement où les tenants et aboutissants s’échoueront. Cela ne fait absolument pas de Les naufragés du Commonwealth T2 un mauvais roman, très loin de là, il est même mémorable dans sa façon de contenter le lectorat. D’ailleurs, la fin de l’aventure, qui s’allonge de manière naturelle, restera certainement dans les esprits des fans de Science Fiction. Un passage savoureux, fondamentalement désespéré, qui vaut quasiment à lui seul qu’on s’implique dans ce cycle. Notons, pour finir, que l’édition comprend, en début d’ouvrage, une chronologie du Commonwealth, une liste des personnages, une carte très utile de Bienvenido, ainsi qu’un conseil musical. En effet, Steve Buick a composé des morceaux pour accompagner la lecture, que vous pourrez retrouver sur le site Evokescape.

Les naufragés du Commonwealth T2 : Une nuit sans étoiles, un roman écrit par Peter F. Hamilton. Aux éditions Bragelonne, 740 pages, 25 euros. Paru le 19 avril 2017.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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