Caractéristiques
- Auteur : Miles Cameron
- Editeur : Milady
- Date de sortie en librairies : 21 avril 2017
- Format numérique disponible : Oui
- Nombre de pages : 960
- Prix : 13,90€
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- Note : 7/10 par 1 critique
Une suite qui développe un univers brutal et captivant
Quelques mois après avoir découvert, et fortement apprécié, le premier tome de Renégat, sous-titré Le Chevalier Rouge, voilà que débarque sa suite, en réédition poche toujours éditée par Milady (Le septième guerrier-mage, Le vieil homme et la guerre). La Lame Noire se devait de s’inscrire dans la continuité qualitative de son prédécesseur, véritable coup de cœur dans le domaine de la dark fantasy, pas vraiment facile d’accès, mais terriblement efficace pour qui n’est pas effrayé par la perspective de dialogues parfois longs (mais captivants), ou par les batailles longuement et majestueusement décrites. On avait quitté la Compagnie en plein succès, et l’on se demandait bien ce que l’auteur, Miles Cameron, allait bien pouvoir inventer…
Renégat T2 : La Lame Noire reprend à peu près là où l’on avait refermé le précédent tome. Le Chevalier Rouge et sa bande sont victorieux, et à peine ont-ils digéré ce succès qu’ils sont embauchés par l’empereur de Morée, lequel est pris en otage. L’ambiance est délétère à travers le pays, et la Compagnie voit le rang de ses ennemis se multiplier de jour en jour, tandis que la capitale est assiégée. On fait face à une histoire de trahison, venue d’un poste important (le Commandant des Armée, le Duc de Tharke), ce qui va pousser le Chevalier Rouge dans ses derniers retranchements, à devoir se défaire d’assassins et d’intrigues de palais.
Un récit dense qui noie un peu l’intrigue
Dans Renégat T2 : La Lame Noire, on retrouve toute la force de description de l’univers moyenâgeux, laquelle brille par son traitement réaliste. Miles Cameron (de son vrai nom Christian Gordon Cameron) est plus qu’un passionné par cette période historique : il s’est appuyé dessus pour écrire des nouvelles et romans (la série Tyrant, par exemple), pas encore édités en France mais déjà fortement marqués par l’amour de l’auteur pour l’univers des chevaliers. Que celles et ceux qui avaient été impressionnés par son sens du détail dans le précédent tome se rassurent : La Lame Noire renforce ce sentiment, notamment en accentuant les descriptions quasiment sociologiques. On découvre un peu plus la vie du peuple, mais aussi les rapports entre races, et certaines d’entre elles sont l’objet de véritables focus bienvenus. Cela donne des passages parfois un peu en retrait de la trame principale, comme des respirations profondes vouées à développer l’ensemble, on pense évidemment aux explorations dans le plutôt violent Monde Sauvage.
Renégat T2 : La Lame Noire s’attache, donc, à développer l’univers, mais le roman n’oublie certainement pas de raconter une histoire. Celle-ci nous a semblé peut-être un peu plus hachée que celle du précédent tome, avec des avancées qui tardent un peu. Moins de combats ou, plutôt, pas de bataille aussi probante que celle de Lissen-Carrak, ce qui ne veut pas non plus dire que le roman serait moins captivant. L’action fait plus de place aux personnages, et surtout à de nouveaux venus, comme l’impressionnante Ghause, mère du Chevalier Rouge, dont chacune des apparitions inspirent bien du respect. Globalement, l’intrigue tient ses promesses, mais passe parfois au second plan d’un texte très dense, qui tient à amplifier les rapports avec la légende Arthurienne. On sent bien que l’auteur profite de La Lame Noire afin d’installer des éléments stratégiques qui exploseront dans la suite, L’ombre du Dragon, que nous découvrirons sans aucune hésitation.