Caractéristiques
- Auteur : Jean Pierre Pécau, Fred Blanchard, Fafner
- Editeur : Delcourt
- Collection : Neopolis
- Date de sortie en librairies : 3 mai 2017
- Format numérique disponible : Oui
- Nombre de pages : 65
- Prix : 15,50€
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- Note : 7/10 par 1 critique
Complots et trahisons dans une Rome uchronique
L’uchronie et la bande dessinée, une histoire d’amour qui ne se finit pas mal ! Une constatation qui a sans doute poussé les auteurs Jean-Pierre Pécau (Sonora, L’Histoire secrète) et Fred Duval (Gibier de potence, Hauteville House) dans une série fleuve et assez implacable : Jour J, qui paraît aux éditions Delcourt (La Horde du Contrevent, Sérum). Le principe est simple, mais fichtrement efficace : réécrire l’Histoire, avec le principe du « et si ». « Et si » les Russes avait gagné la course à la Lune ? « Et si » Ponce Pilate n’avait pas crucifié Jésus Christ ? « Et si » Charles De Gaulle était mort pendant les événements de mai 68 ? Une série qui traite ses sujets de manière sérieuse, rendant probable l’impossible et qui, au fil des itérations, a su se construire une certaine aura auprès des connaisseurs. Aujourd’hui, nous abordons le Tome 28, sous-titré l’Aigle et le Cobra.
Jour J Tome 28 prend place en 50 avant J.C., alors que Jules César, rendu aveugle lors d’une terrible guerre en Sicile, s’est retiré du monde (dans une splendide villa, tout de même). Mais sa sagesse, et sa grande expérience de la stratégie militaire, attirent toujours l’intérêt d’une Rome plus que jamais mise en danger par les soubresauts politiques. C’est ainsi que Brutus réussit à déloger César de sa retraite, afin de remettre un peu d’ordre. En effet, Pompée a été nommé Consul unique, ce qui ne fait pas plaisir à tout le monde. Et certainement pas à Marc Antoine, lequel revient d’Égypte en tant qu’époux de Cléopâtre…
Jour J Tome 28 fait suite à la vingt-troisième itération de la série, laquelle nous présentait un conflit terrible en Sicile, entre Jules César et la république des esclaves de Spartacus. Est-ce nécessaire d’avoir lu cette précédente sortie ? Non, ce n’est pas obligatoire, mais nous le conseillons tout de même afin de mieux comprendre le contexte, tout bien introduit qu’il est. D’ailleurs, les scénaristes gèrent plutôt bien cette transition, en quelques pages on est embarqué dans cette nouvelle histoire, faite de trahisons et d’intrigues de palais.
Un tome dans la moyenne de la série
Jour J Tome 28 remplit indiscutablement ses deux rôles : intéresser les amateurs d’uchronie, et donner de quoi se sustenter aux fans de péplums. On apprécie de retrouver certains personnages historiques dans des positions qui n’ont pas grand chose à voir avec nos livres d’Histoire, et les différentes situations respectent les codes du divertissement historique. Brutus est une ordure finie, Cléopâtre fait preuve d’une force tactique impressionnante, César est peut-être aveugle mais voit plus ou moins clair dans ce nid de vipère. Ils participent tous à un véritable jeu de mort, qui n’a rien à envier à ce qu’a pu imaginer un G.R.R Martin, dans une série que vous ne connaissez que trop bien.
Complots, trahisons, course de char, assassinats, voilà ce qui vous attend dans ce Jour J Tome 28 rondement mené. On a quelques réserves concernant le dessin de Fafner (Imperator, Carthago Adventures), pas déplaisant mais inconstant. Notamment, on trouve certaines expressions un peu déséquilibrées, notamment chez le personnage de Marc Antoine. La mise en scène, elle, ne souffre pas de retenues, et le rythme enlevé est bien soutenu par des cases bien agencées. Un tome dans la moyenne de ce que procure la série, donc, et un véritable plaisir pour les amateurs de récits qui motivent l’imagination.