Caractéristiques
- Auteur : Virginie Grimaldi
- Editeur : Fayard
- Date de sortie en librairies : 3 mai 2017
- Format numérique disponible : Oui
- Nombre de pages : 464 pages
- Prix : 19€
- Acheter : Cliquez ici
- Note : 7/10 par 1 critique
Auteure prolifique depuis la parution de sa première nouvelle La peinture sur la bouche en 2014, Virginie Grimaldi nous propose cette année un nouveau roman au titre très poétique. Le parfum du bonheur est plus fort sous la pluie s’annonce, avec sa couverture bleue évoquant l’été, comme un livre feel good, léger et frais, idéal pour la plage. Est-ce bien le cas ?
« Je ne t’aime plus »
C’est ce que Ben annonce un soir à Pauline, son épouse. Croyant à un moment d’égarement, elle part s’installer avec leur fils chez ses parents, le temps que Ben retrouve la raison. Alors qu’elle se laisse porter par les événements, elle finit par craquer et, sur insistance de son médecin, va consulter un psy. Pauline ne considère pas ces séances comme très utiles, mais c’est pourtant là qu’elle va trouver une idée alléchante : remémorer les bons moments de leur relation à Ben, pour qu’il se souvienne pourquoi ils sont ensemble. C’est par le biais de lettres que Pauline veut arriver à raviver leurs sentiments. Ben lui accorde un mois. En parallèle, la sœur de Pauline exhibe sa vie parfaite, avec son mari parfait, ses enfants parfaits… Elle surprend tout le monde lorsqu’elle annonce avoir acheté la maison de vacances qui les faisait rêver, en leur proposant de passer un mois tous ensemble. D’abord sceptique, Pauline finit par céder et se retrouve au milieu d’histoires qui l’obligent à sortir de sa situation personnelle…
Psychothérapie pour tous
Si le personnage principal de ce roman est Pauline, c’est en réalité toute sa famille qui passe sous le regard du lecteur : rupture, dépression, deuil, alcoolisme, homosexualité, secrets de famille… Tout y passe et pas que des sujets joyeux. Il ne faut donc pas compter sur ce livre pour être lu d’un œil, sans s’y investir, s’y accrocher. Si ce texte est plein de moments délicieusement tendres et attachants, on y retrouve aussi une bonne dose de douleur, de mélancolie, et c’est cela qui fonctionne. Avec beaucoup de finesse et de sensibilité, Virginie Grimaldi nous décrit toute une vie de couple : rencontre, premier baiser, présentations à la belle-famille, appartement commun, mariage, première grossesse, routine et décadence…
Si Pauline peut paraître touchante, son aveuglement confine le plus souvent à de l’égoïsme, et on a parfois envie de la secouer. Quant à Ben, ce personnage est l’incarnation même du fait qu’il vaut mieux se garder de juger avant d’avoir les deux versions (complètes) d’une histoire. Pour tous les autres, on trouve une représentation de différents types de caractères, aucun n’étant vraiment ce qu’il semble être. L’auteure a bien réussi ces « volte-face » : même si certains se devinent plutôt facilement, cela n’a guère d’importance, tant l’écriture délicate et percutante de Virginie Grimaldi prend le dessus.
Un roman personnel… trop ?
Seul bémol éventuel : on a parfois l’impression d’être plongé au cœur de l’intimité réelle d’une personne. Dans les remerciements, l’auteure précise qu’elle a mis beaucoup de sa propre histoire et cela se ressent. Presque trop. Par moments, on peut avoir cette impression de voyeurisme, mais cela est dû, encore une fois, à l’écriture très juste de Virginie Grimaldi.
Le parfum du bonheur est plus fort sous la pluie est un très joli roman, touchant. Attention cependant : si vous cherchez de la chick-lit pure et dure, passez votre chemin, ce livre est bien plus complexe.