Caractéristiques

- Titre : Firstborn
- Réalisateur(s) : Aik Karapetian
- Avec : Kaspars Znotiņš, Maija Doveika, Kaspars Zāle
- Genre : Thriller
- Pays : Lettonie
- Durée : 89 minutes
- Note du critique : 2/10 par 1 critique
Fausse couche
Aik Karapetian est un réalisateur qui, pour les amateurs de festivals, est loin d’être inconnu au bataillon. Présenté en 2015 à Gérardmer, son The Man With The Orange Carpet avait troublé l’assistance, même si quelques regrets, en terme de narration, a pu freiner l’entrain. Firstborn, présenté en Compétition Internationale lors de L’Étrange Festival 2017 est l’occasion de vérifier si ces griefs ont été entendus, et compris. Malheureusement…
Alors que Francis et Katrina rentrent d’une soirée un peu arrosée, ils sont agressés par un motard qui dérobe le sac à main de la jeune femme. Francis retrouve par la suite le coupable et l’assassine en tentant de trouver une solution à cette affaire. Quelques jours plus tard, Katrina annonce sa grossesse inespérée, ce qui va peu à peu semer le trouble dans la famille…
Une paranoïa sans tension, du symbolisme sans le sens
Filmer le doute est sans doute l’un des exercices les plus difficiles, au cinéma. Et que dire à propos de sa fidèle amie, la paranoïa, qui exige, pour un minimum d’efficacité, une montée en tension d’une maîtrise absolue, si le réalisateur veut atteindre son but. Firstborn débute avec une séquence réussie, un dîner entre amis qui tourne un peu mal, avec une femme, Katrina, qui part dans une confession pour le moins gênante, car pouvant être perçue comme vraie… ou fausse. C’est sur ces bonnes bases que Aik Karapetian va broder un récit au sujet rabâché, et pourtant très souvent passionnant : la crise de couple. Seulement, les intentions sont si contraires à l’intérêt du scénario que rien ne fonctionne pas.
On pense souvent à Polanski et Peckinpah, mais uniquement pour se rappeler que les pistes, ici empruntées, ont pu accoucher de grands films. Une femme enceinte, et dont le spectateur doute du « motif » de la grossesse ? Rosemary’s Baby. Le mec qui, au contact d’hommes plus puissants que lui, se voit agressé dans sa masculinité ? Les chiens de paille. Autour de ça, le quasi néant, à grands coups de métaphores lourdingues, et d’un cheminement qui en devient tout bonnement illisible. Aik Karapetian n’arrive aucunement à nous parler, à s’adresser à nos tripes, comme ses apparentes références l’ont si bien réussit. La tension est aux abonnées absentes, et c’est un constat qui nous saute à la gorge, lors un final d’une platitude surprenante. Ajoutez à ce constat très amer une propension à l’effet facile, et vous obtenez une belle purge.