[Critique] Outcast T 4 – Robert Kirkman, Paul Azaceta

Caractéristiques

  • Traducteur : Hélène Remaud-Dauniol
  • Auteur : Robert Kirkman, Paul Azaceta, Elizabeth Breitweiser
  • Editeur : Delcourt
  • Collection : Contrebande
  • Date de sortie en librairies : 14 juin 2017
  • Format numérique disponible : Oui
  • Nombre de pages : 144
  • Prix : 16,50€
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 8/10

J’ai rencontré le Diable

Alors que son travail sur Walking Dead continue d’être scruté à travers le monde, Robert Kirkman avance sur une autre série de comics, qui n’a peut-être pas le même impact populaire, mais dont les qualités sont loin d’être à minimiser. Intitulée Outcast, cette licence se concentre sur le sous-genre de l’exorcisme, très exploité au cinéma fut un temps (le phénomène s’est désormais calmé), et trouve ici un traitement très digne de l’auteur : une horreur forte, et avant tout provoquée par un crescendo de tension, qui n’a pas spécialement besoin d’explosions graphiques pour provoquer l’effroi. Outcast Tome 4 confirme-t-il cela ?

Outcast Tome 4 est sous-titré Sous l’aile du Diable. Car, après un troisième volume qui avait pour but d’éclairer le lecteur sur le personnage principal, Kyle, voilà que ce dernier va devoir faire face à son antagoniste. Et de plein fouet, puisque tout commence par une confrontation directe avec le très sinistre Sydney, qui se présente comme le Diable lui-même. Est-ce vrai ? Celui qui se présente comme la pièce centrale de l’invasion va livrer quelques clés de compréhension, dans un dialogue à la limite de la rupture. La famille de Kyle est mis sur le devant : que pourrait-il faire pour les sauver, jusqu’où ira-t-il ? Et, c’est peut-être le sujet le plus intéressant, ne pourrait-il pas succomber à la vision du monde des possédés ?

Un récit bourré de tension contenue

Outcast Tome 4 déplace habilement les lignes, et c’est sans aucun doute grâce à l’écriture de Robert Kirkman. Si l’on pourra regretter un rythme parfois un peu haché, tout ce qui a un rapport avec le Mal est réussi. Précisément parce que l’auteur joue avec cette valeur, et refuse de la réduire à sa plus simple expression. Sydney est-il vraiment le Diable ? Et, surtout, son plan se doit-il d’être réduit à la simple fin du monde ? Certains indices nous laisse croire que non, tout est plus complexe qu’une simple bataille manichéenne. Et la fin du volume vient appuyer ce fait, avec le surgissement du gore (pour la première fois dans la série), au détour d’une case à la fois étonnante, marquante, et très parlante quand à nos certitudes… Le tome s’achève sur un cliffangher bien pesé, qui annonce un cinquième volume apocalyptique.

Outcast Tome 4, c’est aussi l’occasion de se rappeler à quel point l’on aime le travail de Paul Azaceta, dont on vous disait déjà le plus grand bien à l’occasion de la sortie de Le jardin des souvenirs. Il a le chic pour rendre compte du glauque issu de certaines situation, grâce à un sens de la mise en scène, et du cadre, qui force le respect. Ses jeux de lumière sont bien mis en valeur par les couleurs d’Elizabeth Breitweiser (Kill Or Be Killed). Sa façon de séparer le sentiment de l’action est aussi très importante : on a droit à une sorte de contrechamp visuel précis, axé sur la réaction, suite à une vignette plus large. Cela construit un lien entre le lecteur et la narration, favorise une sorte de suspension consentie de l’incrédibilité, qui règne dans ce comics. Car si Outcast terrorise autant, c’est parce qu’on croit en ce qu’il nous raconte, le temps de la lecture. Si vous êtes en recherche d’un récit puissant, au service d’un univers horrifiant, alors cette série nous paraît être digne d’intérêt.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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