Caractéristiques
- Auteur : Etats-Unisamaru Furuya
- Editeur : Delcourt Tonkam
- Date de sortie en librairies : 18 octobre 2017
- Format numérique disponible : Oui
- Nombre de pages : 240
- Prix : 7,99€
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- Note : 7/10 par 1 critique
Un suspens palpitant, mais moins surprenant
Suite et fin pour l’un des mangas qui nous aura le plus interloqué, lors de cette année 2017. Le premier tome de Je voudrais être tué par une lycéenne (retrouvez notre critique) avait su créer la surprise, en maitrisant un mélange ardu de thriller et d’éclairage sur l’un des fantasmes les plus flippants qui puisse exister. Car oui, l’autassassinophilie, ou l’attirance sexuelle pour le danger de mort, existe bel et bien. Ce sujet, à la fois saugrenu et inquiétant, donne ici lieu à un véritable suspens, que ce deuxième tome est chargé de mener à son terme.
Je voudrais être tué par une lycéenne Tome 2 s’intéresse à Haruto Higashiyama, un homme qui a fait le choix de devenir enseignant au lycée, alors qu’une carrière de médecin lui tendait les bras. Mais son rêve le plus profond, c’est d’être tué par une lycéenne, et l’autassassinophile met son plan en action. Motivé comme nul autre, le professeur jette son dévolu sur une jeune fille, Maho Sasaki qui, derrière sa beauté, cache un passé plus que douloureux. Hanté par de sévères démons, l’élève a développé une forme de schizophrénie, dans laquelle elle se réfugie quand les événements deviennent insurmontables. Parmi ces multiples personnalités, l’une d’elles est capable de tuer, ce qui intéresse particulièrement Haruto.
Je voudrais être tué par une lycéenne Tome 2 était attendu au tournant, et tout débute sur des chapeaux de roues. On retrouve Haruto, alors qu’il quitte sa maison, et par la même occasion sa propre identité. Certain de son destin, le désormais ex-professeur de lycée démontre son côté extrêmement maniaque, et le lecteur ne peut que ressentir la folie de cet homme, pourtant très loin d’être irréfléchi. Au contraire, son plan est si huilé qu’on ne peut imaginer d’entraves, et c’est sur ce ressenti que le mangaka Usamaru Furuya (Le cercle du suicide) s’appuie, afin de mieux nous surprendre. En effet, ce second tome va donner bien du fil à retordre au très sûr de lui Haruto, mais l’intervention de son ex-compagne va tout remettre en question.
Une conclusion qui vous hantera après avoir terminé la lecture
Globalement, Je voudrais être tué par une lycéenne Tome 2 est un peu moins impactant que son prédécesseur. Ce n’est pas spécialement la faute du scénario, qui va bel et bien là où il devait se rendre. Seulement, la surprise liée à l’autassassinophilie ne prend pas aussi bien dans cette suite, peut-être à cause d’une Maho qui prend beaucoup de place. Là aussi, ce n’est pas un reproche, car la possible victime a aussi des éléments à faire valoir, seulement il se dégage une tonalité plus entendue de l’ensemble, même si la bizarrerie domine. Une fois débarrassé de la nécessité d’échafauder un plan, Haruto devient un peu moins inquiétant, et c’est bien paradoxal puisque, idéalement, l’étape qui suit est celle qui doit provoquer sa mort. On se rend compte, dès lors, que le chemin était tout simplement plus intéressant que l’arrivée.
Je voudrais être tué par une lycéenne Tome 2 reste tout de même une conclusion de qualité, et l’on continue d’être charmé par la maîtrise de l’auteur. Usumaru Furuya excelle toujours autant dans la narration, la mise en scène, comme en témoigne ces flashbacks qui ne cessent de nous livrer des clés de compréhension. Une structure non-linéaire, qui provoque l’impression de lire un roman de suspens, tant le mangaka n’hésite pas à prendre son temps afin de mieux exposer les tenants, avant les aboutissants. Quant aux dessins, ils déploient une impression de réalisme qui ne fait qu’ajouter à la bonne tenue de l’ensemble. Les différentes expressions, surtout celles de Maho (et plus particulièrement ses différentes personnalités), nous rendent les personnages plus tangibles, même si l’intention de Furuya n’est pas spécialement d’un réalisme à toute épreuve. Le suspens prend fin dans une conclusion qui ouvre des portes que seuls les lecteurs pourront pénétrer. Là encore, on applaudit.