Caractéristiques
- Auteur : Denis-Pierre Filippi & Silvio Camboni
- Editeur : Glénat
- Collection : Glénat Disney
- Date de sortie en librairies : 3 janvier 2018
- Format numérique disponible : Non
- Nombre de pages : 64
- Prix : 15€
- Acheter : Cliquez ici
- Note : 8/10 par 1 critique
Un Mickey steampunk !
Deux ans après le lancement de la collection francophone des éditions Glénat proposant des aventures exclusives de Mickey par les meilleurs artistes contemporains, voici que paraît un 5e album par Denis-Pierre Filippi et Silvio Camboni, Mickey et l’océan perdu, alors que l’on fête cette année les 90 ans de la souris aux grandes oreilles. Après les aventures folles de Mickey’s Craziest Adventures, le Hollywood des années 20 d’Une mystérieuse mélodie, les univers épiques et variés de La jeunesse de Mickey et la période de la Grande Dépression de Café Zombo, Mickey, Minnie et Dingo se retrouvent plongés dans un univers steampunk de toute beauté, où un grand conflit a ravagé la Terre durant des années avant de prendre fin quelques années plus tôt.
Dans ce contexte difficile où les ressources sont devenues rares, nos héros sont devenus récupérateurs : ils explorent les épaves laissées par la guerre à la recherche de matériel technologique et d’une énergie vitale, la coralite. Mais, à chaque fois qu’ils s’aventurent quelque part, Pat Hibulaire est là pour leur voler leurs trouvailles ! Lorsqu’ils répondent à une annonce pour retrouver un cube d’apparence quelconque perdu dans les profondeurs de l’océan, ils ne se doutent pas qu’un scientifique malintentionné a élaboré le plus fou des plans…
Mickey et le steampunk, voilà une belle idée ! Les auteurs de la série Le voyage extraordinaire nous plongent dans un univers tout à la fois rétro et technologique du plus bel effet, aux paysages foisonnants et au matériel technologique étonnant. Ainsi, pour explorer les océans, Mickey et ses amis ne plongent pas eux-mêmes dans les abysses, non : ils revêtent un scaphandre qui ressemble de manière troublante à un casque de réalité virtuelle afin de se faufiler au plus profond de fosses autrement inaccessibles. Avec le risque, comme dans Matrix, de se retrouver piégés si les choses se passent mal…
Une histoire surprenante et des décors à couper le souffle
Si son graphisme de toute beauté pourra attirer les enfants, il est bon de préciser que Mickey et l’océan perdu est résolument une BD pour adultes, ne serait-ce que par la complexité de son intrigue, au vocabulaire technique recherché, même si l’histoire ne se déroule que sur 60 pages. Fonctionnant beaucoup par ellipses — nous ne saurons pas quelles étaient les raisons de ce « grand conflit », et il se déroule 5 ans entre les premières et dernières pages — l’oeuvre de Filippi et Camboni se lit facilement, mais demande néanmoins une certaine attention, d’autant plus que certains éléments jouent sur l’implicite. Une fois ceci posé, le lecteur aura de quoi se mettre sous la dent avec cette histoire, certes courte, mais aux idées assez folles et fascinantes, comme cet océan qui, libéré de sa pesanteur, se met à flotter, dématérialisé dans les airs avec toutes les créatures l’habitant, provoquant de temps à autres des tempêtes tropicales que ne renierait pas Sharknado, le côté série B en moins !
Cette idée étonnante donne lieu à de superbes cases de Silvio Camboni, qui n’est pas en reste d’un bout à l’autre. Les différents paysages et éléments de décor sont particulièrement soignés, avec une mention particulière pour le milieu aquatique et sa végétation luxuriante. De ce côté-là, il faut non seulement louer le dessin de l’artiste, mais aussi le travail extraordinaire sur la couleur de Gaspard Yvan, qui donne vie à l’ensemble de manière assez fascinante. Les cases plus larges voire en pleine page permettent de sonder les recoins de cet univers très plaisant, qui colle étonnamment bien à l’univers Disney. Le découpage, faussement simple, est particulièrement dynamique tout en donnant une impression de fluidité qui fait que la bande-dessinée se dévore très vite. Quant à Mickey, Minnie, Dingo et Pat Hibulaire, leur design est volontairement plus lisse et classique : ce sont alors leurs accessoires rétro-futuristes qui viennent apporter un décalage. On notera aussi que Dingo est moins maladroit qu’à l’accoutumé, l’environnement moins naïf, tandis que Minnie est quant à elle le cerveau de la plupart des opérations ! Des apports séduisants, qui n’empêchent pas le scénario de Filippi, derrière la complexité de certains éléments et dialogues, de conserver malgré une épure toute disneyenne.
C’est donc avec un plaisir renouvelé que nous plongeons dans cette 5e aventure originale de Glénat, qui augure d’une nouvelle série d’albums de haut standing pour notre petite souris nonagénaire qui n’a pas pris une ride ! A lire avant de plonger dans les profondeurs de Blue, le nouveau documentaire Disney Nature.