[Critique] La Vengeance de la Femme au Serpent : une suite différente

Caractéristiques

  • Titre : La Vengeance de la Femme au Serpent
  • Titre original : Gator Bait 2 : Cajun Justice
  • Réalisateur(s) : Ferd et Beverly Sebastian
  • Avec : Jan Sebastian, Tray Loren, Paul Muzzcat
  • Distributeur : Artus Films (vidéo)
  • Genre : Thriller
  • Pays : Etats-Unis
  • Durée : 97minutes
  • Date de sortie : 1988
  • Note du critique : 5/10

Des marais moins marquants

image film la vengeance de la femme au serpent

Quelques quatorze années après le succès des Marais de la Haine (1974), surtout en vidéo, Ferd et Beverly Sebastian ne pouvaient pas en rester là. Surtout que la carrière cinématographique du duo na pas spécialement profité ce cette réussite pour s’envoler vers des productions plus clinquantes. La Vengeance de la Femme au Serpent s’appuie sur une volonté d’exploiter l’esprit de son grand frère, en réutilisant, bien évidemment, le décor très marquant des marais, saupoudré d’exploitation de la figure du redneck dégénéré, du survival, et du rape and revenge. Mais, clairement, avec un peu moins de force.

Il faut préciser ici que La Vengeance de la Femme au Serpent est un film de commande, de la part de Paramount, lequel devait voir d’un bon œil le succès des Marais de la Haine en vidéo. Pas certain que le duo de réalisateurs aient eu plus envie que ça de s’y atteler, surtout que l’actrice principale du premier épisode, Claudia Jennings, est morte entre temps, dans des circonstances dramatiques. Il a donc fallu rechercher une nouvelle actrice. Le casting n’a pas dû être bien compliqué, puisque le choix du personnage d’Angelique s’est arrêté sur Jan Sebastian, femme de Tracy Loren, lequel interprète Big T., et se trouve être l’un des fils du couple à la mise en scène. Une histoire de famille donc, mais soyons clairs : le film y perd quand même beaucoup. La comédienne ne démérite pas, mais ne parvient pas vraiment à porter cette suite sur ses épaules, malgré une beauté assez incontestable.

Jan Sebastian pas tout à fait à la hauteur

L’histoire de La Vengeance de la Femme au Serpent n’est sans doute pas  étrangère à ce constat. Difficile, pour l’actrice principale, de faire oublier quelques faiblesses d’écriture. Tout d’abord, le scénario fait le choix d’une continuité assez large, qui prend certaines libertés pas toujours bien apportées. On retrouve Big T., le petit frère de Desiree (héroïne des Marais de la Haine), bien des années après les aventures dramatiques vécues par sa sœur. Il vient de se marier à Angelique, fille de la ville, qui va suivre son mari dans une vie campagnarde quelque peu jusqu’au-boutiste, parmi les crocodiles, les serpents, et autres rednecks. Première surprise, on apprend qu’un des frères Bracken a survécu. Ce qu’on a bien du mal à envisager, étant donné le caractère très définitif des mises à mort du précédent opus. Ce fait nous hantera pendant tout le long métrage, ce qui n’est jamais une bonne chose. Toujours est-il que cet antagoniste se voit accompagné d’une horde de cinglés, qui n’hésiteront pas à tuer et violer. La jeune femme fera les frais de cette dernière affirmation, et se lancera dans une revanche plus ou moins sanglante.

La Vengeance de la Femme au Serpent tente de multiplier les séquences mouvementées, ce qui ne parvient pas vraiment à faire oublier les quelques faiblesses du récit. Mais tout de même, on pourra ressentir une sorte de plaisir coupable ici ou là, notamment pendant les poursuites en hors-bord, qui ne lésine pas sur les plans bien descriptifs des formes de la belle Jan Sebastian. Aussi, les mises à mort nous ont paru plus violentes, ce qu’on ne refuse jamais. Mais de là à pardonner une fin assez ridicule, il y a un pas que nous n’effectuons pas totalement. Côté mise en scène, Ferd et Beverly Sebastian s’en sortent plutôt bien, avec un budget pourtant rikiki de chez rikiki. On sent une certaine malice dans l’utilisation de la caméra, dans les mouvements qui utilisent les spécificités du terrain. Cela termine de construire une œuvre d’exploitation pas inoubliable, mais qui saura tout de même contenter les amateurs de cinéma de série B humbles mais décomplexées.

Retrouvez notre test du DVD, édité par Artus Films.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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