De nouvelles règles pour mieux tricher
Qui n’a jamais triché au Monopoly ? C’est à partir de cette constatation qu’Hasbro (Monopoly édition Gamer, FurReal Friends, Nerf N-Strike Modulus Regulator…) a conçu cette édition jubilatoire du célèbre jeu. Dans le Monopoly éditions tricheurs, plateau, cartes et règles changent quelque peu afin de permettre au meilleur tricheur… euh, joueur, de l’emporter. Bien entendu, pour corser la partie, les joueurs doivent respecter certaines règles, et, surtout, ne pas se faire prendre, sous peine d’aller droit en prison, menottes (en plastique) au poignet. Nous avons testé cette nouveauté de fin d’année et vous expliquons ce qui change et comment procéder…
La première surprise du Monopoly édition tricheurs vient du plateau, à l’allure fort différente de l’édition classique. En dehors des couleurs (noir et rouge), ce sont surtout les cases qui ont subi une petite révolution. Six emplacements au centre du plateau indiquent où poser les cartes triches, à placer face découverte à la vue de tous après avoir mélangé le paquet, tandis que certaines rues sont carrément gratuites, ou bien mises en vente à prix cassé comparé aux autres propriétés de même couleur. Si les gares sont toujours là, elles ne sont plus en vente : tout juste servent-elles à avancer plus vite puisque le joueur qui s’y arrête avancera directement à la suivante.
Déroulé d’une partie et techniques de triche
Au niveau des règles, maintenant : le joueur possédant toutes les propriétés d’une même couleur peut directement acheter des hôtels, et non plus réunir quatre maisons à remplacer ensuite ! Avouons-le : cette règle du jeu classique pouvait rapidement être frustrante et donner lieu à des parties trèèès longues. Ici, on va droit au but, et, si on a de la chance, cela peut aller encore plus vite. En effet, les cartes Chance et Communauté sont toutes biaisées et permettent de ruser et d’escroquer en toute impunité : ainsi, l’une des cartes permet de placer un hôtel sur l’une de ses propriétés, même si l’on n’a pas toutes les rues d’une même couleur ! Par ailleurs, certaines cartes, à conserver sous le coude, vous permettront par exemple de faire payer à vos adversaires le loyer qu’il vous réclame ! Vous saisissez l’esprit… Le but du jeu consiste alors à ne pas oublier d’utiliser ces cartes au bon moment.
Enfin, il y a les cartes triches : chacune indique une suggestion de triche différente, que chaque joueur est susceptible d’utiliser en douce à tout moment (que ce soit son tour ou pas) en essayant de ne pas se faire prendre la main dans le sac. Parmi elles, on citera : « échangez l’une de vos propriétés avec l’une de celles de la banque ou d’un autre joueur », « volez une propriété à la banque ou à un autre joueur », « volez de l’argent à la banque » (il n’y a plus de banquier, et l’argent de la banque est placée au milieu des joueurs pour faciliter la chose), « », « » ou encore « ». Si aucun joueur ne crie au tricheur avant que le suivant ait lancé les dés, c’est dans la poche ! A ce moment-là, le tricheur avoue son forfait et explique comment il s’y est pris. Il retourne la carte et prend connaissance de sa récompense : parfois, la seule récompense est l’argent qu’il a tiré de sa manœuvre, dans d’autres, les autres joueurs peuvent lui passer 100$ chacun, par exemple.
Attention à ne pas vous faire prendre la main dans le sac !
Dans le cas où un joueur soupçonne l’un de ses adversaires de tricherie, il doit le faire savoir avant le prochain jet de dés. Il lui faudra alors prouver qu’il y a bien eu tricherie, en expliquant comment l’accusé a procédé. Si la partie réunit plus de 3 joueurs, il y a alors un vote pour déterminer si l’accusé est coupable ou non coupable. S’il est non coupable, l’accusateur doit s’acquitter d’une dette de 100$ envers son adversaire. Ce principe est malin et permettra aux meilleurs tricheurs de faire preuve de leurs talents d’orateurs pour embobiner leur monde et se tirer d’affaire. Cette spécificité a pimenté notre première partie test (à 2 joueurs) : bien que l’auteure de cet article ait pris son adversaire (que nous ne nommerons pas) à tricher à deux-trois reprises, le doute d’avoir mal vu et de devoir payer une dette, l’a retenue… En revanche, si on est déclaré coupable, on met les menottes (pour un seul poignet) et on va directement en prison pendant 3 tours maximum en essayant de faire un double, et d’autres pénalités peuvent s’appliquer au dos de la carte.
Dans tous les cas, une fois qu’une carte triche a été utilisée, on la retire du plateau pour la placer au fond de la pioche, et on tire une nouvelle carte pour la remplacer. La partie s’arrête lorsque toutes les propriétés du plateau ont été achetées. On compte alors l’argent des billets, et chaque joueur reçoit un loyer pour chacune de ses propriété, qui varie en fonction qu’il possède un hôtel ou une série de couleur. Le plus riche remporte la partie. Cela donne donc des parties bien plus rapides (environ 45 minutes à 2 dans notre cas), puisqu’il n’est guère besoin d’attendre d’avoir poussé tous les autres joueurs à la banqueroute. Ce qui règle de facto cette excuse récurrente pour ne pas sortir sa boîte de Monopoly le week-end : « Oh non ! On va encore en avoir pour 3 heures ! ». C’est donc une immense satisfaction que cette rusée édition tricheurs, qui promet de beaux fous rires. En effet, comme chacun est susceptible de tricher à tout moment, tout le monde guette ses concurrents et leurs mains, tout en essayant de trouver LE moment opportun pour passer à l’action.
Si à deux il n’y a de toute évidence pas de vote pour déterminer la culpabilité ou non — la seule argumentation carrée suffit donc, l’accusé devant prouver qu’il n’est pas coupable — la partie n’en est pas moins animée : en effet, combien de fois avons-nous triché durant le même tour, sans nous en rendre compte, occupés que nous étions à réussir notre coup ? A deux comme à 3, 4, 5 ou 6, il vous faudra donc aiguiser votre sens de l’observation pour pouvoir envoyer vos adversaires en prison et remporter la partie… Enfin, ajoutons qu’on aime beaucoup le design de cette nouvelle édition, avec ses menottes en plastique auxquelles est attachée une petite plaque en plastique orange où Mr Monopoly a revêtu une tenue de bagnard. Le must pour ce Noël : prendre une photo de ses proches menottes au poignet ! Les réseaux sociaux vont adorer…