Caractéristiques
- Auteur : Christophe Bec, Leno Carvalho
- Editeur : Soleil
- Date de sortie en librairies : 9 mai 2019
- Format numérique disponible : Oui
- Nombre de pages : 68
- Prix : 15,95€
- Acheter : Cliquez ici
- Note : 8/10 par 1 critique
Une réussite de plus pour Christophe Bec ?
Parmi les auteurs de bande dessinée européenne que nous suivons très attentivement, Christophe Bec occupe une place de choix. Sa productivité, qui tient de l’hyperactivité, nous passionne. Car, au-delà du nombre de série avec lesquelles il jongle en ce moment (Prométhée, Olympus Mons, Spider, Ténèbres, la folie qu’on vous dit !), c’est surtout la qualité de ces différents récits qui étonne. Et ce dans différents genres, mais toujours autour de ce qu’on appelle le genre : science fiction, aventure, thriller, et même parfois l’horreur bien bis. Un style particulier, que l’on ne peut que vous conseiller de découvrir au plus vite. Ce premier tome de Crusaders, sous-titré La Colonne de Fer, s’ajoute-t-il aux réussites du scénaristes ?
L’histoire de Crusaders nous propulse dans un contexte de science fiction. La Terre ne pouvant plus accueillir l’entièreté de l’Humanité, celle-ci a enfin pris une bonne décision : conquérir l’espace proche, et y développer des structures. Un jour, la colonie installée sur Titan reçoit, via un étrange signal, les plans de constructions de fabuleux vaisseaux spatiaux et les coordonnées d’une galaxie lointaine et primitive. Après plusieurs mois de fabrication, le Crusader 1 prend la tête d’une armada prête à rejoindre les créateurs du signal. Alors que le voyage n’est pas aussi prometteur que ce que les scientifiques espéraient, la vitesse n’étant pas assez élevée pour atteindre d’autres galaxies, les aventuriers font une découverte fascinante. Les vaisseaux arrivent en vue d’une gigantesque structure extraterrestre : La Colonne de fer. Qui a bien pu construire un édifice aussi impossible à imaginer ?
De la Hard-SF, et des illustrations sublimes
Avec Crusaders Tome 1, Christophe Bec ne cache pas une seconde son envie de titiller ce qu’on appelle la Hard-SF, cette science-fiction de pointe dont la spécificité est d’aborder des sujets purement scientifiques, factuels, afin de construire des récits très précis. Bien entendu, le format de la bande dessinée pousse l’auteur à tout de même vulgariser son approche, ce qui n’est pas une mauvaise chose, mais il faut s’attendre à pas mal de passages assez fournis en dialogues et explications savantes. Là où le scénariste fait fort, c’est qu’il justifie ces données par l’ambiance même qu’il en dégage. Plus précisément, la volonté de nous faire comprendre que ce qui nous entoure, l’univers dans ce qu’il a de plus infini, est un nid d’éventualités sans fin, participe à l’ambition narrative de l’œuvre. Ainsi, on se lance dans une aventure que l’on sent incroyable, héroïque, et prometteuse. Ce début de série parvient aussi à installer des personnages que l’on identifie très vite, pour mieux les mémoriser. La déterminée Natalia Tarkovski (clin d’œil cinéphile évident), l’acharné Giovanni Larusso, on sent bien que tous auront un grand rôle à jouer dans ce qui suivra. Et croyez-nous, cette ultime double page va faire monter votre tension d’un cran.
Crusaders Tome 1, c’est aussi l’occasion de découvrir un illustrateur qui rejoint immédiatement nos coups de cœur : Leno Carvalho. On ne connaissait pas ce dessinateur brésilien, ce qui accompagne la trouvaille d’une surprise très marquante. Vous serez émerveillés non seulement par son sens de la mise en scène, toujours fluide, mais aussi grâce à des panoramas d’une richesse peu commune. Son style réaliste s’acoquine parfaitement aux visions fantastiques qu’il permet de mettre en image. Ainsi, les personnages paraissent très crédibles, et le scénario se charge de les plonger dans des environnements qui confinent au grand spectacle. Et ce qu’ils soient l’occasion de découvrir l’aspect technologique de la colonie de Titan, ou l’apparence de ceux qui seront au centre du second tome : les titanesques Émanants. On a hâte, bon sang qu’on a hâte !