Nous nous sommes rendus l’automne dernier au célèbre Puy du Fou afin de profiter entre autres des festivités du spectacle éphémère de La Frairie de la Toussaint. Historiquement, un banquet traditionnel français qui célèbre ici les noces de Catherine et François du Puy du Fou avec comme invités de marque le roi François 1er accompagné de son cortège et de bon nombre de figures historiques célèbres. Dans les faits, cet événement constitue surtout la réponse des traditionalistes du parc à la fête païenne (et commerciale) celtique qu’est Halloween et, pour nous, une bonne occasion de profiter des autres spectacles et juger s’ ils sont aussi polémiques qu’une grande partie de la presse le prétend.
De la Cinéscénie au parc à thèmes : un succès jamais démenti
Le Puy du Fou est un complexe de loisirs français de 55 hectares situé sur la commune des Epesses, en Vendée, construit près des ruines de l’ancien château, incendié par les Colonnes Infernales durant la Révolution Française. Haut fonctionnaire désireux de rendre hommage à la région et à sa douloureuse histoire, Philippe de Villiers inaugure en 1978 La Cinéscénie (un spectacle nocturne assuré par des bénévoles qui retrace l’histoire de la Vendée via le quotidien d’une lignée paysanne), qui posera à la fois les bases du parc à venir et constituera (encore aujourd’hui) son spectacle le plus célèbre.
Le parc lui-même est fondé en 1989 et est toujours géré par Philippe de Villiers et présidé depuis 2004 par l’un de ses fils, Nicolas de Villiers. Avec 3600 bénévoles (dont 2500 rien que pour la Cinéscénie) et environ 1700 employés, le parc n’a jamais cessé de voir le nombre de ses visiteurs augmenter (81 000 dès la première année alors que 40 000 auraient suffi à amortir les coûts) et est actuellement le quatrième parc à thème le plus fréquenté de France (2 342 200 visiteurs en 2022) derrière les deux parcs de Disneyland Paris et le Parc Astérix.
Un succès qui ne se dément donc pas et qui pousse ses dirigeant à ambitionner 4 parcs sur le même modèle dans le monde d’ici 2030. Le Puy du Fou a su s’adapter au fil du temps à l’augmentation de sa clientèle et propose aujourd’hui pas moins de 18 spectacles (incluant la Cinéscénie) et la Cité Nocturne, qui est un complexe hôtelier regroupant pas moins de six hôtels aux thématiques différentes (médiévale, gallo-romaine,…). Sans parler de la vingtaine de points de restauration et autres ateliers d’artisanats disséminés principalement dans les quatre villages ajoutés au fil du temps (Bourg Bérard, Fort-Rognou, Chasseloup, Saint Philibert-le-Vieil).
Les offres sont également variées (comptez tout de même entre 44 et 55 euros pour une journée en billet adulte) avec des forfaits pour 1, 2 voire 3 jours, ainsi que des offres incluant seulement le parc ou la Cinéscénie ou encore le parc + la Cinéscénie. Bref, tout est possible.
Un cadre naturel agréable
Contrairement à des parcs d’attractions comme Disneyland ou le parc Astérix, divisés en sections aux décors volontairement artificiels dans un esprit BD ou dessin animé (même s’ils n’en cultivent pas moins un aspect réaliste et détaillé dans cet “art du faux”), le Puy du Fou se présente comme un parc aux villages médiévaux réalistes, où la nature est par ailleurs très présente, ce qui vient apporter un grand bol d’air frais quand on veut s’écarter un peu de la foule et se balader.
Ainsi, en sortant de la Cité Nocturne, on entre dans le parc par le charmant “village” de Fort-Rognou, où se trouvent des allées de maisonnettes abritant chacune des boutiques d’artisans (plus quelques cafés). Sculptures, charmante vaisselle en grès de Bourgogne, bougies, décoration et luminaires… Chaque boutique est ouverte de sorte qu’on puisse facilement voir ce qui se passe à l’intérieur avant même d’y être entrés, et les artisans, sympathiques, répondent volontiers aux questions sur les produits ou leur travail. Dans l’une des maisons, on nous propose de nous habiller en tenue médiévale avant de nous prendre en photo…
L’ambiance est agréable et s’inspire, pour cette partie du parc, de celle que l’on peut trouver dans un authentique village médiéval tel que Pérouges en Rhône-Alpes, qui est également connu pour ses artisans. A l’entrée des lieux, un brasier apporte une odeur de feu de camp très agréable et nous place tout de suite dans l’ambiance des lieux.
Lorsque nous sortons de Fort-Rognou pour nous diriger vers les différents spectacles, la nature est là encore très présente : on passe par un sous-bois paisible avec certains petits chemins de terre, on traverse un pont enjambant une petite rivière… Près de l’entrée du Bal des Oiseaux Fantômes se trouvent les volières des rapaces et un petit jardin médiéval reconstitué de manière assez réaliste…
Tout cela contribue à faire du Puy du Fou un lieu agréable et d’apparence assez naturel.
Les restaurants
La cuisine française et produits de terroir sont clairement mis en avant dans les points de restauration du parc. Nous avons pour notre part pu tester La Mijoterie du Roy Henri et Le Relais de Poste.
La Mijoterie du Roy Henri, à deux pas du spectacle Le Dernier Panache, se présente comme un grand self. Une fois assis à une table (de longues tables en bois avec bancs) et récupéré un plateau en bois avec une empreinte pour chaque plat du menu, on va se servir ce qui nous fait envie. Le plat principal est servi dans une petite cocotte en fonte et, tout en restant traditionnel, propose une certaine variété : à base de poisson, de viande (porc, boudin aux pommes ou poule au pot), tandis que les entrées, variées, sont à la fois saines et gourmandes, de même que les desserts, qui alternent entre des mets à base de fruits ou bien des options plus gourmandes au chocolat ou encore un bon riz au lait au caramel beurre salé. Tout en restant très simple (on est dans un esprit cantine), c’est bon et bien préparé. A table, on goûte l’apéritif qui est surnommé le “pastis vendéen”, la Trouspinette, préparée à base de fruits rouges ou bien d’épines noire et qui, au goût, ressemble un peu au Guignolet de l’Anjou par son goût de fruits rouges caractéristique.
Le Relais de Poste est quant à lui un restaurant façon auberge à l’ancienne qui, au-delà du repas (bon, de terroir et sans chichis) propose surtout une véritable expérience puisque nous sommes accueillis à l’heure de la réservation par des comédiens, qui animeront tout le repas en racontant des histoires et en chantant des comptines et chants traditionnels de type “Cadet Roussel”.
A quelques pas de là, un autre lieu (visité mais non testé) rempli de fûts en chêne propose une carte d’alcools et d’assiettes du terroir à partager “à la bonne franquette”.
Chaque lieu, thématisé avec soin, permet de se restaurer en fonction de ses goûts et de son budget, et met en avant la cuisine française, et plus particulièrement la cuisine régionale.
Les Iles de Clovis
Dernier hôtel ouvert par le Puy du Fou et situé au fond de la Cité Nocturne, les Iles de Clovis se présente comme un quartier avec plusieurs allées de maisonnettes sur pilotis avec vue sur l’eau (en journée, vous pourrez apercevoir quelques canards), chaque maisonnette représentant deux chambres pouvant accueillir jusqu’à 4 ou 5 personnes chacune. On y accède en passant par la réception, située dans un bâtiment à part, avant de passer de l’autre côté.
Les chambres de 4 personnes sont confortables (26m²). Deux lits superposés se situent à l’entrée, à proximité de la salle de bains (douche, lavabo, sèche-serviette). Un grand lit très confortable trône au fond de la pièce, près de la porte-fenêtre ouvrant sur la terrasse au bord de l’eau. Face au lit, une banquette qui peut aussi servir de couchage, un bureau avec chaise et une télé via laquelle on peut accéder à la chaîne du Puy du Fou (si vous voulez regarder des présentations des spectacles), ainsi qu’aux chaînes habituelles.
La décoration est simple et agréable. On apprécie tout particulièrement l’énorme bouclier accroché au mur face au lit et la structure en bois en hauteur, qui crée un joli jeu de lumière le soir. Détail insolite : les toilettes, où l’on peut lire en gros sur le mur un court résumé de l’histoire de Clovis !! A croire que l’équipe du parc avait peur qu’une explication passe inaperçue à l’entrée de l’hôtel et a choisi de la mettre à un endroit où l’on ne pourrait de toute évidence pas y échapper.
Le petit-déjeuner est servi au restaurant de l’hôtel entre 7 et 9h. il s’agit d’un grand self aux luminaires jaunes. L’ambiance y est animée et assez agréable. Là, vous aurez l’embarras du choix pour vous restaurer : viennoiseries, délicieux gâteaux maison, yaourts et confitures, crêpes, mais aussi options salées comme des œufs (crus et à cuire dans une friteuse… ce qui n’est pas indiqué du tout !), jambon cuit et charcuterie… Le choix de boissons est large (café, cappuccino, mokaccino, thés en sachet de qualité…) et on saluera tout particulièrement les délicieux jus d’orange et de pomme maison, également en accès libre.
Une consigne est accessible au niveau de la réception. Ainsi, vous pourrez y déposer vos bagages en arrivant avant de pouvoir accéder à votre chambre dans l’après-midi.