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article coup de coeur

[Critique] Danmachi : la légende des Familias T1 – Fujino Omori

Caractéristiques

  • Auteur : Fujino Omori
  • Editeur : Ofelbe
  • Date de sortie en librairies : 30 juin 2016
  • Format numérique disponible : Non
  • Nombre de pages : 302
  • Prix : 12,99€
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 8/10

Du lourd dans les Light Novels

Nous vous en parlions dans un article dédié à Ofelbe : le Light Novel est arrivé en force sous nos latitudes après avoir tenté une incursion voilà quelques années. Mieux comprise, chouchoutée par cette maison d’édition assurément passionnée, cette littérature purement japonaise trouve aujourd’hui un traitement formel adapté à nos modes de consommation. Peaufinés dans les moindres détails, avec un gros focus sur la qualité de traduction, ces livres se vendent aujourd’hui comme des petits pains. Dès lors, notre attention ne pouvait qu’être attirée, et notre choix pour débuter cette découverte s’est porté sur la série Danmachi : le légende des Familias. Pas n’importe quelle licence : il s’agit de celle qui a le plus vendu au Pays du Soleil Levant de 2015.

Ce premier tome de Danmachi a la lourde tâche d’installer un univers et les personnages qui vont en tirer partie. Le récit s’installe à Orario, une cité luxuriante qui comporte un bien étrange labyrinthe, duquel sort des vagues infinis de monstres à pourfendre. Alors que des générations d’aventuriers se tuent à cette tâche, le jeune Bell rentre dans la danse. Pendant que les autres héros sont tous réunis au sein de familles dirigés par des déesses, celle de notre personnage principal est infiniment plus modeste. Mené par l’impopulaire et attirante Hestia, le voilà qui tente de devenir un aventurier digne de ce nom… mais aussi de trouver l’amour. Un jour, alors qu’il tente de survivre dans le dédale, Bell est agressé par un monstre de niveau supérieur, qui aurait du se terrer plus profond dans le labyrinthe. Alors qu’il file un bien mauvais coton, la belle Aiz Wallenstein lui sauve la mise, et lui tape dans l’œil. Armé d’une nouvelle motivation, plaire à cette fille, le jeune homme va tout faire pour se mesurer au donjon avec hargne, au point d’attirer l’attention de certains dieux.

Ce premier tome de Danmachi : la légende des Familias va tout de suite parler aux joueurs de ce genre si atypique qu’est le donjon-RPG. C’est bien simple, ce roman n’est ni plus ni moins que l’adaptation du concept sur papier, et ce qui peut sembler être une idée farfelue trouve très vite une justification. Fujino Omori arrive à percevoir tout le potentiel des mécaniques de ces jeux (citons Etrian Odyssey ou Chocobo’s Mysterious Dungeon) en terme de narration : les logiques de combats, de loot (ces objets que les ennemis laissent à leur mort), d’expérience. A cela, l’auteur ajoute habilement une grosse dose d’humour grivois qui fera quasi-obligatoirement mouche non seulement sur le public familiarisé avec la culture japonaise, mais aussi les autres tant le concept s’avère accrocheur, addictif. Danmachi suit les pérégrinations aventurières mais aussi amoureuses du jeune Bell (14 ans), et tout semble lui dire qu’il est promis à un sacré destin. Quoi de plus captivant ?

Une des plus belles découvertes de l’année

La série Danmachi : la légende des Familias a aussi fait en sorte de ne pas trahir les éternels, et toujours aussi captivants, thèmes du RPG (qu’il soit « Donjon » ou non). Bell débute comme un moins que rien, raillé par ses « collègues » aventuriers parfois très peu fréquentables, et à un âge pour le moins peu avancé. Si le handicap peut paraître lourd en début de roman, la magie RPG opère tout de même : le jeune homme va évoluer, et en même temps que ses capacités vont augmenter il se révélera un talent tel qu’il sera au centre d’un récit qui le dépassera. La recette marche du tonnerre, bien aidée par la plume ultra-fluide de Fujino Omori, et par la traduction de grande qualité assurée par Marie-Saskia Raynal. Les chapitres de Danmachi s’enchaînent, et l’univers pourtant fourmillant reste limpide tandis que les personnages secondaires restent tous sous surveillance. Il règne clairement une ambiance enjouée, même si la violence des combats nous a (agréablement) surpris, et l’ensemble est d’une fraîcheur vivifiante.

Ce premier tome de Danmachi : la légende des Familias a tout de même un petit passage à vide, en plein milieu pour être précis. L’équilibre se brise un peu dans le but de mieux décrire les enjeux amoureux et, même si ce n’est pas très long, on se prend à vouloir revoir le fameux labyrinthe. L’aspect comico-romantique n’est pourtant pas à remettre en cause. Quasiment gaulois dans le traitement, une impression d’ailleurs soulignée par les superbes illustrations signées Suzuhito Yasuda, cet humour fait parfois tellement tilt qu’il provoque de franches rigolades. Cependant, l’ambiance qui se dégage du labyrinthe est tellement grisante qu’il ne faut pas trop le perdre de vue. Ainsi, Danmachi marrie avec bonheur des qualités pourtant différentes : du suspens parfois assez dramatique, comme l’incursion nocturne (et sans armure !) de Bell dans le dédale, mais aussi un humour de situation très grivois, le tout baigné dans un univers qui ne demande qu’à être encore plus détaillé.

Danmachi : la légende des Familias Tome 1 se termine sur un final qui ne pourra que vous pousser à attendre le prochain avec une impatience certaine. Bell devient, en l’espace d’un seul ouvrage, un héros atypique, le fer de lance d’un univers que l’on prend plaisir à découvrir de page en page. On ne peut que se demander quel sera le futur des guildes, ce que va donner cette cohabitation entre Dieux et hommes si fondamentalement perverse. On fait donc face au début d’une épopée heroic-fantasy d’un nouveau genre (pour nous autres occidentaux, tout du moins), et un énorme coup de cœur que nous avons dévoré à une vitesse folle. Deux impressions dominent en sortie de lecture de ce premier tome de Danmachi : « vite la suite !« , mais aussi une sensation agréable laissée par l’effort éditorial qui nous emmène les illustrations originales et même un fort joli dépliant en couleurs. Du tout bon.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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