Après avoir été présentée à Milan et à Londres, Serial Killer : L’Exposition a débarqué à Paris aux Galeries Montparnasse depuis le 21 février. Regroupant des centaines d’objets originaux, dont des documents et croquis réalisés par les tueurs en série eux-mêmes, l’exposition de 2000 m² propose aux spectateurs une collection inédite et une plongée dans le monde lugubre et complexe des criminels les plus tristement connus de l’Histoire.
Une exposition dense et documentée
Avec un temps de parcours approximatif d’1h30, Serial Killer : L’Exposition s’ouvre sur un long couloir aux néons rouges, qui débouche sur la Coccinelle Volkswagen que Ted Bundy, surnommé « The Lady Killer », utilisait pour enlever ses victimes dans les années 70. Aux murs, de nombreuses photos des victimes qui ont croisé son chemin. Le reste du parcours sera à l’image de cette entrée en matière, alternant exposition d’objets authentiques et reconstitutions grandeur nature de scènes de crimes célèbres. Le parcours est clair et constitué d’une trentaine de salles, les différents tueurs présentés étant répertoriés selon le type de crime commis : certaines salles seront consacrées aux tueurs en série « missionnaires », d’autres aux « visionnaires », ou encore aux tueurs « axés sur le profit » ou « sur le contrôle »… Pour chaque criminel, une fiche de présentation détaillée permet de découvrir des éléments de son passé, de l’enquête, des photographies et quelques objets lui ayant appartenu, ou encore des reproductions.
Les amateurs de true crime seront ravis : l’exposition est une véritable immersion dans cet univers glauque mais passionnant, étudiant les différents profils, mobiles et modus operandi d’un nombre impressionnant de tueurs en série, mais également l’évolution des techniques de la police scientifique ou du profilage à travers le temps. Les spectateurs les plus passionnés pourront passer des heures dans les lieux, chaque salle disposant de QR codes permettant de prolonger l’expérience, et écouter au format audio les descriptions proposées par les affichages.
Ames sensibles, s’abstenir !
Avec une entrée interdite aux moins de 14 ans, l’exposition est à réserver à un public averti. Les thématiques explorées, les images, mais surtout les reconstitutions sanglantes de scènes de crimes emblématiques sont particulièrement éprouvantes. Mannequins masqués effrayants, réfrigérateurs et fourneaux rappelant des scènes de cannibalisme épouvantables… Ces mises en scène trash pourraient faire sourire les plus téméraires si elles n’étaient pas la représentation directe d’un véritable crime, et le rappel de modes opératoires particulièrement sadiques.
Arrivant comme une respiration au milieu de l’exposition, une petite expérience en Réalité Virtuelle est proposée aux spectateurs. Équipés d’un casque de VR, ils peuvent alors jouer à se faire peur sur de courts scénarios de fiction. Plutôt immersives, ces scénettes les plongent dans des situations angoissantes mais surtout divertissantes, rappelant les jump scares d’un film d’horreur. Pour compléter cette partie plus cinématographique du parcours, quelques références aux nombreux films s’inspirant de serial killers célèbres tels que le Zodiaque, ou encore Charles Manson sont présentes, ainsi que des costumes ou objets emblématiques de ces différents longs-métrages.
Voyeurisme malsain ou intérêt didactique ?
Lors de ses précédentes présentations en Europe, l’Exposition Serial Killer avait suscité bon nombre de polémiques, en raison de son sujet particulièrement sensible, pouvant rapidement céder au sensationnalisme et au voyeurisme malsain. Le piège aurait été de tomber dans la fascination pour les tueurs en série et une forme de culte de la personnalité envers les criminels mis en avant dans l’exposition. Certes, mettre en exergue certains objets leur ayant appartenu semblent aller un peu dans ce sens, car ils ne présentent pas toujours un réel intérêt didactique. On pense, par exemple, à la guitare de Charles Manson ou aux lunettes de Jeffrey Dahmer. Fort heureusement, l’exposition sait également mettre en avant les victimes de ces tueurs, honorer leur mémoire et leur rendre hommage à plusieurs moments de son parcours. En outre, elle présente un véritable intérêt pédagogique, sociologique et historique lorsqu’elle propose d’analyser plus en détails, à l’aide de nombreux graphiques et statistiques, les différents profils de serial killers.
L’immense panel de criminels proposé permet en effet de ne pas se concentrer exclusivement sur les plus célèbres, mais sur le plus grand nombre possible, tous genres et toutes origines sociale et géographique confondues. Les dernières salles permettront ainsi de s’interroger sur la répartition géographique des tueurs, les raisons des différences entre les hommes et les femmes serial killers, les motivations affichées ou les idées reçues sur leurs comportements et leur intelligence. La naissance de la police scientifique et du profilage criminel sont également étudiés, ainsi que les différentes techniques d’analyse, matériel à l’appui. L’exposition n’hésite d’ailleurs pas à citer des méthodes qui ont, par la suite, été révisées, montrant que l’erreur est toujours possible et qu’il faut sans cesse questionner nos certitudes.
Si l’on en ressort un peu estomaqué par tant de violence et d’images glauques, Serial Killer : l’Exposition propose donc un parcours passionnant, dense et très documenté. Variée dans les supports qu’elle propose tout comme dans le panel de tueurs en série qu’elle étudie, elle parvient à ne pas glamouriser la violence et à maintenir avant tout un cap documentaire et instructif.
Infos pratiques et réservations
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Date : à partir du 21 février 2025
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Heures d’ouverture : du mercredi au dimanche, de 10 h 00 à 18 h 00
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Durée : 90 – 120 minutes
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Lieu : les Galeries Montparnasse, 22 Rue du Départ (Paris 15)
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Âge requis : recommandé à partir de 14 ans. Les enfants de moins de 14 ans ne sont admis qu’accompagnés d’un adulte. Merci de tenir compte de la pertinence du contenu pour un public plus jeune.
- Accessibilité : expérience adaptée aux personnes à mobilité réduite
- Billets : réservation sur le site de l’expérience.
