Caractéristiques
- Auteur : Warren Ellis, Jason Masters
- Editeur : Delcourt
- Collection : Contrebande
- Date de sortie en librairies : 19 octobre 2016
- Format numérique disponible : Oui
- Nombre de pages : 160
- Prix : 16,95€
- Acheter : Cliquez ici
- Note : 7/10 par 1 critique
James Bond séduit aussi côté comics
Que vous soyez cinéphile, dévoreur de romans, amateur de bandes dessinées ou de jeux vidéo, vous avez déjà entendus cette question : « quelle est la meilleure licence d’espionnage ?« . Dans le domaine vidéoludique la réponse sera sans doute différente, mais pour les autres un nom et un numéro reviennent inlassablement : James Bond, ou 007. A la tête de toute une horde d’oeuvres qui lui sont dédiés (et même une comédie musicale !), l’agent secret au service de Sa Majesté se met ici en scène dans un comics : James Bond 007 T1 : Vargr.
Les premières pages de James Bond 007 T1 : Vargr nous présentent le personnage éponyme dans une séquence qui donnera le ton pour le restant du comics. Bond est à Helsinski, et il liquide un tueur coupable d’avoir assassiné 008. De retour de Suède, 007 hérite d’une mission importante : faire la lumière sur le trafic d’une drogue aux effets dévastateurs. L’enquête mène l’agent secret jusqu’en Allemagne, où un mystérieux indicateur semble cacher quelque chose. Pris dans un piège mortel, chassé par des hommes de mains modifiés, James Bond réussit va devoir retrouver quelqu’un, ou quelque chose : Vargr…
Avec James Bond 007 T1 : Vargr, on retrouve l’auteur britannique Warren Ellis, une signature parmi les plus prestigieuse du moment, il suffit de lire sa relance de Moon Knight pour s’en convaincre. Chez Culturellement Vôtre on est plutôt du genre à apprécier les codes établis par la licence de Ian Fleming, et on pouvait être un peu inquiet concernant ce qu’Ellis allait apporter en terme de modifications. Le résultat est bien étonnant, car l’auteur a très bien compris le personnage, l’univers, tout en lui donnant un petit coup de plumeau pas désagréable. Son James Bond est plus brutal, et il le signale à l’aide d’une petite cicatrice qui marquera certainement les esprits, bien visible sur la joue, qui donne au personnage un caractère « hard boiled » qui se retrouvera dans la gestion de l’action. James Bond 007 T1 : Vargr est sanglant, parfois très sanglant, et 007 a tendance à se dépatouiller de situations désespérée.
Un 007 très hard boiled
James Bond 007 T1 : Vargr est aussi un récit dans la plus pure tradition de la série imaginée par Ian Fleming. Si on peut regretter les motivations un peu légères du bad guy (qu’on ne vous dévoilera pas histoire de ne rien spoiler), on apprécie bien plus ses possibilités en terme de « création machiavélique ». On aime le côté très technologique de la chose, et la façon qu’a Warren Ellis de le gérer : sans trop la creuser, histoire de ne pas perdre son public dans des élucubrations finalement peu intéressantes, voire embarrassantes. James Bond 007 T1 : Vargr s’attache à nous faire vivre une histoire moderne, à l’action qui suit la même volonté en allant à l’essentiel.
James Bond 007 T1 : Vargr, c’est aussi une très belle personnalité qui se dégage des dessins. Aux illustrations, on retrouve Jason Masters, un habitué de chez DC Comics ayant notamment œuvré sur Batman, Nightwing, Suicide Squad, ou encore Batwing. On aime tout particulièrement sa maîtrise de la grammaire visuelle, qui lui permet d’animer des séquences muettes absolument renversantes. C’est délicieux tout du long, avec certaines petites originalités comme ces cases séparées par une échelle que gravit Bond. Ajoutons à cela une édition de qualité, signée Delcourt (Spawn T15 : Armageddon, Sonora T1) qui conclut ce premier tome par une galerie d’une petite trentaine d’illustrations.
Au final, James Bond 007 T1 : Vargr est une très bonne surprise car, on doit bien l’avouer : on ne partait pas avec un bon à-priori. Dans les faits, Warren Ellis se tire avec grand talent de ce qui aurait pu être un véritable piège, en apportant ce qu’il faut de personnalité, de ce petit truc en plus que possède incontestablement l’auteur britannique. Alors certes, la suite devra nous présenter un bad guy plus solide, mieux écrit même, mais il est incontestable qu’on a là un premier tome hyper encourageant, pour une série qui risque bien de marquer l’univers de James Bond.
Retrouvez aussi notre critique de James Bond Tome 2 : Eidolon.