Caractéristiques
- Auteur : Joshua Williamson, Tim Seeley, Rob Williams (scénario), Jason Fabok, Daniel Tony, Porter Howard (dessin)
- Editeur : Urban Comics
- Collection : DC Rebirth
- Date de sortie en librairies : 2 février 2018
- Format numérique disponible : Non
- Nombre de pages : 336
- Prix : 28€
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- Note : 8/10 par 1 critique
Qu’elle soit liée à un livre, un film, une chanson ou une blague, que demande-t-on principalement à une histoire ? Qu’elle soit compréhensible et nous enthousiasme un minimum. C’est définitivement le cas de cet arc narratif complet présent dans Justice League vs Suicide Squad édité chez Urban Comics (Wonder Woman Terre-Un, Fables, Intégrale volume 1).
Simple…
Le ressenti général, suite à la lecture de cet album, est un soulagement. Soulagement d’avoir pris plaisir à notre lecture là où le cinéma nous apporta incompréhension, frustration et bâillements autour des deux fictions mettant en avant la Suicide Squad et la Justice League. Tout comme dans les deux productions Warner, cet album a pour toile de fond dramaturgique le questionnement autour du Bien chez les vilains et du Mal chez les gentils. Cela semble un thème simple à traiter et pourtant… Afin de rendre notre rencontre avec ces personnages percutante et plaisante, la brillante équipe de scénaristes décide d’entamer le récit par une présentation des nombreux personnages des deux teams et des conflits les opposant, afin de favoriser une rapide identification chez le lecteur.
…et Funky
Lorsque l’on s’arrête un instant sur le titre de l’album, nous supposons (voire espérons) que la Justice League et la Suicide Squad s’affronteront tant dans les dialogues que dans l’action.Tout en souhaitant, tout de même, qu’une histoire nous tienne en haleine durant plus de 300 pages. Dès la lecture du prélude : c’est gagné. Que cela soit le découpage, les dialogues, les couleurs, le rebondissement de la fin, nous sommes véritablement au cœur de l’histoire. Celle-ci raconte la rencontre entre la Suicide Squad, qui remplit les missions les plus dangereuses pour le compte du gouvernement, et la Justice League qui, elle, sauve le monde aux yeux de tous. Lorsque la plus dangereuse des menaces pour la Terre se fait connaître, Amanda Waller, alias la chef de la Suicide Squad, contacte la Justice League afin que les deux équipes s’allient. Enfin, si elles ne s’entredéchirent pas avant…
Saut en auteurs
Quatre scénaristes ont travaillé sur Justice League Vs. Suicide Squad. Ces auteurs, nous pouvons le penser, ont eu pour mission de conter leur histoire à un large public, rassemblant tant ceux déjà familiers des personnages composant la Justice League et la Suicide Squad que les nouveaux lecteurs. La présentation des protagonistes est un exemple de souhait de simplification et de partage de la part des auteurs. En amont du prélude, deux pages personnages (une par team) décrivent succinctement les protagonistes DC qui seront présents dans le récit. Rien d’exceptionnel, puisque cette présentation a lieu dans la majorité des albums de comic book. Ce qui booste, par contre, l’attractivité de notre lecture, c’est le fait que les personnages composant les deux leagues voient leur histoire individuelle développées au cœur de l’action. C’est concis et efficace. Autre élément agréable dans les personnages utilisés, les personnages « vitrines » de la franchise DC Comics (Batman, Wonder Woman, Superman…) se font plus discrets, au profit de figures moins connues, Killer Frost en tête.
Breaking The Wall(er)
Toutes les personnes qui ont visionné Suicide Squad se rappellent que le personnage d’Amanda Waller possédait un rôle central dans le développement de la mission de l’équipe de ses vilains. Il s’agit d’une manipulatrice pour qui le mot « honneur » n’existe pas. Ici, c’est le même constat. Qu’elle se joue de Batman ou d’Harley Quinn : elle n’éprouve ni remords ni regrets. Tous les moyens sont bons pour atteindre ses objectifs. Enfin, les objectifs « officiels » … Le fait que le récit prenne le temps d’expliquer qui est Amanda Waller facilite la compréhension de ses actes. Ses coups bas rendent l’histoire encore plus jouissive. Le fait qu’elle décide, entre autres, de mettre une bombe dans la tête de chacun des membres de la Suicide Squad afin d’obtenir d’eux ce qu’elle veut n’est ainsi qu’un échantillon de sa perfidie. En étant la protagoniste principale de l’album, mais aussi le trait d’union entre les deux teams, Amanda Waller redore indirectement le film Suicide Squad.
L’herbe est plus verte Ayer…
Au sein de cette publication Urban Comics, c’est bien l’équipe de la Suicide Squad qui est davantage mise en avant par rapport à la Justice League. Nous pouvons donc, lors de notre lecture, parfois avoir le sentiment que les créatifs de cet album souhaitaient proposer une adaptation du film Suicide Squad. Tous ses membres y sont bien mieux caractérisés. Si le film présentait ses héros de façon scolaire et bordélique, ici il n’en n’est rien. Quand bien même, la notion de temps n’est pas comparable lors d’une caractérisation de personnages dans ces deux médias : celle de ce comic book reste moins prétentieuse et plus pragmatique. Au point, d’ailleurs, qu’il sera possible que vous aussi (re)visitiez la page Imdb du film afin de vous dire que, peut-être, les scénaristes de cet album auraient fait mieux que David Ayer…
Who’s bad ?
Là où Justice League vs Suicide Squad est également une œuvre de qualité, c’est dans sa facilité à nous proposer un récit plaisant tout en faisant se rencontrer et fighter tous ses personnages bad ass. Ajouté à cette rencontre percutante, on notera aussi la présence d’un vilain charismatique dont nous tairons le nom et le dessein machiavélique… Les personnages des deux équipes évoluent dans l’histoire, tout en gardant leurs traits de caractères originaux afin de servir à sa guise Amanda Waller. La scène d’entraînement de la Suicide Squad en est un très bon exemple. La Justice League, elle, est égale à elle-même. Sobre et détentrice d’une bonne conscience connue et reconnue. Ses valeurs seront explosées lors de la création d’improbables duos — Harley Quinn et Wonder Woman en tête. Plusieurs scènes de combat, sublimes en dessin, font donc se rencontrer les deux équipes. Les punchlines pleuvent, tout comme les coups. La Justice League est l’antagoniste de la Suicide Squad et inversement. Jusqu’à la fin de l’album, la relation entre les deux entités accentue même la qualité du conflit principal.
So what?
Vous l’aurez donc compris, Justice League vs Suicide Squad est un album divertissant, bien construit et sans fioritures. A lire et partager, pour les fans de DC et les déçus des deux films Warner !