Nous sommes des millions à suivre les péripéties de Piper Kerman au cours des 3 saisons produites par Netflix (rappelons que la 4ème est prévue pour cet été). Tout aussi prenante et bien ficelée que soit la série, il est utile de se pencher sur ce qui est à l’origine de ce succès, le livre Orange Is The New Black.
Tout commence par une autobiographie, Orange Is The New Black paru aux éditions Pocket. Les débuts de cet ouvrage sont similaires à ce que l’on a pu voir sur nos écrans : une jeune femme vivant avec son fiancé à New York, travaillant dans le marketing voit sa vie bouleversée par des événements survenus des années auparavant quand son envie d’aventures et sa liaison avec une dealeuse à grande échelle l’ont conduit à devenir une « mule », une personne transportant de la drogue pour le compte d’une organisation criminelle. L’organisation a été démantelée et Piper a été dénoncée. Après de très longues années de jugement, elle écope de 15 mois de prison, ce que ses proches et elle-même acceptent avec sérénité voire soulagement. Dans cette première partie l’auteure nous parle à la fois de ce qui l’a conduit jusque là mais également du système judiciaire américain, on apprend notamment que la plupart des personnes incarcérées aux États-Unis le sont à cause de la drogue et que plusieurs années peuvent se passer entre le rendu d’un jugement et son application.
Une œuvre qui apporte un regard nouveau sur le monde carcéral.
A partir de là débute la partie centrée sur l’adaptation à la vie en prison. Piper Kerman nous présente tout d’abord les différents groupes, les hiérarchies entre nouvelles et « intégrées » mais aussi la réplique communautaire de l’extérieur. Le caractère surprenant de la présence de cette WASP de bonne famille frappe tout le monde et l’auteure a pleinement conscience que ce qu’elle a vécu est extra-ordinaire, au sens premier du terme. Pour autant, elle nous fait découvrir un monde d’entraide et de solidarité et c’est ici que les différences avec la série télévisée deviennent importantes. On retrouve les compagnes de Piper, les personnages principaux : Red, Crazy Eyes, Pennsatucky, etc. Mais leurs histoires ne sont pas les mêmes et moins approfondies puisque cette autobiographie est, comme son nom l’indique, centrée sur Piper Kerman. De plus, les dimensions de violence et de sexualité, très présentes dans la série, sont ici quasi inexistantes.
Au fur et à mesure de son incarcération, Piper va évoluer de façon plus ou moins facile, apprenant les codes et lois invisibles à respecter. Beaucoup moins indépendante que dans la série, on partage le quotidien de cette femme qui va se faire des relations intenses, car tout est amplifié lorsque l’on vit en vase clos. Et surtout on la voit grandir, apprendre beaucoup non seulement sur les autres mais essentiellement sur elle-même. Orange Is The New Black permet de parler d’un sujet très peu évoqué, qui concerne des millions de personnes, mais aussi d’autres plus transverses : le communautarisme, la solitude, le manque d’avenir pour la plupart des ces femmes mais aussi l’incroyable solidarité qui peut se former quand on fait face au vide.
Pour acheter le livre Orange Is The New Black, rendez-vous sur le site des éditions Pocket.