Caractéristiques
- Auteur : Dominique Legrand
- Editeur : Playlist Society
- Date de sortie en librairies : 14 février 2017
- Format numérique disponible : Oui
- Nombre de pages : 160
- Prix : 14€
- Acheter : Cliquez ici
- Note : 8/10 par 1 critique
Un essai à ne surtout pas rater, concernant l’un des cinéastes majeurs de ces quarante dernières années
Parmi les noms que l’on associe de suite au cinéma d’horreur, Tobe Hooper est sans doute l’un des plus imposants. Pourtant, la filmographie de celui qui a donné au monde le cultissime Massacre à la tronçonneuse n’est pas des plus connues. On peut même penser que certaines de ses œuvres figureraient parfaitement dans une liste de films sous-cotés, on citera évidemment Le crocodile de la mort, ou encore à Massacre dans le train fantôme. Bref, voilà un auteur sur lequel il est toujours bon de se pencher, et c’est ce que propose Dominique Legrand, avec ce très bon Les territoires interdits de Tobe Hooper.
Les territoires interdits de Tobe Hooper revient sur une carrière fascinante, débutée en 1970 avec Eggshells, et pour le moment stagnante avec le pas terrible Djinn (2013). Ce petit format, bien informé, s’ouvre sur une préface de Jean-Baptiste Thoret, critique de cinéma qui a, à son actif, un essai qui justifie sa présence : Une expérience américaine du chaos : Massacre à la tronçonneuse de Tobe Hooper (éditions Dreamland). Comme nous, ce passionné de cinéma de genre ne peut qu’appuyer cette volonté de « lever le voile sur l’une des œuvres les plus atypiques du cinéma américain de ces quarante dernières années« . Une ouverture qui pose les fondations d’un essai passionnant.
Une carrière brillamment mise en relief
Avec Les territoires interdits de Tobe Hooper, Dominique Legrand (plume qu’on a pu lire notamment chez Mad Movies) met le doigt non seulement sur une certaines injustices, concernant le traitement de quelques films du metteur en scène, mais surtout revient sur ce qui fait leur saveur pour le moins particulière. Tobe Hooper est un cinéaste subversif certes, mais il a aussi des thèmes, qui reviennent inlassablement. Comme souvent, ils proviennent d’un cheminement de vie, qui provoque une vision du monde. Par exemple, celle du réalisateur ne peut se défaire d’une présence du passé, que l’on remarque aussi bien dans Le Crocodile de la mort, Poltergheist ou encore Les vampires de Salem. Sans trop en dévoiler sur le contenu de l’ouvrage, sachez que l’auteur est armé d’une solide maitrise de son sujet, et ne reste jamais en surface : il creuse, va au fond de ses pistes, et nous convainc tout du long (malgré une défense de Djinn que l’on n’est pas obligé d’acquiescer). On apprécie tout particulièrement le chapitre consacré aux différents niveaux de lecture, et plus précisément la partie concernant le second degré et le grotesque…
Les territoires interdits de Tobe Hooper se lit avec frénésie, surtout si vous êtes de celles et ceux qui savent à quel point le nom du réalisateur ne possède sans doute pas le clinquant qu’il mérite. Dominique Legrand peut être fier de lui, car on n’envisage pas la possibilité de lire cet ouvrage sans avoir envie, à un moment ou un autre, de se (re)plonger dans l’un des films abordés. Même Massacre à la tronçonneuse 2 qui, pourtant, ne nous a pas laissé de bons souvenirs (trop cynique), aura droit à un nouveau visionnage par votre dévoué serviteur, c’est dire. Seul petit regret, l’absence quasi totale de Spontaneous Combustion, que l’on aurait aimé replacer un peu mieux dans cette filmographie décidément étonnante. Cela n’enlève rien à Les territoires interdits de Tobe Hooper, un essai court mais intense, indispensable à toute bibliothèque cinéphile.