[Critique] Judge Dredd / Predator : Confrontation – John Wagner, Enrique Alcatena

Caractéristiques

  • Auteur : John Wagner, Enrique Alcatena
  • Editeur : Wetta
  • Date de sortie en librairies : 28 avril 2017
  • Format numérique disponible : Non
  • Nombre de pages : 100
  • Prix : 22,95€
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 7/10

Un album qui a une gueule de porte-bonheur

Après avoir terrassé la menace Aliens, on retrouve notre bon vieux Juge Joseph Dredd pour un second volet d’une série consacrée aux rencontres d’un sacré troisième type. En effet, l’autre extraterrestre belliqueux le plus connu des fans de vraie science-fiction horrifique, le Predator, semble décidé à foutre le boxon dans la toujours plus anxiogène Mega-City One. On aurait pu penser que ce genre de crossover serait traité par-dessus la jambe, de manière mercantile et sans incarnation, mais on retrouve John Wagner au scénario, co-créateur de la licence, ce qui assure déjà une bonne grosse dose d’action. Et vous savez quoi ? Cela se vérifie au centuple…

Judge Dredd / Predator : Confrontation débute alors qu’une de ces monstruosités à dreadlocks est décidée à se lancer dans un bon vieux safari bien sanglant. Mega-City One est vite sens dessus dessous, l’extraterrestre tuant sans vergogne criminels et juges. Dredd est mis sur l’affaire, qui prend de l’ampleur, et il sera assisté de Shaefer, scientifique dont l’un des ancêtres a combattu un Predator. Le temps presse, car le chasseur méthodique a bien compris que les juges sont des proies dignes d’intérêt…

Judge Dredd / Predator : Confrontation est sorti en pleine année 1997. Oui, deux ans après le film un peu honteux, avec Sylvester Stallone. Est-ce pour cela que John Wagner livre ici l’une des histoires les plus mouvementées du juge ? Rien ne le prouve, mais on est en droit de le penser. L’histoire débute sur des chapeaux de roues, ou de chenilles de char en l’occurrence, avec un pauvre quidam servant d’échauffement au plus cool des chasseurs bipèdes. À travers la fumée du lieu de son carnage, le Predator aperçoit la mégalopole bien connue des fans de la série. Il s’agit, bien entendu, d’un signe annonciateur : le monstre va effectivement s’avérer l’une des pires menaces qui se soit abattues sur Mega-City One.

De l’action à tous les étages

Judge Dredd / Predator : Confrontation ne manque pas le rendez-vous qu’il promet dès son titre. Et ce pour deux raisons fortes : les deux légendes sont respectées, Dredd est fidèle à lui-même et l’univers Predator est savamment utilisé. On apprécie particulièrement le choix de faire intervenir la descendance de Dutch, le personnage incarné par Arnold Schwarzenegger.  Cela inscrit le comics dans une continuité, et continue de faire du chasseur interstellaire une menace lancinante. La deuxième raison est sans nul doute l’action, qui explose tout au long de ce récit certes simple, plein de grosses ficelles mais bigrement captivant. Les grosses bastos fusent dans tous les sens, les lasers explosent les corps, et le courage des Juges provoque pas mal de dégâts, surtout dans leur propre camp. Le Predator va pouvoir se délecter de quelques trophées, soyez-en certains.

La finesse, très peu pour Judge Dredd / Predator : Confrontation. Une philosophie assumée à 300%, et ce jusque dans un final viril au possible. Ici, pas de dissertation sur le sexe des muscles en action : ça charcle, ça tabasse, ça sent la transpiration et le sang. Le dessin, signé Enrique Alcatena (Les carnets secrets de Marco Polo, Corpus Hermeticum), pourra se faire ressentir comme vulgaire, un peu daté. Mais il fait entièrement partie du trip, un peu désuet mais qui n’a rien perdu de sa puissance d’évocation. Des cases chargées, que l’on prend plaisir à décortiquer.

Judge Dredd / Predator : Confrontation s’avère être un second tome riche en action pétaradante. Précisons ici que, si l’album s’inscrit dans une série de crossovers, contenant trois tomes, il se lit tel un one shot. Pas besoin d’avoir lu Judge Dredd / Aliens : Infestation, donc (même si l’on vous le recommande). Au final, voilà l’exemple typique d’un comics 90’s, époque à laquelle l’action savait ne pas s’embarrasser de réflexions, et se savourait pour ce qu’elle était. Enfin, impossible de ne pas aborder la qualité de l’édition, signée par la passionnée maison Wetta (La mastication du vampire dans son tombeau, Toxique). Il s’agit ici d’une édition Hardcore : album grand format, couverture cartonnée et magnifiquement colorée. Des conditions de découverte plus que satisfaisantes, donc.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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