Caractéristiques
- Titre : Ma cuisine algérienne
- Auteur : Sherazade Laoudedj
- Editeur : Solar Editions
- Date de sortie en librairies : 11 mai 2017
- Format numérique disponible : Non
- Nombre de pages : 138 pages
- Prix : 14,90€
- Acheter : Cliquez ici
- Note : 7/10 par 1 critique
Mère de 3 enfants, Sherazade Laoudedj est connue comme l’une des plus influentes blogueuses culinaires en France grâce à son site Les Joyaux de Sherazade, où elle partage ses nombreuses recettes (algériennes ou non) depuis 2011. Chroniqueuse sur France 2 et la chaîne privée Samira TV, elle publie à présent son second livre de cuisine, après un premier volume paru en 2015.
[Cet ouvrage fait polémique. Nous vous invitons à lire les commentaires sous cet article, ndlr.]
Découvrir la richesse de la cuisine algérienne
Ma cuisine algérienne propose ainsi au lecteur de découvrir cette cuisine aussi riche que conviviale à travers une soixantaine de recettes, comportant une grande partie de mets traditionnels, venus des différentes régions du pays. Après une brève introduction où l’auteure partage sa vision et souligne la diversité de cette cuisine possédant plusieurs dizaines de milliers de plats et près de 300 déclinaisons du couscous, nous rentrons donc dans le vif du sujet avec les recettes, divisées en 4 grandes parties : « Entrées, soupes et pains », « Plats », « Desserts et pâtisseries » et « Préparations faites maison ». La maquette met en avant la dimension orientale en reproduisant en bordures de pages le motif que l’on peut voir sur la couverture, et les appétissants mets sont mis en scène et photographiés de manière simple mais appétissante par Pierre Chivoret en photos pleine page.
Au-delà des recettes en elles-mêmes, variées et alléchantes, détaillées avec soin et concision dans les instructions, ce sont aussi et surtout les nombreuses informations autour de l’histoire et des origines de chaque plat qui font la richesse et l’intérêt de Ma cuisine algérienne. Pour chacune, Sherazade Laoudedj partage des souvenirs d’enfance (elle est née et a vécu en Algérie jusqu’à 23 ans), indique les noms arabes originaux et revient sur la naissance de ces mets, très anciens ou inspirés de la culture coloniale, la manière dont ils sont consommés et à quelle occasion, la région ou la ville dont ils sont originaires…
Cette richesse de contenu fait que ce livre de cuisine se feuillette aussi bien pour le plaisir d’enrichir sa culture personnelle que dans l’optique concrète de réaliser certaines recettes. Les produits typiquement algérois, disponibles en épiceries spécialisées ou sur les marchés, font aussi l’objet de petits paragraphes « A savoir » en bas de page afin de les présenter , de même que certains types de préparations spécifiques. L’auteure donne aussi régulièrement conseils et astuces pour bien réussir ses plats, et suggère des variantes pour certains plats, afin de pouvoir les adapter aux goûts de chacun ou encore aux saisons.
Des recettes authentiques, simples et conviviales
Certaines recettes de base, telles que le couscous à la vapeur ou les crêpes feuilletées fourrées font l’objet d’illustrations pas à pas, afin de reproduire les bons gestes ou de plier correctement ses crêpes. Des feuilles de bricks aux plats de légumes, viandes ou poissons, en passant par les couscous (dans des versions singulières, moins connues en France), tajines, pâtisseries, et un certain nombre de soupes et plats qui nous sont complètement inconnus, le lecteur aura là l’embarras du choix pour s’essayer à cette cuisine parfumée, aux saveurs réconfortantes, idéales pour les grandes tablées ou des dîners simples et économes. Nous avons pour notre part testé des recettes assez rapides à réaliser, nécessitant peu d’ingrédients : les boureks annabi (feuilles de bricks fourrées à la viande hachées, au fromage et aux pommes de terre) et l’omelette aux oignons de la vallée du Mzab.
Pour les boureks, le temps de préparation variera en fonction du nombre de convives, mais sera relativement rapide si vous les préparez en guise d’entrée, pour un repas de deux personnes. Les différentes étapes (préparation de la farce à base de viande hachée et épices, montage et cuisson des feuilles) sont relativement simples, le plus délicat étant de bien refermer les bricks en les pliant correctement en carré et de les cuire en fonction de la cuisson que vous préférez pour l’oeuf. Le résultat est nourrissant (mais pas bourratif pour autant) et délicieux, et l’on a tout particulièrement apprécié la saveur particulière que la toute petite quantité de cannelle apporte à la viande. Si cette spécialité est en principe servie en accompagnement de la harira ou la chorba, nous avons pour notre part choisi de les déguster en entrée, accompagnés d’une petite salade à la vinaigrette légère.
Enfin, en ce qui concerne l’omelette aux oignons, qui ne demande que 20 minutes en tout, la réussite du plat tiendra surtout à l’homogénéité de la pâte, et à la finesse de l’omelette, qui doit se rapprocher d’une crêpe française. Avec ses ingrédients peu onéreux et appréciés du plus grand nombre (oignon rouge, fromage frais, olives vertes), elle constitue une alternative simple et originale à la traditionnelle omelette aux oeufs française les soirs où l’on ne sait pas quoi faire à manger. Elle est par ailleurs très agréable à manger, même lorsqu’on utilise, comme nous, de la Vache qui rit à défaut de takemarit, le fromage de chèvre traditionnel algérien.
Voilà donc une belle surprise que ce Ma cuisine algérienne, qui vient poser un regard authentique sur cette cuisine, qu’il embrasse dans toute sa diversité, sans se contenter des quelques plats plus particulièrment connus en France, et dont on trouve des versions pas forcément bien fidèles dans les nombreux livres vulgarisant les classiques de la cuisine du monde. Née et élevée en Algérie avant de venir en France, Sherazade Laoudedj a gardé en mémoire des souvenirs précis, ravivés par ses nombreux voyages, et elle livre ici un regard à la fois personnel et respectueux sur cette culture culinaires aux nombreuses facettes. Des spécialités d’Oran à celles de Mostaganem, en passant par les recettes d’inspiration ottomane ou pied-noire, le lecteur trouvera là de quoi une belle matière pour se familiariser véritablement avec cette cuisine.