Caractéristiques
- Auteur : Mathieu Salvia, Djet
- Editeur : Glénat
- Date de sortie en librairies : 31 mai 2017
- Format numérique disponible : Oui
- Nombre de pages : 128 pages
- Prix : 17,95€
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- Note : 8/10 par 1 critique
Conclusion d’une mini-série parmi les plus réussies de cette année 2017
Suite et fin pour la mini-série Croquemitaines, dont le premier tome fut vécu comme une belle claque. Inventif, développant un univers aussi jouissif qu’évident (encore fallait-il avoir l’idée), le tout soutenu par un dessin de grande qualité, l’œuvre de Mathieu Salvia et Djet est un véritable coup de cœur, et il nous tardait d’en découvrir la conclusion, toujours éditée par Glénat (Les Traqueurs T1, Mémoires de Marie-Antoinette T1). On quittait l’intrigue alors que l’imposant Père-la-mort était en bien mauvaise posture, tandis qu’Elliott s’éloignait du danger grâce au chien du croquemitaine…
Passionné de lecture, Elliott a toujours eu une préférence pour les histoires de Croquemitaines, ces créatures monstrueuses qui, la nuit, se cachent dans l’ombre ou sous le lit pour effrayer les petits enfants. Il n’imagine pas à quel point elles vont changer sa vie… Témoin du meurtre sanglant de ses parents, il va découvrir qu’en réalité, les Croquemitaines existent bel et bien et que des codes très précis régissent leur existence. Lorsque l’un des plus puissants d’entre eux, le « Père-la-mort », se met en tête de le protéger, Elliott va se retrouver plongé dans un terrible conflit au cœur d’un univers aussi terrifiant que fascinant et dont il devient l’enjeu principal. Par une sombre nuit orageuse, le destin d’Elliott va s’accomplir…
On nourrissait beaucoup d’attentes autour de Croquemitaines T2, qui se devait de prolonger de très bonnes impressions. Après la surprise, que reste-t-il ? Le scénario prend une tournure beaucoup plus portée sur l’action, des combats grandioses (le dernier nous reste imprimé sur les rétines), que sur les descriptions de personnages bien écrits. Ce n’est pas un choix, mais une nécessité, car ce second tome se doit de régler les comptes. Ils le seront, dans des cases parfois bien violentes et sanglantes, toujours aussi soigneusement fignolées dans le moindre détail, parfois gore. La fuite d’Elliott est d’autant plus marquante qu’elle permet au jeune garçon de se trouver des moments pour reprendre un souffle précieux, ce qui facilite la mise en place de quelques informations concernant l’univers, et plus particulièrement le passé du Père-la-mort, personnage complexe et étrangement attachant.
Des auteurs à suivre de très près
Le scénario est encore une fois d’une fluidité confondante, décidément Mathieu Salvia (Sept héros) est l’une de nos plus belles découvertes de cette année 2017. Si les amateurs de rebondissements, parfois trop systématiques à notre sens, pourront faire la fine bouche, on ne peut que constater que la globalité se tient parfaitement, au point que l’on se pose des questions à propos du découpage en deux volumes. Un seul aurait peut-être été plus judicieux. Si Croquemitaines T2 est aussi réussit, c’est aussi grâce à Djet (L’île de Puki), un nom qu’il va falloir retenir tant son travail sur cet album est encore somptueux. Le travail sur le lien entre les vignettes est de toute beauté, chaque planche est parfaitement lisible, dans un style très, mais très comics. Tout, du lettrage bien dans la tonalité dark, au cadrage très cinématographique, nous satisfait.
Toutes les bonnes choses ont une fin, mais on va vous faire une confidence : on aurait apprécié que la série Croquemitaines s’étende sur plus de volumes. C’est sans doute le principal défaut de cette bande dessinée : on la quitte avec le sentiment que le concept avait encore beaucoup à nous procurer. Espérons que le duo pourra, plus tard, revenir vers cet univers, qui gagnerait à être gratté un peu plus. Signalons que le tiers de l’ouvrage est voué à un cahier graphique, et quelques hommages. Quant à l’édition, signée Glénat, elle est conforme à ce qu’on attend de cette prestigieuse maison : respectueuse du travail des artistes, grâce à un papier aussi solide que la reliure.