Caractéristiques
- Traducteur : Laurent Latrille
- Auteur : Hiroya Oku
- Editeur : Delcourt Tonkam
- Date de sortie en librairies : 23 août 2017
- Format numérique disponible : Non
- Nombre de pages : 440
- Prix : 15€
- Acheter : Cliquez ici
- Note : 9/10 par 1 critique
Une édition à posséder de toute urgence
Après la (re)découverte des débuts de la série culte Gantz, voilà que les excellentes éditions Delcourt Tonkam (Je voudrais être tué par une lycéenne Tome 1) ont fait paraître le deuxième tome de la Perfect Edition. Rappelons que cette ressortie est l’occasion de ressembler deux tomes au sein d’un seul (l’ancien découpage étant voué à disparaître), et d’habiller cette œuvre importante de nouvelles et classieuses couvertures. Comme nous l’écrivions dans notre précédent article, voilà une possibilité idéale afin de reprendre conscience de la qualité de cette série. Et, pour celles et ceux qui auront le bonheur de découvrir cet univers exceptionnel, ils pourront savourer un objet à la hauteur. Surtout que le récit continue à grimper en tension…
Ayant survécu à l’attaque de l’homme-poireau, Keï et ses compagnons sont surpris de retrouver une vie ordinaire. Malheureusement pour eux, la cauchemar n’est pas terminé, et les survivants sont à nouveau téléportés, de force, dans la mystérieuse pièce où tout a commencé. Sur place, Gantz leur dévoile une nouvelle cible : le martien Tanaka, une créature qui semble pourtant affable, aux premiers abords…
Une action violente, et un propos éclairé
Gantz Perfect Edition Tome 2 débute alors que les personnages semblent reprendre une activité normale. Enfin presque. La très pulpeuse et fragile Kei Kishimoto est toujours en fuite, après avoir découvert qu’un double de sa personne tient son rôle, chez elle. Kei Kurono, lui, découvre les bienfaits de sa combinaison sous un nouvel angle : dans une réalité au moins aussi dangereuse que ce que la mission de l’homme-poireau a pu faire vivre. C’est là l’une des grandes forces de ce manga : on n’est jamais tranquillisé, et Hiroya Oku perçoit la société avec un tel talent qu’il trace des parallèles assez intéressants. Bien évidemment, le propos part d’une exagération : combattre des extraterrestres, sur les ordres d’une entité mystérieuse, le tout avec des participants qui savent qu’ils ont rendu leur dernier souffle, voilà une situation pour le moins ubuesque. Mais, fondamentalement, se faire agresser par un fils de yakuza, très au point en terme de moyens pour faire (très) mal, c’est tout aussi dangereux physiquement. Ainsi, on aborde toujours des sujets apparemment typiquement japonais, comme le harcèlement scolaire, mais qui, bien malheureusement, peut tout à fait être compris hors des frontières nipponnes.
Cependant, Gantz Perfect Edition Tome 2 n’a rien d’une œuvre purement sociale, même si ce sujet est en fort filigrane. Ce volume est aussi très axé sur l’action, et le martien Tanaka a tout à fait les prérequis pour soutenir le poids d’un tome sur ses épaules plumées. Hiroya Oku développe l’ambiance un peu étrange, malsaine, qui accompagne ces ennemis étranges. Sorte de pantin rigide, œuf symbolique qui protège un contenu mystérieux, cet extraterrestre s’avère encore plus puissant que l’homme-poireau, du moins quand il est poussé à bout. Clin d’œil à un chanteur un peu has-been, Seiji Tanaka, le martien a de la voix, tellement qu’elle mettra à mal les armures des participants. Sans ne rien vous spoiler, sachez que la douleur de certaines cases est assez marquée : les typans explosent, les dents se brisent, les yeux se liquéfient, et les corps explosent toujours autant. Rappelons ici que le manga est réservé à un public averti, et ce n’est pas une indication à prendre à la légère. Gantz Perfect Edition Tome 2 se termine sur un énorme cliffhanger, après un combat pour le moins humide, parmi les plus marquants (et ils sont nombreux) de la série en terme de mise en scène. Il faudra se jeter sur le troisième volume (disponible, quand vous lirez ces lignes), afin de découvrir fiévreusement la suite de ces aventures violentes et hors du commun.