Caractéristiques
- Auteur : Carl Barks
- Editeur : Glénat
- Collection : Les grands maîtres Disney
- Date de sortie en librairies : 21 juin 2017
- Format numérique disponible : Non
- Nombre de pages : 386
- Prix : 29,50€
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- Note : 6/10 par 1 critique
Dans l’avant-dernier tome de l’intégrale Carl Barks publié aux éditions Glénat (Fantomiald, Mickey’s Craziest Adventures, Café Zombo…), couvrant les aventures de Donald Duck de 1948 à 1949, l’auteur américain revient à une plus grande simplicité, à travers une majorité de récits épurés. Les 33 histoires proposées se partagent entre récits d’aventures rocambolesques dans la plus pure tradition de Barks – dans des contrées « exotiques » ou l’Ouest américain façon western – et les mésaventures plus « quotidiennes » de Donald avec Gontrand, Daisy, Picsou ou ses neveux, mais possédant toujours une dose de fantaisie caractéristique.
« Perdus dans les Andes », un récit culte
Étonnamment, les grandes histoires centrales proposées ici – celles faisant 30 pages – sont un peu moins marquantes que précédemment, à l’exception notable de « Perdus dans les Andes », considéré à raison comme une bande-dessinée culte de Donald. Celle-ci se déroule parmi un peuple ressemblant étrangement aux Mayas, et ayant pour seule nourriture des œufs carrés, à l’image de tout ce qui se trouve dans leur cité, des édifices architecturaux en passant par les poules, leurs têtes, etc.
Donald voit rapidement dans l’énigme posée par ces œufs un moyen de s’enrichir en les ramenant en Amérique, mais lui et Riri, Fifi, Loulou rencontreront quelques soucis avec ces sympathiques habitants. Admirablement dessinée, cette aventure a inspiré l’auteur de BD italien Alfredo Castelli, créateur de la série Martin Mystère, qui raconte l’influence que Carl Barks a exercé sur son oeuvre dans le dossier thématique « Carl Barks et moi ». On pourra notamment constater qu’il avait astucieusement repris la composition de la plus célèbre case de l’histoire, dans laquelle Donald et ses neveux observent la cité carrée, montrée en vue surplombante, en guise d’hommage au géant des bandes-dessinées Disney.
Entre récits d’aventures « exotiques » et comique de situation
En dehors de ce récit-phare et des petites histoires de 1 à 10 pages, on trouvera une amusante histoire de chasse aux papillons rares à travers l’Afrique sauvage (avec son lot de tribus cannibales), les mésaventures du pauvre « Bombie le Zombie », forcé par un sort de faire appliquer la malédiction à l’encontre de Donald, mais aussi « Le pire cauchemar », où les neveux du célèbre canard tentent le tout pour le tout pour tenter de faire stopper ses cauchemars, de plus en plus atroces. On notera également que dans l’histoire « Un sapin de Noël en or », la sorcière qui tente de piéger Donald et ses neveux ressemble étrangement à celle de Blanche-Neige et les sept nains.
En ce qui concerne « Sombre est l’Afrique » et « Bombie le Zombie », on trouvera quelques clichés d’époque dans la représentation des Africains et Haïtiens – les premiers étant décrits comme des cannibales – faisant écho à la caractérisation raciste des Mexicains dans le tome 21. Cependant, cette imagerie naïve et simpliste, très répandue dans les récits d’aventures à l’époque, est intégrée au sein d’intrigues plus larges.
Dans la première histoire, les « indigènes » n’apparaissent qu’en périphérie, tandis que la seconde joue véritablement autour du mythe populaire du zombie et de l’image très fantaisiste de la culture vaudou, qui a nourri en profondeur le cinéma d’horreur. Plutôt que de faire de la pauvre créature un monstre, Barks s’attache à la rendre attachante. Cette BD fait l’objet d’un autre article thématique, venant contextualiser la représentation de la culture vaudou dans les années 40, et apporter des détails sur la création du personnage de zombie par l’auteur au sein d’une publication à destination de la jeunesse.
Malgré des récits un peu répétitifs si l’on a déjà lu les précédents tomes de La dynastie Donald Duck, ce tome 23 se lit toujours avec un vrai plaisir dans l’ensemble, grâce à l’humour et l’inventivité constante de Carl Barks dans la composition des cases, même au sein des histoires les plus « simples » en apparence. On appréciera par ailleurs que l’un des dossiers thématiques revienne sur l’historique de la publication des bandes-dessinées de Carl Barks en France.