Caractéristiques
- Auteur : Serge Gleizes (textes)
- Editeur : Editions de la Martinière
- Collection : Mode Design
- Date de sortie en librairies : 2 novembre 2017
- Format numérique disponible : Non
- Nombre de pages : 194
- Prix : 50€
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- Note : 7/10 par 1 critique
Parmi les nombreux beaux livres de mode proposés par les éditeurs pour Noël, Azzaro : Cinquante ans d’éclat aux Editions de la Martinière (agnès b. styliste, New-York Street Style…) vaut que l’on s’y arrête, ne serait-ce que parce-qu’il met en lumière une maison de couture renommée, mais sur laquelle il existe au final bien peu d’ouvrages comparé aux mastodontes que sont Dior ou Chanel en la matière. Alors que l’enseigne a fêté ses 50 ans l’an dernier, ce très beau volume à la couverture reliée argentée et à l’impression irréprochable revient à la fois sur l’histoire et le parcours de Loris Azzaro, ses sources d’inspiration, l’ADN de ses créations et l’héritage de la marque, le tout richement illustré de superbes photos couleur souvent présentées en pleine page.
Loris Azzaro : un épicurien né
Derrière Azzaro ne se cache pas que Loris, mais aussi Michelle, l’épouse fidèle et travailleuse acharnée rencontrée à Toulouse en 1957, et avec laquelle le couturier ouvrira sa première boutique de sacs et ceintures rue de Sèvres, puis son premier atelier 8 rue de la Chaussée d’Antin en 1966. Une collaboration étroite qu’ils maintiendront durant des décennies, Michelle s’occupant des affaires, et apportant son aide à différentes étapes, comme les essayages. Bien entendu, elle fut aussi la muse de son époux, lui qui entretiendra une liaison au long cours (évoquée à mots à demi-voilés dans le texte de Serge Gleizes) avec son homme de confiance Jean-Paul Solal. Par ailleurs, les deux filles du couple participèrent elles aussi aux campagnes de communication de la marque et l’aînée, Catherine, deviendra présidente-directrice générale d’Azzaro en 2000.
A travers du livre, c’est évidemment en partie le portrait épicurien et méditerranéen de Loris Azzaro qui se dessine, lui le sicilien né en Tunisie qui se considérait comme « français de culture » et « arabe de cœur ». Un charmeur aux cheveux d’or et au regard d’azur passionné d’opéra, d’art en général et d’architecture plus particulièrement, qui voulait magnifier le corps féminin. Malgré son côté too much, qui passerait moins bien aujourd’hui –ses filles posent en robe de soirée et attitude de mannequins à ses côtés à 12 ans puis adolescentes, le slogan le plus connu du parfum est : « Pour les hommes qui aiment les femmes qui aiment les hommes » – l’homme interpelle par sa passion et son panache, lui qui semble ne douter de rien, malgré des débuts modestes.
Un style glamour reconnaissable entre tous
Si la jet-set fait, assez logiquement, partie intégrante de son histoire – sa rencontre avec Reinhard Luthier, qui lui permet ensuite d’atteindre de riches clientes qui sont celles qui permettent aux maisons d’exister et de gagner en visibilité – il y a véritablement un style Azzaro, qui a profondément influencé la mode. Il suffit de penser à ses robes sirènes, robes fourreaux et robes bijoux savamment structurées, aux robes paillettes de Dalida, à la petite robe noire échancrée de Romy Schneider dans Max et les ferrailleurs, ou encore à l’iconique robe à trois anneaux qui apparaît en couverture. Le style Azzaro, c’est le glamour porté à son point d’incandescence, légèrement décadent mais sans vulgarité, ce sont les tenues de femmes fatales des stars hollywoodiennes que l’on croirait cousues à même la peau, celles qui font pousser des « oh » et des « ah » au festival de Cannes.
De manière notable également, chaque star qui a adopté les créations Azzaro se les ai appropriées de manière personnelle, même si l’ADN de la marque reste reconnaissable au premier coup d’œil sur une robe ou un haut. Qu’il s’agisse de l’égérie Marisa Berenson, Jane Birkin, Vanessa Paradis, Natalie Portman, Michelle Morgan et toutes les autres, chacune a intégré robes et hauts à leur garde-robe en donnant à chaque fois l’impression que ces tenues avaient été faites pour elles. En un mot : les tenues les ont sublimées, mais n’ont jamais trahi leur personnalité. En dehors des inspirations et du style Azzaro, le livre des éditions de la Martinière revient en détail sur les différents parfums de la marque, dont Azzaro Couture et Azzaro Homme, iconiques, et dont la conception est là encore une véritable histoire de famille. Enfin, Serge Gleizes se penche sur l’évolution de la maison à compter de la mort de Loris Azzaro en 2003, et montre comment elle est parvenue à faire perdurer son aura et son identité, tout en se renouvelant.
Azzaro : Cinquante ans d’éclat nous raconte donc une histoire de mode, de séduction, mais également de transmission et d’héritage. Les textes de Serge Gleizes sont précis tout en étant relativement synthétiques (10 à 12 pages de texte par partie), tandis que les photos ont la part belle, avec photos d’archives personnelles, photos de campagne, shootings de mode, de tapis rouge… Un très beau livre dans un élégant écrin argenté, qui fera le bonheur de tous les amateurs de mode glamour, mais aussi d’Histoire de la mode.