[Critique] Wonder Rabbit Girl T 1 – Yui Hirose

Caractéristiques

  • Auteur : Yui Hirose
  • Editeur : Delcourt Tonkam
  • Date de sortie en librairies : 4 octobre 2017
  • Format numérique disponible : Non
  • Nombre de pages : 192
  • Prix : 7,99€
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 7/10

Un manga grivois et sympathiquement léger

image tome 1 wonder rabbit girl

C’est toujours avec une pointe d’appréhension qu’on aborde le tome initial d’un manga qui, de plus, s’avère le premier travail de son auteur, Yui Hirose. Si les bonnes surprises sont parfois au rendez-vous, il faut tout de même avouer que ce n’est pas toujours le cas. Avec Wonder Rabbit Girl Tome 1, s’ajoutait une inconnue : la dimension érotique. Les précieuses éditions Delcourt Tonkam (Gantz G Tome 17th Garden Tome 1) allaient-elle nous faire découvrir une œuvre pleine d’excès ? Ou, au contraire, quelque chose de plus maitrisé ? La réponse se trouve dans le juste milieu, et s’accompagne d’une bonne impression.

Le jour où Ren sombre dans la folie et se retrouve hospitalisé, son frère Rei, un garçon introverti, décide de le venger. Son seul indice, une clé USB contenant une liste de lycéennes et leur point faible. L’une d’entre elles est « Wonder Rabbit Girl », la responsable de l’état de Ren. Rei va alors se faire passer pour son frère et mener l’enquête…

Wonder Rabbit Girl Tome 1 débute sur des chapeaux de roues, et de manière assez habile. En effet, l’auteur va droit au but, et s’embarrasse pas d’une quelconque dimension profonde. Dans ce genre d’oeuvres, qui se veulent agréablement légères, comme une récréation au sein d’un emploi du temps surchargé, il ne faut pas perdre de temps sur des détails. Yui Hirose le sait parfaitement : il nous présente les personnages et le conflit (ou, plutôt, le fil rouge) en une vingtaine de pages, avant que l’introverti Rei ne soit plongé dans le grand bain, dans le prestigieux lycée Seikei, à la place de son très ressemblant frère. Tout se joue ici : il est en effet assez intéressant que de voir le moins doué des deux, en apparence tout du moins, et le plus asocial, va devoir faire face à ses propres peurs. Ici, c’est celle représentée par… les filles, et le sexe.

Un mangaka débutant, qui fait preuve d’une salvatrice prudence dans sa grammaire visuelle

Wonder Rabbit Girl Tome 1 aborde le sujet des fantasmes. Dans ce premier volume, il n’est nulle question de relations réelles. C’est un élément important, qu’on se doit de souligner : tout se passe dans la tête des filles que Rei soupçonne de détenir des informations, lesquelles pourraient faire la lumière sur l’état de son frère. Pour ce faire, le jeune homme va profiter de sa découverte : toutes les étudiantes, ou presque, ont un fantasme profond. Tout comme dans Je voudrais être tué par une lycéenne (dont vous retrouvez nos critique ici et ), ce sont ces pulsions qui sont au centre de l’histoire, mais ici de manière totalement grivoise, sans le côté malsain du thriller qu’est l’œuvre ici citée. Rei va jouer avec les pensées les plus cachées de ses camarades féminins, afin de les… emmener à un état d’extase, lequel facilite la réception d’indices ? Capillotracté ? Peut-être, mais c’est si bien orchestré que le délire fait oublier le prétexte du scénario, et nous emporte avec lui.

Wonder Rabbit Girl Tome 1 est aussi une satisfaction côté dessins. La mise en scène se fait prudente mais toujours lisible, les cadres restent d’un sérieux optimal tout du long. On sent que Yui Hirose cherche à s’assurer des débuts placés sous le signe de la réussite, en ne prenant aucun risque, du moins en-dehors des représentations olé-olé. Celles-ci sont évidemment outrancière, et c’est justifié par l’histoire : tout est fantasme, rien n’est réel. Par contre, on espère que le scénario nous réservera quelques surprises par la suite, sinon le concept, bien sympathique au demeurant, risque de tourner en rond. Notons que l’édition, de qualité, se termine par un épilogue bonus, et des croquis préparatoires.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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